Dimanche, le rideau du SIEL tombait sur le 17e acte de cette manifestation. Un salon de l'édition et du livre, faut-il le souligner, un tantinet houleux, qui a accueilli quelque 724 éditeurs et exposants, représentant 42 pays. Placé autour du thème «La lecture, pilier de la société du savoir», cette nouvelle édition a été marquée par la présence de bon nombre d'écrivains, de philosophes et de poètes marocains et étrangers, dont la réputation n'est plus à faire, partant d'Edgard Morin à Abdellatif Laâbi, en passant par Eric Fottorino, Daniel Picouly, Dominique Wolton, Abdellah Baida, Hassan Aourid ou encore Salim Jay. Et pourtant ! Conférences, tables rondes, débats, présentations de livres ont été les points forts de ce Salon. Il y avait toujours foule dans les salles réservées à ces manifestations. Cependant, et comme un évènement tel que celui-ci ne peut bien entendu pas satisfaire tout le monde, certains invités se sont dit déçus de l'organisation qualifiée d'«approximative». En effet, la plupart des conférences programmées par le ministère de la Culture ont été annulées. Un résultat tout à fait normal, si l'on sait que plusieurs associations culturelles et des intellectuels invités ont décidé de boycotter le Salon. Les raisons de cette décision qui n'a pas manqué d'avoir des répercussions négatives sur le déroulement de cette 17e édition du SIEL sont multiples. Une vraie fête du livre ? Au-delà de la décision de l'Union des écrivains du Maroc et de la Maison de la Poésie de boycotter toute activité organisée dans le cadre de cet événement, plusieurs questions se posent quant à la réussite de cette édition, dont le budget s'est élevé à 5,5 MDH. L'édition 2011 a-t-elle été une vraie fête du livre ? Les différents exposants ne sont pas tous unanimes pour parler de «la réussite» de cette 17e édition. Le public était nettement moins nombreux que les années précédentes. Et même lorsqu'il y avait du monde, les ventes sont restées en deçà de ce qu'on pouvait normalement espérer. Du moins à en juger par les propos de l'un des responsables de la librairie Calliope. «On participe chaque année au SIEL, et je peux vous dire que cette fois-ci, le public était nettement moins nombreux que d'habitude», souligne-t-il. Cet exposant n'est pas le seul à faire ce constat. D'autres professionnels, locaux ou étrangers, sont du même avis. Peu de monde et des ventes relativement timides, bien que ceux-ci aient bénéficié d'un rabais conséquent. «On a réalisé un chiffre d'affaires moins intéressant que l'année dernière. Les visiteurs sont peu nombreux, même pendant le week-end et par conséquent, les ventes sont moindres», précise un exposant marocain. Pourquoi ? Le professionnel fait vite de répondre : «Je pense qu'il n'y a pas eu une bonne campagne de communication. Pis, le malaise qui existe entre le ministre de la Culture et les différents intellectuels marocains a pesé lourd sur cette manifestation». Organiser annuellement un SIEL est une excellente chose, à condition d'attirer davantage de visiteurs et d'intellectuels. Pour cela, un certain degré de consensus est souhaité entre les différentes parties prenantes à la chose culturelle, ce qui s'avère être urgent au regard de l'état des lieux dans la culture au Maroc. Fz.S