La facture se modernise et surtout se numérise. Une start-up marocaine a en effet pensé le concept en l'adaptant au marché marocain. Greendizer, une TPE installée au Technopark de Casablanca, propose un service complet de facture électronique qui réinvente le document en tant que tel et redéfini sa place dans l'entreprise. «Le concept repose sur une révision de la facture papier, qui au jour d'aujourd'hui représente une sorte de synthèse des transactions et qui finit toujours dans les archives poussiéreuses des entreprises», explique Mohamed Attahri, cofondateur de Greendizer. Pour révolutionner le concept de facturation, le processus est le suivant. Un système de facturation électronique, basé sur le «cloud computing » et totalement indépendant du point de vue de l' infrastructure qui remet la facture au centre et se base sur un système transactionnel qui va gérer tous les évènements liés à ce service. En se «loguant» le client a tout de suite accès à deux perspectives dans lesquelles il agit soit en tant que fournisseur, soit en tant que client, ce qui lui permet de gérer les deux flux, l'entrant et le sortant. D'un point de vue technique, le client dispose d'un certain nombre d'applications qui lui permettent d'avoir accès à différentes tâches. La première permet de gérer visuellement l'intégralité de ses factures en ligne en reprenant essentiellement le paradigme du mail. «En un simple clic la facture s'affiche avec un design et une mimétique parfaite de la facture papier», rassure le cofondateur du concept. D'un point de vue pratique, le client peut également avoir accès à une version PDF. Pour assurer une interactivité, les développeurs du concept ont également pensé à des astuces. Pour un contact direct avec les clients facturés, les entreprises peuvent également envoyer leurs factures à leurs clients via la plateforme Greendizeer. Ce système permettrait alors de prendre les données de Greendizer et de simuler l'environnement de la facture électronique sur le site du client en listant toutes les factures échangées dans un système méticuleusement verrouillé. Toutes les factures Greendizer sont protégées par un code Pin proposé et transmis au client. Toujours dans cette approche «sécurité», mais cette fois avec une touche d'originalité, la société Grendizer propose à ses clients un dispositif de «signature des factures électroniques totalement sécurisé ». Dans le détail, la société dispose des outils nécessaires à ses clients afin que ces derniers puissent faire l'acquisition d'un certificat en leur proposant une liste de partenaires agrémentés par l'ANRT. Le client a l'assurance que la facture en PDF est authentique et que son intégrité a été protégée, tient à préciser le management de Greendizer. Mohamed Attahri, Cofondateur de Greendizer Les Echos quotidien : Pourquoi avoir choisi d'investir dans la facture électronique au Maroc ? Mohamed Attahri:D'abord, le Maroc a pris du retard quant à la fluidité et la standardisation des échanges clients-fournisseurs. Les gains de productivité qu'une solution comme la nôtre pourrait apporter sont inestimables, et inciteraient même à une informatisation accélérée de l'économie. Ensuite, le Maroc dispose d'une stratégie du numérique ambitieuse dans laquelle l'Etat est prêt à prendre sa part de responsabilité, et joue même une rôle de précurseur. Comment définissez vous le trend de vos activités après quelques mois du lancement de votre entreprise ? Notre solution séduit de plus en plus, et nous n'avons annoncé qu'une infime partie des fonctionnalités révolutionnaires que nous souhaitons mettre sur le marché avant la rentrée. Deux aspects nous ont conduits à opter pour une stratégie de partenariats avec des grands acteurs sur la scène nationale : notre modèle de gratuité reposant sur un grand volume d'échanges, et le fait que nous ayons toujours été conscients que les problématiques de facturation sont sensiblement différentes d'un secteur d'activité à un autre. Nous sommes décidés à tout faire pour que la facturation électronique devienne la nouvelle norme. Les entreprises marocaines sont-elles réactives et demandeuses ? Tout nous porte à croire que les grands groupes y sont particulièrement sensibles. Au-delà des économie subtentielles qu'ils peuvent réaliser – jusqu'à 80% –, ils y voient le moyen de tisser des liens encore plus forts avec leurs clients, jusqu'à en devenir un facteur de démarcation pour certains secteurs.