Le Marocain Hassan Baraka fait le tour de Manhattan à la nage    La présence de mercenaires du Polisario en Syrie pose de nouveaux défis à la justice transitionnelle, affirme un rapport pakistanais    Motril enregistre 4 358 passagers vers Tanger-Med sur un total de 60 512 durant l'OPE    Le suisse Dufecro accélère son développement au Maroc    Incendies de forêts : l'ANEF identifie des niveaux de risque extrême dans plusieurs provinces    Oujar : La tragédie du "Lisbon Maru" est un message humanitaire, et le Maroc et la Chine sont des partenaires pour la paix mondiale    CHAN 2024: Tarik Sektioui considère le match contre la RD Congo comme une "finale"    Boulemane: découverte de trois dents fossilisées de dinosaures géants datées de la période Bathonien    L'ambassade de Chine à Rabat commémore le 80e anniversaire de la victoire des Alliés avec la projection d'un documentaire chinois    Maroc : hausse de 13% des nuitées dans les EHTC au S1-2025    Le FC Barcelone inscrit officiellement Joan Garcia et Rashford comme nouvelles recrues    Médias / AS : « Rayan Azouagh change de dimension ».    Le SG de l'ONU nomme 12 nouveaux conseillers au Fonds d'urgence    Chine: Premier essai réussi pour une fusée destinée aux missions lunaires    « Tariq VTT », des vélos pour aller plus loin dans les montagnes d'Al Haouz    Lamborghini Fenomeno : 1 080 chevaux et seulement 29 exemplaires    Justice : Coulisses d'une réforme jonchée d'épines [INTEGRAL]    La France condamne la destruction d'une école en Cisjordanie par Israël    Le dirham s'apprécie de 1,3% face au dollar    Sommet de l'Alaska : Trump fait état de « grands progrès », sans annoncer de cessez-le-feu en Ukraine    Trump et Poutine atterrissent en Alaska pour un sommet historique    Défense : Les FAR présents à la cérémonie d'installation du nouveau chef de l'Africom    Les prévisions du samedi 16 août 2025    Taza: Une colonie de vacances à Bab Boudir en faveur de 140 enfants issus du milieu rural    El Jadida saignée : 3 commerces éventrés en une nuit    Revue de presse de ce samedi 16 août 2025    Le Maroc désigne l'agence Rooster pour représenter son tourisme au Royaume-Uni et en Irlande    Le duo fraternel Belmir captive Martil lors du Festival des plages Maroc Telecom    Reportage - Moussem Moulay Abdallah Amghar : un formidable catalyseur économique et social pour toute une région    Maroc – Belgique : Belgica Biladi, 60 ans d'immigration dans une exposition et un ouvrage    Pollution plastique: Guterres regrette l'échec des négociations    Dialogue social : les syndicats prévoient une « rentrée sous tension »    Marché de l'or: une stabilité fragile et des prix à la baisse    Les températures attendues ce samedi 16 août 2025    Renseignement marocain... Des racines historiques profondes à une ingénierie sécuritaire avancée face aux menaces de l'ère numérique    Rencontre historique entre Trump et Poutine pour mettre un terme à la guerre en Ukraine    À Tanger, le rappeur Muslim illumine la scène du festival de plage Maroc Telecom    Paul-Mehdi Benhayoun : "Le Maroc a tout pour devenir une vraie nation de sports d'hiver"    Restructuration du MAS de Fès : la méthode Bouzoubaa pour relancer le club    Artisanat : les exportations poursuivent leur dynamique de croissance    Patrimoine : à Jemaâ el-Fna, place aux travaux    CHAN 2024 : Le groupe D toujours indécis    CHAN 2024 : Classement des groupes avant l'ultime journée    Maroc-France : Une délégation de la Chambre de commerce de Montpellier se rendra à Dakhla à l'automne    L'humeur : Un espace verdoyant amoché par un théâtre    Cheb Khaled, l'êtoile algérienne du Raï, épaté par le Moussem Moulay Abdallah Amghar    La récupération d'Oued Eddahab, une étape empreinte des plus nobles valeurs patriotiques    Sahara : John Bolton se prononce sur l'avenir de la MINURSO    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Paiement des frais de scolarité: entre écoles privées et parents d'élèves, la tension est vive
Publié dans Les ECO le 08 - 04 - 2020

Les premiers jours d'avril se sont à peine écoulés qu'un combat musclé s'est déclenché entre les écoles privées et les parents d'élèves, qui appellent à une exemption des frais mensuels de scolarité ou du moins, à privilégier des facilités de paiement, essentiellement pour les familles dont les revenus ont été affectés par le ralentissement de l'activité économique, en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
Une correspondance de plusieurs écoles privées adressée aux parents d'élèves leur rappelant de s'acquitter des frais de scolarités de leurs enfants pour le mois d'avril a été très mal reçue par les familles ayant perdu leur principale source de revenu ou vu leurs ressources diminuer, plaçant ainsi les établissements scolaires sur le banc des accusés, pour ce que certains ont qualifié de « cupidité » et d' »insensibilité ».
Sur le paiement ou l'exemption de ces frais mensuels, certains trouvent normal que les écoles privées revendiquent leurs frais de scolarité, car dans le besoin de garantir la continuité de leurs activités d'entreprises éducatives. Ces mêmes personnes considèrent que ces établissements ont fermé leurs portes conformément à la décision du ministère de tutelle, notant qu'elles poursuivent leurs activité pédagogique selon un planning déterminé et constatant que leurs salariés doublent d'efforts pour communiquer avec les élèves à distance, en mobilisant tous les moyens pouvant aider au succès de cette opération.
