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Bourse : Rien ne va plus !
Publié dans Les ECO le 22 - 05 - 2012

Depuis le 1er mars dernier, rien ne va plus à la Bourse des valeurs de Casablanca. Le Masi qui est le principal indice de la place a entamé une véritable descente aux enfers qui l'a amené à franchir le plancher symbolique des 10.000 points. Cela n'était plus arrivé depuis fin 2009. Pire, le niveau de l'indice des valeurs les plus actives renoue clairement avec les pires heures de la crise et cela n'a pas l'air de devoir s'arrêter de sitôt. Estce à dire que l'on assiste à une correction qui ramènerait les niveaux de valorisation à plus de réalisme ? Pas si sûr car la chute des valeurs cotées à Casablanca n'a pas l'air d'avoir de corrélation directe avec l'analyse technique de valorisation des valeurs. Elle serait plutôt symptomatique d'une perte de confiance de la part des investisseurs. En témoigne la récente fronde des petits porteurs qui ont profité d'une rencontre avec les analystes boursiers pour faire part de leur mécontentement avec véhémence. En cause, des recommandations qui ne prémunissent pas ceux qui les suivent, même à la lettre, contre les déconvenues de la cote. Aujourd'hui, beaucoup d'entre eux se plaignent d'avoir perdu «gros» en l'espace de quelques mois à peine. En fait, d'aucuns plaidaient qu'après une année 2011 qualifiée de «blanche», 2012 allait être l'année de la reprise. Il n'en fut rien ! Pire, les premiers mois de l'année ont inscrit les principales valeurs cotées de la place casablancaise dans un trend plus défavorable que l'année précédente. À l'heure où nous mettions sous presse, le Masi perdait 11,29% par rapport à sa dernière valorisation de 2011.
Des milliards qui partent en fumée
Les autres indices de la place, à savoir Madex, Footsie Morocco All-liquid et Footsie Morocco 15 ne font guère mieux avec des baisses respectives, depuis le 31 décembre 2011, de -11,35%, -10,50% et -8,35%. Mais là où le bât blesse réellement, c'est au niveau de la capitalisation. En effet, celle-ci fond ostentatoirement comme neige au soleil et ce sont des milliards et des milliards qui partent chaque jour en fumée. Au début de l'année, la capitalisation globale de la place casablancaise avoisinait les 510 MMDH. Aujourd'hui, elle dépasse à peine les 455 MMDH. En quelques mois donc, la cote casablancaise a perdu plus de 50 MMDH. Aussi, si l'on soustrait la capitalisation, peu significative d'ailleurs, de Sofac, qui s'est retirée de la cote le mois dernier, ces milliards sont à mettre au registre des pertes pour les porteurs de titres boursiers. Certes, pour l'instant ces pertes ne sont que latentes, sauf pour ceux qui ont d'ores et déjà cédés leurs titres à perte, vu qu'un redressement est toujours possible, mais il n'en demeure pas moins que cela n'a rien de rassurant. Bien au contraire, ces milliards qui partent en fumée et les cours qui ne cessent de dégringoler, nourrissent un climat de méfiance sur la place.
Crise de confiance
Or celle-ci est désormais plus drivée par les aspects cognitifs que par les aspects techniques, et si au beau milieu de la crise, d'aucuns parlaient de purge passagère avec un marché qui ramenait une bourse, euphorique au possible pendant des années, à plus d'humilité, ce n'est plus la même configuration aujourd'hui. Alors qu'est ce qui explique une telle situation ? Plus exactement,qu'est ce qui explique la crise de confiance qui devient de plus en plus palpable ? D'abord et avant tout, les pertes subies ces dernières années et plus encore ces derniers mois, ont installé une frilosité latente chez les investisseurs en bourse. Ensuite, plaide un analyste : «le retard enregistré dans la mise en oeuvre des réformes du marché financier est du plus mauvais effet». En effet, ces réformes lancées depuis quelques années déjà et qui ne sont toujours pas abouties sont pour beaucoup dans les déboires actuels de la place casablancaise. Ils étaient censés redonner un nouveau souffle aux marchés financiers et porter par leur impact attendu la cote vers un nouveau cycle de croissance. Là encore, il n'en fut rien. La faute est à attribuer à un agenda politique exceptionnel qui a ajourné pour un temps ces réformes, avant de les remettre dans le circuit législatif. Or, ces réformes paraissent de plus en plus essentielles pour sortir la bourse casablancaise de sa léthargie. Les arguments ne manquent pas dans ce sens et ils ont été portés par tous les analystes et décideurs financiers de la place depuis maintenant plusieurs années. «Elles permettraient à la place d'avoir plus de profondeur», argue l'un. «Elles la feraient gagner en maturité », surenchérit l'autre.
