Istiqlal : Les idées ne meurent jamais !    Du 17ème au 18 Congrès : Engagement, détermination et renouveau    Dialogue social: Baitas assure de "la forte volonté politique" du gouvernement de traiter les différents dossiers    Baitas: Le gouvernement continue ses efforts pour la généralisation de l'Amazigh    Munich : M. Jazouli appelle les investisseurs allemands à saisir les opportunités offertes par le Maroc    Conseil de gouvernement: Adoption d'un projet de loi relatif au régime de l'AMO    Le Conseil de gouvernement approuve des propositions de nomination à des fonctions supérieures    Baitas : "La famille marocaine au coeur des différentes politiques publiques"    Le Maroc dénonce vigoureusement l'incursion par certains extrémistes et leurs partisans dans l'esplanade de la Mosquée Al-Aqsa    Immigration irrégulière: 14 corps de migrants repêchés au large de la Tunisie    Algérie : l'ANP s'entraîne à percer "un mur de défense"    Le président sénégalais ordonne la création d'une commission d'indemnisation des victimes des violences politiques    Dakhla: la Marine Royale porte assistance à 85 candidats à la migration irrégulière    6e Edition du Championnat Arabe de Handball (natifs 2004/05) : Forfait général de l'Algérie    Usages licites du cannabis : 2.905 autorisations délivrées jusqu'au 23 avril courant, contre 609 en 2023    Températures prévues pour le vendredi 26 avril 2024    Tanger : Le serval, une espèce menacée d'extinction    Lubna Azabal, étoile marocaine, à la tête du jury des courts-métrages et de La Cinef à Cannes    Festival Angham: Meknès vibre aux rythmes issaouis et gnaouis    Gouvernement britannique: L'activité commerciale au Sahara marocain "parfaitement légale"    Le Maroc condamne les incursions par des extrémistes juifs dans l'esplanade de la mosquée Al-Aqsa    Le Crédit Agricole du Maroc lance son offre d'affacturage à travers sa filiale CAM Factoring en marge de la 16ème édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc    Meeting international Moulay El Hassan de para- athlétisme : Des formations au profit d'entraîneurs et d'arbitres nationaux et internationaux    OM : Sorti sur blessure, les nouvelles rassurantes d'Amine Harit    Comment le Maroc s'est imposé sur le marché du doublage en France    L'ONMT met "Rabat, Ville Lumière" dans les starting-blocks des Tour-Opérateurs français    L'Espagne à l'honneur au 27è Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde    Dakhla: Ouverture du premier forum international sur le Sahara marocain    Maroc Telecom: CA consolidé de 9,1 MMDH, 77 millions de clients au T1 2024    Energies. Les ambitions de l'Angola    Reportage : En France, des médecins marocains racontent leur quotidien [INTEGRAL]    Diplomatie. Le Cameroun lance un centre de transformation numérique    Education : l'ANLCA, l'UNESCO et Huawei s'allient contre l'analphabétisme    L'innovation numérique en débat à l'Université Al Akhawayn    Mauritanie. Le président Ghazouani candidat pour un deuxième mandat    Formation professionnelle. La Côte d'Ivoire et Djibouti coopèrent    Coupe du Monde Futsal 2024/Tirage de groupes: Le Maroc dans le deuxième chapeau    Liga / J32 : En-Nesyri décisif face à Mallorca    Espagne : Après l'ouverture d'une enquête sur son épouse, Pedro Sanchez envisage de démissionner    Interview avec Abdulelah Alqurashi : « Produire le premier film saoudien classé R a été risqué, mais je brûlais de voir la réaction du public »    Diplomatie: Albares réaffirme l'excellence des relations de l'Espagne avec le Maroc    Les prévisions météo pour le jeudi 25 avril    Quelles sont les 12 meilleures huiles d'olive vierges extra au Maroc en 2024 ?    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    Gaza/Cisjordanie: L'ONU réclame 1,2 milliard de dollars pour aider deux millions de personnes    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    Rabat: Cérémonie en l'honneur des lauréats du 1er concours national de la sécurité routière    Le tourbillon rock-blues Zucchero arrive à Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Confiance en berne
Publié dans Les ECO le 16 - 05 - 2012

Il n'y a jamais eu de moment plus critique pour les décideurs politiques au Moyen-Orient, pour se concentrer sur l'autonomisation des classes moyennes de la région. C'est ce qui ressort de la lecture croisée du rapport de l'African Progress Panel sur le progrès en Afrique et celui de Booz Company sur la classe moyenne dans la région MENA. Un croisement qui fait apparaître des points de convergence à plusieurs niveaux et surtout, permet de transposer les résultats de l'enquête menée par le cabinet international sur les perspectives et les défis majeurs des pays africains, particulièrement, le Maroc, à travers les sondages effectués sur la perception des Marocains à l'égard des politiques gouvernementales, ainsi que sur les perspectives d'avenir. «Il y a un besoin urgent de changement, qui pourrait se réaliser par l'intermédiaire d'un ensemble de politiques économiques, sociales visant à développer une grande classe moyenne dynamique et durable», souligne le rapport de Booz Company. Car, soulignent ses auteurs, «les progrès réalisés dans cette région seront toujours limités si la moitié de la population ne se voit pas offrir suffisamment de possibilités pour réussir». Or c'est là que le bât blesse. Selon les résultats de l'enquête de terrain menée par le cabinet au Maroc, en Egypte et en Arabie Saoudite, «ce segment de la population dans la région MENA est différent de celui des autres parties du monde, car il ne constitue pas encore une source significative pour l'amélioration du PIB des pays de la région». Si la classe moyenne existe, en fonction des critères qui demeurent assez divergents, selon les chiffres officiels et la perception des sondés, elle n'est pas en mesure de relever les défis de l'économie de ces pays.
