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Aïe!
Publié dans Les ECO le 26 - 04 - 2012

Arrière, toute ! Le gouvernement Benkirane a finalement plié concernant les cahiers des charges de l'audiovisuel. Tout du moins est-il désormais prêt à mettre de l'eau dans son «vin halal». En tous cas, les dirigeants du PJD, chef de file de la coalition gouvernementale, ont signifié qu'ils étaient disposés à revoir ces fameux cahiers des charges. Ce sera d'ailleurs le point d'orgue du Conseil de gouvernement qui se tient aujourd'hui et, surtout, de la commission de l'Enseignement, de la culture et de la communication, devant laquelle le ministre de la Communication devra s'expliquer vendredi. Aussi, il devient désormais clair que Mustapha El Khalfi a perdu la bataille qu'il a engagée avec les responsables du pôle audiovisuel public et que ses cahiers des charges vont vraisemblablement repasser par la case «débat». Un débat jugé vital par Abdelouahab Rami, chercheur et professeur à l'Institut supérieur de l'information et de la communication, estimant que ce débat mettrait profondément à plat la relation entre le ministre en charge de la Communication et les médias en général.
Un décret trop large ?
«Il est impératif de trouver un mécanisme pour gérer les différends existants entre les membres du gouvernement et les personnes chargées de la mise en œuvre de ces politiques, tout en assurant le respect de l'indépendance éditoriale dans les médias publics et le concept de service public contenu dans ces cahiers des charges», souligne-t-il dans ce sens. Il faut rappeler à ce propos que le ministre de la Communication a vu ses prérogatives élargies au suivi des cahiers des charges. D'aucuns dénoncent ce décret comme contredisant la loi qui pose la Haute autorité de la communication et de l'audiovisuel (Haca) comme seul responsable de cette mission. Laquelle Haca n'a d'ailleurs pas bronché et a même validé illico presto les cahiers des charges d'El Khalfi. Mieux : le Secrétariat général du gouvernement n'a, pour sa part, relevé aucune contradiction entre le décret et la loi. Toujours est-il que, au-delà de l'aspect juridique et technique de la controverse et des modifications qui seront apportées à ces fameux cahiers des charges, ce dossier a pris une teneur hautement politique. Le politologue Mohamed Darif ne s'y trompe d'ailleurs pas en avançant : «Maintenant, nous sommes en face d'une controverse politique», avant d'étayer : «La question des cahiers des charges revêt une dimension purement politique concernant les craintes exprimées par certaines forces modernistes, quant à la possibilité d'une restriction par les islamistes des libertés publiques et individuelles en général».
La peur de l'«islamisation»
Les mots sont lâchés et soulignent que le dossier des cahiers des charges de l'audiovisuel ont fini par déboucher sur une question fondamentale liée à deux projets de société antagonistes. «Cette question est liée essentiellement à une relation conflictuelle entre deux tendances au sein de la communauté, en l'occurrence conservatrice et moderniste», clarifie Darif. Ce qui nous amène à penser que la levée de boucliers qu'a subi Mustapha El Khalfi émane de la crainte de l'éventualité d'une «islamisation» des chaînes de télévision. Une crainte largement diffusée au sein d'une opposition en manque de munitions et qui met en avant la carte de la concertation. «En tant que parlementaires, notre point de vue n'a pas été pris en considération», a ainsi déploré Ahmed Zaïdi, président du groupe socialiste à la Chambre des représentants, avant de critiquer ouvertement la «précipitation et le black-out qui ont marqué le processus d'adoption de ces cahiers de charges». Il faut rappeler dans ce sens que ces propos prennent le contre-pied de ceux tenus par le ministre de la Communication devant cette même assemblée et qui défendent «la méthodologie participative qui a prévalu dans l'élaboration de ces documents». Une position soutenue par le député istiqlalien Abdallah Bekkali. qui s'est déclaré satisfait de la méthodologie suivie dans l'élaboration de ces cahiers de charges. Là encore, concertation ou pas, l'enjeu est ailleurs.
Majorité vs majorité
C'est que la ligne de démarcation, entre modernistes et conservateurs, s'épaissit de plus en plus et ne manque pas de toucher la majorité gouvernementale. En effet, si le parti de l'Istiqlal semble démontrer sa solidarité avec le ministre PJD, c'est loin d'être le cas pour le Parti du progrès et du socialisme, qui fait pourtant, lui aussi, partie de la majorité. Ce dossier a donc fini par déteindre aussi sur la cohésion gouvernementale, même si les échos qui transpirent de la réunion informelle de la majorité gouvernementale, qui s'est tenue mardi soir, se veulent rassurants quant à cette cohésion. Toutefois, comment est-il concevable que des membres de la majorité ne crient au loup que la semaine dernière alors que l'élaboration des cahiers de charges a pris deux mois, selon les affirmations du ministre. Ne prenait-on pas au sérieux ses déclarations d'intentions ? N'avait-on pas suffisamment pris conscience de ce qu'il entendait mettre en place ? Toujours est-il que le fait que la majorité lave son linge sale en public n'est sûrement pas un gage de sa pérennité, car si le dossier de l'audiovisuel public est hautement symbolique, il n'en demeure pas moins que des frictions encore plus fortes risquent d'éclater au grand jour quand le gouvernement s'attaquera aux autres grands dossiers.
Le roi s'en mêle
Le roi Mohammed VI a reçu, dimanche dernier, le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, ainsi que le ministre d'Etat, Abdellah Baha, et Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, pour une audience consacrée aux cahiers des charges du secteur de l'audiovisuel. Le souverain y a appelé les membres du gouvernement à veiller au respect de la Constitution, notamment en matière de pluralisme linguistique, culturel et politique. Le lendemain, le ministre de la Communication a toutefois défendu son cahier des charges devant les parlementaires, même s'il y a mis beaucoup moins de véhémence en e contentant d'égrener des chiffres. Une manière de ne pas perdre la face ? Néanmoins, ira-t-il jusqu'à rompre ?


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