La plaisance est en mauvaise passe. Elle a fortement chuté en 2011. «Rien qu'au niveau de la marina d'Agadir, le taux d'occupation a chuté de 70%», affirme son maître de port, Samir Benjelloun. En cause : l'instabilité macroéconomique. En effet, les touristes étrangers, principaux clients des ports de plaisance au Maroc, se font rares au lendemain du Printemps arabe. En contrepartie, on ne peut visiblement pas beaucoup compter sur le marché local «qui est encore une niche de 5 MDH», selon Abdeljalil Ouahdi, sous-directeur et chef de la Souscription et de la gestion du transport à Wafa Assurance. Mais les professionnels ne comptent pas baisser les bras. Ils s'attendent d'ailleurs à une reprise cet été même s'ils restent convaincus que les arrivées touristiques n'atteindront pas les taux de progression enregistrész entre 2009 et 2010 (22%). Ces constats ont été relevés lors du 1er Yachting Business Meeting, organisé par Maroc Nautisme au siège de la CGEM, vendredi dernier. Cet événement avait pour but de créer des synergies et des opportunités d'affaires dans le secteur nautique marocain. Ainsi, acteurs du nautisme et de la plaisance, fédérations sportives et clubs nautiques, institutions financières et assurances ont répondu présent à une séance de rencontres express, où des synergies ont été envisagées. Ces professionnels se sont accordés à dire qu'il y a du retard à rattraper. Aujourd'hui, sur ses 3.500 kilomètres de côtes, le Maroc ne dispose que de six marinas, réunissant environ 3.000 anneaux (Rabat, Casablanca, Saïdia, Marina Smir, Kabila et Agadir). Ces sites sont les seuls à disposer véritablement d'infrastructures spécifiques pour l'accueil du nautisme de plaisance. Ce n'et pas tout, puisque la réglementation jugée «archaïque» par les professionnels du secteur entrave le développement des ports de plaisance. «Il n'existe pas d'instance pour délivrer un permis d'embarcation de plaisance», indique Samir Benjelloun. D'autant plus que les marinas existantes manquent d'assistance. En clair, «lors des appels d'offres relatifs aux concessions des ports de plaisance, l'Administration doit établir deux cahiers des charges séparés», indique Malek Mghazli, président de l'Association marocaine des professionnels du nautisme et des marinas (AMPNM). L'un concernerait la construction immobilière et touristique et l'autre, l'entretien de la marina. «Ceci obligera les investisseurs de la marina d'avoir des équipements, des heures de carénage, des matériaux de levage, des stations d'essence, des réseaux pour pouvoir utiliser des bateaux et des quais équipés». Le département des Sports nautiques au ministère des Sports était présent lors de cette réunion d'affaires, pour constituer un comité mixte avec les professionnels du nautisme, et ce, «pour développer les sports nautiques au Maroc, conjointement avec le tourisme de plaisance», comme l'indique Khalid Abbi, responsable du département. Jean-Pierre Ermenault, DG sortant de Lydec, délégué général de GDF Suez au Maroc. «Mes missions prennent fin à Lydec, mais pas au Maroc» Les Echos quotidien : Nous avons appris la nouvelle de votre départ de Lydec. Quelles en sont les raisons? Jean-Pierre Ermenault : Au mois de janvier 2012, j'avais déjà indiqué qu'ayant 65 ans, je quitterais prochainement Lydec pour partir en retraite, après sept années passées à la direction générale de l'entreprise. J'avais également annoncé que mon successeur avait été identifié et que sa candidature serait soumise à l'approbation de l'autorité délégante. Dans ce cadre, la nomination officielle de Jean-Pascal Darriet aura lieu lors du Conseil d'administration prévu aujourd'hui. Comment avez-vous vécu ces sept années à la tête de la première gestion déléguée du pays ? Depuis 2005, je n'ai pas vu le temps passer. Sans revenir sur tout mon passage à Lydec, je pourrais dire que notre activité a été jalonnée par de grands moments, où nous avons été honorés, par des inaugurations de SM le roi Mohammed VI, de certaines infrastructures que nous avons réalisées. Nous avons aussi connu de grands moments de solidarité et de mobilisation, qui ont renforcé notre esprit d'équipe et la fierté d'appartenance à notre entreprise, lors d'événements difficiles, tels que les inondations de 2010, où nous avons fait notre maximum pour limiter l'impact des intempéries exceptionnelles sur les habitants. Notre fierté a également été d'être parmi les entreprises marocaines distinguées pour leur engagement en matière de responsabilité sociale et de sécurité au travail. J'ai été donc fier de piloter Lydec, notamment dans une période très complexe, avec une longue révision du contrat comme défi. Durant toutes les années passées à Lydec, j'ai consacré l'expertise acquise au sein du groupe Suez Environnement, mais aussi mes convictions, mes valeurs et mon sens des responsabilités. Quels sont vos projets pour la retraite ? À 65 ans, mes missions prennent fin à Lydec, mais pas au Maroc, où je continuerai d'assumer quelques mois encore la mission de délégué général du groupe GDF Suez. Au-delà, nous avons décidé, mon épouse et moi, de vivre ici, car nous nous sommes profondément épris de ce pays et de ses habitants.