Les «zinzins» à la rescousse ?
Un refrain que les observateurs avertis connaissent désormais par coeur en attendant que les instruments financiers à terme, les prêts titres ou encore la nouvelle autorité de marché, voient enfin le jour. Des spécialistes estiment que ces réformes auraient pu être menées durant les années fastes, ce qui aurait donné à la place quelques années d'avance. Aussi, aujourd'hui si elles sont nécessaires, ces réformes risquent de ne pas avoir le même impact, et, surtout, cela risque de ne pas être suffisant pour redonner confiance à des petits porteurs désormais plus que frileux. Il ne resterait alors que les institutionnels qui pourraient faire preuve de volontarisme pour lui redonner des couleurs. Toutefois, avec l'assèchement des liquidités et les difficultés conjoncturelles qui commencent à prendre du poids dans le Royaume, cela ne saurait être gagné d'avance. Plus encore, si même ces fameux «zinzins» étaient tentés de le faire, il n'y aurait aucune garantie de réussite pour cette manoeuvre tant que la place manque cruellement de visibilité. En attendant, un rebond technique n'est pas à exclure dans les prochaines semaines, même si l'imminence de la saison estivale et surtout du Ramadan ne fait qu'augurer un enlisement de la Bourse dans sa léthargie coutumière à cette période.
Qui peut sauver le soldat Masi ?
Le panorama boursier marocain s'est nettement obscurci ces derniers mois. Et la descente aux enfers ne semble pas avoir de tenants réellement techniques. Alors qu'est ce qui pourrait changer cette donne et redonner confiance aux investisseurs en Bourse ? La réponse à cette question est en fait la même à chaque déconvenue boursière. «Du gros papier frais», plaide un spécialiste. Comprenez en langage de néophyte, qu'il faudrait une introduction en Bourse d'une société d'une certaine ampleur. Or le moins que l'on puisse dire, c'est que les candidats ne se bousculent pas au portillon. Il fût un temps où le top management de la société de la Bourse des valeurs de Casablanca (SBVC) pronostiquait des introductions en bourse (IPO) par dizaines dans les prochaines années. Aujourd'hui, il ne pourrait plus s'avancer aussi loin, ni même donner un chiffre, même beaucoup moins ambitieux pour les IPO possibles dans les prochains mois. Chat échaudé craint l'eau froide et les mésaventures des dernières sociétés à avoir tenté l'expérience ne sont pas pour encourager les prétendants. Plus encore, quelles sont les grandes entreprises qui restent en dehors de la cote ? Une seule avait annoncé son intention de s'introduire, avant de se raviser vu le contexte, Fipar. Le holding de participation, filiale de la Caisse de dépôt et de gestion, avec une capitalisation qui se chiffrerait en milliards, entre bien dans la catégorie «gros papiers frais», qui pourraient redonner des couleurs à la Bourse des valeurs de Casablanca. Néanmoins, avec le manque de visibilité qui marque la place, cette opération paraît pour l'instant très hypothétique à moins que la CDG ne se drape de son manteau de chevalier volant au secours de la Bourse. Rien n'est moins sur ! Alors que faire ? Attendre que les hirondelles annoncent un nouveau printemps boursier ? Nous risquons d'attendre longtemps. À moins que le lancement, annoncé pour la fin d'année, de Casablanca Finance City ne soit l'électrochoc dont la place a besoin pour se relancer...


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