Attijari International Bank entre définitivement dans le giron d'Attijariwafa bank. Cette fusion absorption, entérinée par un procès verbal du Conseil d'administration d'AWB du 14 février dernier, a été rendue nécessaire par la conclusion d'une première opération d'acquisition, quelques mois auparavant, de 50% du capital d'Attijari International Bank – Bank Offshore (AIB – BO). Cette dernière avait été créée en 1994, et était jusqu'à présent détenue à parts égales entre AWB et Santander Central Hispano, redevenue plus tard Banco Santander, la plus grande banque de la zone euro. L'actif net apporté est estimé à 200 MDH, avec un rapport d'échange d'actions de 92 actions AWB pour 10 actions AIB - BO. «Le projet de fusion arrêté par le Conseil d'administration d'Attijariwafa bank («société absorbante») consiste en l'absorption par cette dernière d'Attijari International Bank - Bank Offshore (« société absorbée ») dans les conditions prévues par ledit projet», pouvons-nous lire sur le communiqué publié par la banque marocaine. Cette opération ne sera officiellement entérinée que lors de l'assemblée générale extraordinaire du 29 mars prochain, qui pourra ainsi «délibérer sur le projet de traité de fusion». À première lecture, la fusion-absorption est une démarche réglementaire obligatoire, dès lors que les 50% détenus par Banco Santander passent entre les mains d'ATW, qui devient, sur le papier, seul actionnaire de la filiale offshore. Au-delà de cet aspect, c'est «la volonté stratégique du groupe AWB de développer les activités de banque offshore et la prise en compte d'un certain nombre de considérations en termes de modalités pratiques d'organisation et de gestion interne», qui explique l'entière opération d'acquisition. Il faut rappeler à ce titre que, quelques semaines auparavant, AWB avait procédé à une réorganisation de son architecture organisationnelle, se dotant ainsi d'un nouvel organigramme. Opération win-win De l'autre côté de la Méditerranée, si rien n'a encore filtré sur les raisons de cette sortie du capital d'AIB-BO, il faut dire que l'année a été très rude pour les banques européennes, et qu'à ce titre, Banco Santander a affiché, pour l'exercice 2011, un bénéfice net (5,35 milliards d'euros) en recul de 35% par rapport à 2010, obligée qu'elle était de constituer de nouvelles provisions pour dépréciation d'actifs immobiliers, pour un total de 3,2 milliards. Selon les analystes du marché européen, à l'insu de ces provisions, le résultat net de la première banque de la zone euro aurait été certainement en baisse. Sans oublier les tensions qui règnent actuellement au sein de l'Europe sur l'efficacité du mécanisme européen de stabilité et le fonds européen de stabilité financière, qui, conjuguées à l'acharnement des agences de notation internationales, intensifient d'un cran le bras de fer entre les banques et les marchés financiers d'un côté et les Etats souverains de l'autre. Finalement, des deux côtés de la Méditerranée, les protagonistes y trouveront leur compte, notamment du côté espagnol, où Santander s'est engagée à consolider ses fonds propres pour l'année 2012, sans obérer son dynamisme d'expansion à l'international, puisqu'elle vient d'annoncer la fusion de Kredyt Bank, filiale polonaise de la belge KBC, avec sa propre filiale polonaise Bank Zachodni WBK, pour créer une entité d'une valeur totale de 5 milliards d'euros.