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Décès de la petite Hiba. Tous responsables !
Publié dans Les ECO le 07 - 08 - 2019

Le drame qui a fauché la vie de la petite Hiba suscite émoi, compassion et indignation. Cela est indéniable. Et si aujourd'hui, tous les doigts pointent vers les services de la Protection civile et toutes les voix appellent à les faire monter à l'échafaud, force est de constater hélas- même s'il est choquant de l'avouer- que la responsabilité est partagée sur tous les maillons de la chaîne… de l'Etat aux proches.
Résumons d'abord les faits, ou du moins les points communs entre les différentes versions qui circulent depuis le tragique incident : Un incendie se déclare dans un logement, situé à Allal El Bahraoui (province de Khémisset), suite à l'explosion d'un chargeur de téléphone de mauvaise qualité. Des tentatives de secours sont déployées pour sauver une petite fille restée bloquée à l'intérieur de la maison, la protection civile contactée…. Les efforts s'avèrent vains car la petite fille décède sous l'effet de la calcination.
Première question : que faisait la petite Hiba, seule à la maison, sur le lieu de l'incident lorsque l'alerte a été lancée ? Il a été relayé que la mère et la soeur de la fillette ont pu échapper aux flammes et ont été transportées vers l'hôpital de Tiflet pour recevoir les soins d'urgence. Mais, pourquoi donc, dans la même maison et selon les mêmes sources, Hiba n'a pu être sauvée car la porte de la maison était fermée et la clé était à l'intérieur ? Comment est-ce possible ? D'après ces sources, au déclenchement de l'incendie, la mère de Hiba a décidé de faire sortir sa deuxième fille, encore bébé, avant d'aller récupérer Hiba. Au retour de la mère, la porte de la maison s'était refermée et les clés étaient restées à l'intérieur. En cas de danger imminent ou encore avéré, peut-on choisir lequel de ses enfants sauver en premier ? Ne peut-on pas prendre un bébé dans ses bras et l'autre avec soi et sortir, tous, en même temps, d'autant que Hiba était en âge de marcher et donc de suivre sa mère ?
Hiba est donc restée seule, pendant plusieurs minutes dans une maison en feu. Négligence ou inconscience, le fait est que la fillette était trop jeune pour « gérer » un évènement de cette ampleur et réagir selon les réflexes nécessaires en pareille situation.
Déjà, même en dehors de toute situation de danger avéré, le fait de laisser un enfant seul à la maison est déconseillé voire interdite. Parmi les dispositions du Code de la famille, l'on retrouve notamment l'article 54 qui encadre clairement les aspects relatifs à l'intérêt des enfants. Il stipule que : « Les devoirs des parents à l'égard de leurs enfants sont les suivants: 1. assurer leur protection et veiller sur leur santé depuis la conception jusqu'à l'âge de la majorité… 5. prendre toutes mesures possibles en vue d'assurer la croissance normale des enfants, en préservant leur intégrité physique et psychologique et en veillant sur leur santé par la prévention et les soins».
Cet article de loi ramène à un autre détail crucial dans cette affaire. Tolérer ou encore opter pour l'usage d'outils ou objets reconnus comme potentiellement dangereux, dans son domicile et en présence de ses enfants, revient à exposer ces derniers aux risques et met chacun de nous devant cette responsabilité de protection des enfants, laquelle est par ailleurs soulignée dans l'article 51 du Code de la famille comme l'un des aspects de bonne conduite des affaires familiales.
Même sur le plan pénal, le législateur n'a pas laissé de place au vide juridique. Le lien de parenté est en somme, cette force «coercitive» qui impose aux parents d'entretenir leurs enfants et les protéger. Par exemple, le délaissement d'un enfant est puni d'emprisonnement dont la durée varie selon que le lieu est solitaire ou non, et les conséquences de ce délaissement sur l'état de santé de l'enfant. En cas de décès par exemple, la sentence peut être la réclusion de 10 à 20 ans.
Dans le Code de la famille, d'ailleurs, une autre responsabilité est activée en matière de protection de l'enfance. Il est en effet clairement souligné qu' «il appartient à l'Etat de prendre les mesures nécessaires en vue d'assurer la protection des enfants, de garantir et préserver leurs droits conformément à la loi. Le ministère public veille au contrôle de l'exécution des dispositions précitées». Devant un juge par exemple, « le tribunal doit prendre en considération, lors de l'examen de l'action relative à l'inobservation par toute partie desdits droits et devoirs, l'obligation de les appliquer à la lettre et de faire supporter au défaillant toutes les conséquences légales qui en découlent ».
C'est pourquoi, alors que la dangerosité de ce genre d'équipements a déjà été largement prouvé, leur présence et leur commercialisation encore sur le marché relance le débat sur l'urgence de la prise en main -sérieusement- du marché de l'informel.
Dans la chaîne des responsabilités, aussi, figure celle de ces reporters improvisés qui ont nourri le contenu des médias et des réseaux sociaux. La vidéo de l'incendie qui a été la plus partagée dure 7 minutes. Sept longues minutes durant lesquelles un spectateur de la scène a pris le temps de saisir tous les détails de ce désolant drame. D'autres vidéos, plus courtes ou encore moins précises, ont aussi été tournées. Certaines personnes ont certes tenté par différents moyens d'accéder au lieu de l'incendie afin de sauver la petite fille, mais en vain. Plusieurs médias ont parlé de « regards impuissants des habitants », mais en même temps, plusieurs de ces personnes ont néanmoins gardé la présence d'esprit d'immortaliser l'instant par le biais de leurs smartphones. Le «retard» des forces de la protection civile a été certes dénoncé et sera peut-être prouvé par les investigations lancées par les autorités pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame, mais qu'en est-il de la non-assistance de personne en danger pour ces reporters improvisés ?
L'enquête en cours décortiquera certainement chacun de ses aspects et démontera probablement un ou plusieurs de ces aspects, mais une chose est sûre : Un drame tel que celui-ci laisse un profond goût amer chez tous, ravive l'élan de solidarité parmi les rangs de la population et réveille l'indignation envers la négligence… à condition de blâmer chacun pour sa « vraie » part de responsabilité.


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