L'autre catégorie de parents d'élèves critique, de son côté, « une prédominance du gain » manifestée par les établissements d'enseignement privés, qui n'ont pas tenu compte de la situation difficile que traversent de nombreuses familles, dans l'attente de ce que les jours qui viennent leur réservent, à l'heure où le virus continue de se propager. Père de deux enfants, Mohamed n'a pas caché son mécontentement après un appel téléphonique de la part de l'administration de l'école lui rappelant de payer les frais du mois d'avril.
« C'était exactement le premier avril », souligne Mohamed, « et c'est ce qui m'a davantage indigné. Ne pouvaient-ils pas attendre une ou deux semaines le temps que nous arrangions les choses de notre côté? Ne se soucient-ils guère de notre situation? » Travaillant dans l'événementiel, Mohamed a vu ses activités s'interrompre et s'est retrouvé dans l'incapacité de payer les revenus de dix de ses employés. Il trouve donc que les écoles n'ont pas le droit de demander de paiements, étant donné que leurs employés bénéficieront des indemnités de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Leila, mère d'une fillette, fait savoir, pour sa part, qu'elle ne réglera pas les frais de scolarité même si sa situation financière ne souffre pas de la crise actuelle, parce qu'elle considère que le service pour lequel elle paie une contrepartie n'existe plus et qu'il est donc naturel qu'elle s'abstienne de payer les frais d'un mois que sa fille va passer à la maison.
Quant à l'enseignement à distance, Leila ajoute que sa fille « n'en tirera aucun profit », expliquant qu'elle veille à ne pas l'exposer longtemps aux écrans pour ainsi lui éviter les dangers qu'ils impliquent aussi bien pour sa vue que pour son développement et se demande, à la même occasion, pourquoi l'on ne va pas puiser dans les frais d'assurances versés chaque début d'année dans ce contexte exceptionnel. A son tour, Naoual estime qu'il n'est pas raisonnable de revendiquer le paiement des frais de scolarité, dans la mesure où les cours à distance demandent des frais supplémentaires, parmi lesquels la souscription à un abonnement internet, l'achat d'ordinateurs et de tablettes, mais aussi la procuration d'imprimantes, pour ainsi limiter l'exposition des enfants aux écrans et ce, sans parler des efforts que doivent fournir les parents pour suivre de près leurs enfants et s'assurer qu'ils ont bien assimilé le contenu de leurs leçons, particulièrement les parents qui continuent de se déplacer sur leurs lieux de travail. Ce que réfute catégoriquement Khadija, mère de deux enfants au primaire, surprise par le refus de certains parents de payer les frais de leurs enfants.
Exception faite des familles financièrement affectées par le nouveau coronavirus, dit-elle, tout le monde est appelé à son devoir pour protéger ces écoles de la faillite, vu qu'elles fonctionnement sur la base de ces paiements.
Pour répondre aux critiques adressées au établissements d'enseignement privés, le président de l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc, Abdeslam Ammor, a indiqué que le paiement des frais du mois d'avril constitue « une mesure routinière qui se fait à chaque début de mois qu'importent les circonstances », se disant étonné que les parents aient lié les frais de scolarité mensuels à la présence de leurs enfants en classe, jugeant qu'ils en seraient épargnés étant donné l'absence de présence physique à l'école.
S'exprimant dans une déclaration à la MAP, Ammor a relevé que les écoles privées sont des institutions citoyennes prêtes à tendre la main aux familles touchées par les répercussions de la pandémie, soit en reportant le paiement des frais mensuels, soit en les payant par traites soit en les en exemptant totalement si les circonstances le nécessitent, à condition que les parents dans le besoin soumettent des demandes et des documents qui justifient la précarité de leur situation, notant que « l'essentiel c'est de poursuivre l'activité éducative pour finir le programme à la fin de l'année scolaire ». Ammor s'est arrêté, dans ce sens, sur la fragilité du secteur de l'enseignement privé au Maroc, expliquant qu'il existe environ 6.000 établissements scolaires privés dans le Royaume, parmi lesquels 70% considérés comme moyens à petits, avec des frais mensuels ne dépassant pas les 800 dirhams, jugeant qu'il est difficile pour ces entités-là de faire face à toute interruption ou problème financier censés freiner leur fonctionnement normal.
Concernant les écoles privées qui réclament leurs mensualités tout en bénéficiant des compensations de la CNSS, Ammor a affirmé que cette question « ne se pose pas » et a ajouté qu'aucun recours à cette Caisse ne sera fait « puisque les écoles et les enseignants continuent de travailler et les élèves continuent de recevoir leurs cours ». Il a précisé, dans ce même cadre, que le gouvernement donne la possibilité de bénéficier des prêts « Damane Oxygène », qui vont permettre aux établissements scolaires de payer leurs salariés et de couvrir l'ensemble de leurs dépenses mensuelles.
Rappelant que la décision ministérielle de suspendre les cours a mis l'accent sur la continuité pédagogique à distance, il a souligné que les établissements d'enseignement ont consacré tous les moyens possibles pour dispenser les cours à domicile, ajoutant que ces établissements ont été obligés de s'adapter à cette nouvelle réalité, en faisant recours, dans un premier temps, à des outils comme WhatsApp et Facebook, pour ensuite développer d'autres mécanismes, qui utilisent des applications interactives et audiovisuelles, gratuites pour quelques-unes, payantes pour d'autres.
Pour conclure, Ammor s'est arrêté sur la nécessité de ne pas licencier les employés de l'enseignement privé, mais de garantir la stabilité sociale du staff pédagogique qui poursuit son travail, ainsi que celles des employés dont les activités ont été provisoirement suspendues, notamment les chauffeurs et les femmes de ménages.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.