Ses 78 ans ne l'empêchent pas d'afficher un visage jovial, couvert d'une sérénité apparente. Abdelhak Lamrini, natif de Rabat, est un de ces hommes que l'on pourrait qualifier «d'homme-bibliothèque», tant il a été le témoin de l'histoire du Maroc, depuis sa naissance en 1934, mais qu'il a aussi suivie et observée à travers ses fonctions. Chef de cabinet du sous-secrétaire d'Etat à l'Enseignement technique et à la formation des cadres (1964-1965), l'ex-enseignant et futur docteur en littérature de l'Université Mohamed Ben Abdellah à Fès (1989), a mis les pieds au Palais royal en 1965. Cette année-là, il est repéré et intègre la direction du Protocole royal. Abdelhak Lamrini est par la suite chargé de mission au ministère de la Maison royale, du protocole et de la chancellerie (1972). Il y gravit les échelons au fil des décennies et séduit le roi Hassan II, qui le nomme, en fin de règne, (juillet 1998), directeur du Protocole royal. Fonctions que ce haut commis de l'Etat occupera pendant douze ans, avant que le roi Mohammed VI ne l'appelle en décembre 2010, à occuper le poste d'historiographe du royaume. Presque deux ans après, cet homme du sérail, bientôt octogénaire, comme en témoignent les cheveux blanchis par la longue expérience, se voit encore appeler à de nouvelles fonctions, dont la charge nécessite autant d'énergie que de diplomatie. Cela notamment en ces temps de transformations majeures et rapides, où la communication politique et publique est devenue nécessaire pour les institutions de l'Etat. En devenant le nouveau porte-parole du Palais royal, Abdelhak Lamrini atterrit à un poste vacant depuis 2005, date à laquelle Hassan Aourid l'avait quitté. C'est le même Hassan Aourid auquel Lamrini avait succédé à la fonction d'historiographe du royaume. En parallèle à ses responsabilités sensibles et lourdes au Palais royal, ce littéraire n'a jamais perdu la main. Membre de l'Union des écrivains du Maroc, il est l'auteur de nombreux ouvrages dont «Al-Jaysh al-maghribi âabra at-tarikh», [L'armée marocaine à travers l'histoire, 1968 et 1997]. Lamrini est également l'auteur de plusieurs contributions en littérature et en histoire, présentées dans différents forums nationaux et publiées dans des revues marocaines.