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Reportage: le SOS des MRE bloqués au Maroc
Publié dans Les ECO le 03 - 04 - 2020

Environ 1.300 Marocains résidant dans des pays européens souhaitent que le gouvernement marocain leur permette de quitter le territoire national pour rejoindre leurs familles et postes de travail dans leurs pays d'accueil.
Mohamed Amine Zoubairi n'est pas au bout de ses peines. Depuis que la décision des autorités marocaines de fermer les frontières aériennes, maritimes et terrestres est tombée, ce Marocain résidant en Espagne ne se détache plus de son téléphone. Pétitions sur les réseaux sociaux, coups de fils à des représentations consulaires ou diplomatiques, il est sur tous les fronts. Mohamed Amine fait partie de ces quelques 1.300 Marocains installés dans un pays européen, contraints de rester au Maroc à cause de la fermeture des frontières. «Je venais d'arriver à Tétouan, ma ville natale où je me suis rendu pour visiter ma mère. Je travaille dans le secteur du tourisme et pensais qu'avant l'effervescence de la saison estivale, le moment serait propice, je voulais être auprès de ma mère car je ne pourrais plus me libérer une fois que la saison aura démarré», nous explique-t-il.
Sa femme et son enfant sont restés sur place à Ibiza, son lieu de résidence et de travail. Initialement, il comptait revenir quelques jours après.
Or, la pandémie du Covid-19 en a décidé autrement ! Quand il a appris la nouvelle de la fermeture des frontières, Mohamed Amine n'en a pas cru ses oreilles. «Je pensais que c'était une fake news», raconte-t-il. Il effectue des appels et entreprend des démarches pour tenter de quitter le territoire et rentrer auprès de sa famille. D'autant plus que les nouvelles de l'autre côté du Détroit n'étaient pas rassurantes. «L'Espagne venait de décréter l'état d'alerte. Ma femme, désespérée, ne savait plus comment affronter seule et avec un enfant à charge, cette situation», affirme-t-il.
Le collectif s'organise et tente par tous les moyens de sensibiliser les autorités marocaines à leur cause. L'espoir restait de mise puisque celles-ci permettaient le rapatriement des étrangers présents sur le sol marocain. Les MRE croyaient que leur tour viendrait après. «Cette décision est incompréhensible», se lamente Susi Alami, avocat marocain exerçant en Espagne. «Nous avons saisi le ministère des Affaires étrangères, les consulats espagnols. Personne n'est en mesure de nous fournir une réponse ou la moindre explication», regrette cet avocat devenu porte-parole de cette cause. Les personnes concernées proviennent de plusieurs pays européens. Mohamed Reda Jaidi est inconsolable. Ce Marocain basé à Lyon, en compagnie de sa femme de nationalité française et de ses enfants ont tenté de quitter le territoire marocain via Bab Sebta, le lendemain de l'entrée en vigueur de la décision. «N'ayant qu'un titre de séjour, les douaniers m'ont refoulé. Seule mon épouse et mes enfants ont été autorisés à quitter le Maroc. Le lendemain, les consignes ont été revues et c'est alors que le parent d'un enfant européen était autorisé à accéder à l'enclave. Hélas, j'étais seule et j'ai beau montrer au douanier les copies des titres de voyage de mes descendants, ma requête est restée sans suite», déplore-t-il.
À ce propos, Me Alami regrette les exactions de certains agents au poste frontière de Bab Sebta. «Il n'y a aucune base juridique qui stipule que les Marocains naturalisés ou ayant un titre de séjour européen ne peuvent sortir du territoire. Pis, les premiers jours, les agents barraient l'accès aux Marocains titulaires d'un passeport européen. Ce n'est qu'après de multiples plaintes que le tir a été rectifié», affirme-t-il d'après de nombreux témoignages concordants.
Safae M., résidente marocaine en Espagne dit avoir été témoin d'une scène qu'elle qualifie d'invraisemblable. «Nous étions entassés à Bab Sebta dans l'espoir de pouvoir accéder au préside. Seules les personnes munies d'un passeport espagnol et au patronyme ibérique pouvaient accéder à l'enclave. Si tu t'appelais Aicha ou Ahmed, tu étais refoulé, illico presto, par les douaniers marocains», regrette cette mère de famille. «Nous implorons le gouvernement marocain qu'il reconsidère cette décision et nous permettre à l'instar des Espagnols de rejoindre nos familles», implore-t-elle au bord des larmes.
«Mon fils de 4 ans refuse de s'alimenter et son père ne sait plus comment gérer cette situation. Il doit s'occuper de son deuxième frère âgé de 7 ans dans un état de confinement et sans aide. Nous ne comprenons pas pourquoi on nous empêche de quitter le Maroc», s'interroge cette mère de famille.
«Nous ne comprenons pas comment une décision aussi arbitraire pouvait-elle être prise. Quels sont les motifs de cette discrimination d'autant plus que les autorités espagnoles n'étaient pas opposés à ce rapatriement, bien au contraire», renchérit Me Alami.
En effet, l'Espagne a permis à tous ses résidents en possession de la citoyenneté espagnole ou pas de rejoindre leurs lieux de résidence sur le sol ibérique. Aujourd'hui, bon nombre de MRE affectés par cette mesure sont restés à Tanger et dans la province de Tétouan dans l'espoir d'un dénouement. Toutefois, Me Alami considère que les autorités marocaines devraient prendre en main les MRE touchés par la fermeture des postes frontières. «Nous estimons qu'ils devraient être pris en charge à l'instar des Marocains restés bloqués en Espagne», réclame cet avocat. «Nous avons contacté le ministère des Affaires étrangères qui nous ont dit de leur fournir une liste des personnes concernées mais rien n'a été fait. Si nous tombons malades, nous ne disposons même pas de couverture médicale. C'est dans l'intérêt de tout le monde de nous laisser rejoindre nos enfants et familles», revendique Safae. En attendant, Mohamed Amine ne se passe plus de son téléphone. «Pour respecter le confinement et ne pas faire sortir notre fille, ma femme et moi faisons un appel par visioconférence afin que je garde la petite le temps que sa maman revienne de l'extérieur. Imaginez si quelque chose lui arrive et qu'elle doive être hospitalisée. Qui s'occupera de mon enfant ?», demande-t-il avec désespoir.


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