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Reportage. Dans l'arrière-boutique des salons de beauté
Publié dans Les ECO le 07 - 10 - 2019

Ouvrir ou gérer un institut de beauté, c'est un business qui marche ! Pourtant, autant convoité qu'il l'est, le secteur de la beauté et du bien-être se trouve souvent objet de réclamations de clients qui réprimandent la légèreté avec laquelle la question de l'hygiène est considérée ou encore l'arnaque sur les produits et dispositifs utilisés.
Hygiène, sois belle et tais-toi !
La toile regorge de commentaires relatant les mauvaises expériences de clientes déçues par la prestation de salons de beauté. Salon mal entretenu, matériel mal - ou pas - stérilisé, hygiène approximative du personnel…les mésaventures ne manquent pas.
En principe, la formation des professionnels de la beauté prend en compte les règles d'hygiène (coiffure-esthétique). Cela fait même partie des principes de base de la formation. Ainsi, ces futurs experts sont préparés à accueillir, conseiller, rassurer leurs clientes, mais aussi leur offrir la meilleure expérience possible sur la base de l'usage de produits de bonne qualité et du recours aux techniques professionnelles. Dans la pratique, par contre, les choses sont souvent très loin des cours théoriques. Alors que sous d'autres cieux c'est un réflexe, cela semble par exemple, un luxe que dans un salon de beauté au Maroc, l'esthéticienne qui vous fasse une manucure porte un masque et des gants ! Plus encore, dans bon nombre de salons visités, les appareils de stérilisation ne fonctionnent plus depuis belle lurette, mais comme il faut «rassurer le client», ce matériel trône pour la forme dans un coin… sans plus. Les brosses utilisées pour la coiffure ne sont également, chez une grande proportion de salons, nettoyées qu'occasionnellement. Parlons aussi des limes à ongles, des lames de rasoirs ou encore des bâtonnets de cire utilisés plusieurs fois pour divers clientes. Les exemples sont légion et des aberrations, nous en avons constaté bon nombre en faisant des passages en clients incognito dans des salons dédiés à des catégories sociales de tous bords.
Khadija est esthéticienne depuis une dizaine d'années. Aujourd'hui, elle a choisi l'option de prestataire à domicile et enseigne en parallèle dans une école de coiffure et d'esthétique à Casablanca. Elle commente : «Théoriquement, l'un des premiers aspects par lesquels démarrent les initiations à ces formations, est la question de l'hygiène. Dans les faits, je suis moi-même choquée lorsque je me rends dans certains instituts. C'est l'une des raisons d'ailleurs pour lesquelles j'ai décidé de travailler à domicile avec mes clientes».
La même source explique que c'est le respect des normes qui construit la réputation d'un professionnel dans son domaine. «De nombreux salons, dotés de gros moyens financiers…en ont pris pour leur réputation quand des clientes ont payé le prix du manque d'hygiène ou de l'arnaque sur les produits utilisés», ajoute Khadija.
Souad, propriétaire d'un salon de beauté, avoue que la question de l'hygiène est un grand enjeu pour tout professionnel détenteur d'enseigne. Pourtant, admet-elle, «nombre des réflexes de base sont négligés avec le temps et le plus souvent, les clientes n'osent pas faire la remarque quand elles constatent un manquement. Du coup, cela continue jusqu'à rentrer dans le rituel des prestations».
Seulement voilà, «comme dans un milieu hospitalier, le danger est partout. Le risque de MST par exemple n'est pas suffisamment pris au sérieux. Or, il suffit que le sang contaminé d'une cliente touche une pince à épiler non-stérilisée pour transmettre une maladie», alerte Khadija.
L'experte déplore que plusieurs professionnels aient opté pour la renommée sans forcément donner la contrepartie en qualité de la prestation : «Cela est devenu plus grave avec les réseaux sociaux. La plupart sont sur Facebook, Instagram… mais si vous faites un tour dans les coulisses de ces salons, croyez-moi, vous ne ferez plus confiance à quiconque de ce secteur».
Des exemples, les professionnelles questionnées en ont listé une flopée. Parmi les plus choquants, celui de salons qui réutilisent la cire à épiler ! Oui, oui, vous avez bien lu ! «Je n'y aurais moi-même jamais cru si je ne l'avais vu. Plusieurs -simili-instituts- de beauté récupèrent les bandes de cire usagées pour les réchauffer et réutiliser les résidus de cire».
Quid du contrôle ?
Légalement, ce type de pratiques tombe sous le coup de l'arnaque et est punissable par la loi 24.09, relative à la sécurité des produits et des services. Néanmoins, pour faire respecter une loi, des mesures de contrôle sont toujours nécessaires. Et sur ce volet, Khadija nous explique par exemple que durant les sept années où elle était gérante de salon, elle n'a jamais fait l'objet de visites de contrôle. Un détail alarmant qui donne un aperçu de la liberté accordée aux salons de beauté refusant d'appliquer les règles d'hygiène : à leur grand avantage, ils peuvent continuer à exercer en toute impunité sans se soucier des conséquences que leur négligence peut avoir sur la santé des client(e)s.
En cas de souci, quel peut être le recours du client ? Contacté, le président de l'association Uniconso pour la protection des consommateurs, Ouadi Madih, nous précise par exemple que le service de contrôle hygiénique dépend des prérogatives de la commune. Autrement dit, les bureaux de contrôle sont rattachés à la commune. Madih déplore le manque de capacités logistiques et humaines déployées, qui sont nettement insuffisantes pour assurer un contrôle d'hygiène efficace. De plus, les agents de contrôle sont peu, voire pas, qualifiés dans des secteurs spécifiques, ce qui explique la défaillance du service qui n'a pas de pouvoir répressif.
Pour assurer l'efficacité des contrôles, Ouadi Madih insiste pour que les services de contrôle ne soient plus adossés aux communes estimant «primordial que les contrôles soient indépendants de tout aspect politique, pour cela la création d'agences indépendantes de contrôle d'hygiène serait la solution adéquate».
Rappelons qu'un nouvel arrêté municipal a été adopté en 2017 pour reprendre les grandes lignes du précédent. Le texte d'origine d'une vingtaine de pages remonte au protectorat (1930) et a été repris avec la collaboration de l'ONSSA. L'arrêté de 100 pages et 295 articles a été adopté pour assurer la réglementation au niveau de l'hygiène dans plusieurs secteurs, allant de la restauration, en passant par les cafés, boulangeries, boucheries, épiceries, hôtels, hammams, salon de coiffure et d'esthétique, les transports etc..


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