Aspirations légitimes
En cause, les aspirations de ceux qui se considèrent, effectivement, comme appartenant à la classe moyenne et qui demeurent insatisfaits de la situation dans laquelle ils vivent actuellement. Les résultats de l'étude sur la classe moyenne au Maroc montrent que la plupart du temps, cette dernière est inquiète sur les questions fondamentales, telles que le pouvoir d'achat ou l'emploi. Selon Richard Shediac, directeur associé du cabinet Booz Company, «ils sont mécontents de la prestation des services publics et beaucoup ne croient plus aux capacités des autorités de leur pays d'origine, à leur offrir ce dont ils ont besoin pour réussir, les amenant à envisager d'émigrer vers des marchés plus prometteurs». Ce qui fait dire aux auteurs du rapport que les attentes de cette classe, constituent un défi majeur pour les décideurs au Maroc et dans le monde arabe. En conséquence de cela, le gouvernement doit veiller à élargir la classe moyenne, «grâce à des réformes sociales, économiques et politiques». «La confiance de la classe moyenne dans l'économie d'un pays peut en effet, déterminer l'orientation future de cette économie», souligne Shediac, avant d'ajouter que «les autorités publiques peuvent adapter leurs programmes politiques, afin de pouvoir prendre réellement en compte les aspirations des populations, à travers les principales préoccupations de la classe moyenne. Ce qui passe inévitablement par une meilleure compréhension de la classe moyenne», afin «d'aider ce segment de la population à prendre sa place légitime en tant que moteur de croissance future dans la région».
Réajustement des politiques publiques
S'il est établi que dans la plupart des pays à travers le monde, c'est la classe moyenne qui sert généralement de levier de développement socio-économique, ce n'est pas le cas au Maroc. Les récents évènements du Printemps arabe ont accru les attentes de la population, ce qui a conduit à une augmentation des charges pour l'Etat. De ce fait, actuellement, la classe moyenne constitue plus un véritable labeur pour les gouvernements, qu'un moteur de croissance. Cela s'illustre parfaitement au Maroc avec l'augmentation des charges publiques consenties par l'ancien gouvernement, pour maîtriser le climat social. Un sacrifice en pleine conjoncture économique, que l'actuel gouvernement peine à liquider. Ce qui met en berne les tentatives de Benkirane à pouvoir enfin se consacrer à la mise en œuvre de son programme de gouvernance, assez ambitieux par ailleurs. Pour les analystes de Booz Company, cette dépendance à l'Etat combinée avec la faiblesse des infrastructures sociales et économiques, a empêché la classe moyenne d'avancer et d'aider leur économie nationale à devenir plus forte. L'évaluation de la perception de la classe moyenne sur les progrès économiques du pays a fait ressortir beaucoup d'indicateurs, notamment sur la prestation des services sociaux comme l'éducation et des soins de santé et même, des aspects plus qualitatifs tels que leurs espoirs et leurs aspirations. Ainsi au Maroc, 43% des personnes sondées se disent préoccupées par l'état de l'économie nationale. Dans le même temps, 53% ne pensent pas que le système d'éducation offre d'excellentes opportunités pour leurs enfants, ce qui pousse près de 65% des sondés à vouloir que leurs enfants étudient à l'étranger. D'ailleurs, 86% ont déclaré épargner des fonds en ce sens. Des chiffres qui illustrent, même si c'est un échantillon, l'état d'esprit qui prévaut au sein des ménages de la classe moyenne marocaine. La dernière note de conjoncture du HCP va dans le même sens. Selon les auteurs de l'étude, «lorsque l'adaptation des politiques est nécessaire, les gouvernements ne peuvent se concentrer que sur les questions économiques».
Les reco' de Booz & Company
Se basant sur les réponses obtenues lors de l'enquête sur le terrain, le cabinet Booz & Company a émis un certain nombre de recommandations assez intéressantes. Celles-ci visent d'abord à répondre aux préoccupations exprimées par les citoyens et à mettre à la disposition des décideurs, «des mesures claires visant à gérer la stabilité et la croissance de l'économie nationale». Il s'agit ensuite de la sauvegarde de la stabilité financière macro-économique afin de juguler l'inflation qui constitue «un risque important dans la région et une préoccupation majeure pour la classe moyenne». Autre mesure, l'accélération de l'entrepreneuriat afin de soutenir la résilience de l'économie. À ce niveau et pour encourager l'emploi des jeunes, les gouvernements pourraient simplifier le processus de financement pour les start-up par l'élaboration d'un cadre juridique qui encourage le capital-risque investissement et élimine les obstacles juridiques pour les investisseurs étrangers. Le rapport préconise également de déverrouiller la croissance du secteur privé pour intégrer la création de nouveaux emplois car à l'évidence «ni les gouvernements ni les entreprises publiques n'ont suffisamment de marge pour créer des emplois en ligne avec la demande dans la région». Les experts préconisent également aux autorités d'explorer les politiques d'intégration régionale notamment dans le secteur financier et commercial. L'intégration des marchés financiers et même monétaires pourrait aider à réduire le coût global du capital, augmenter la consommation et l'emploi, et créer des opportunités de mobilité ascendante qui profitent directement à la classe moyenne». Autant dire des recettes à portée de mains.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.