Le groupe marocain poursuit son développement en Afrique subsaharienne et rien ne semble ralentir son élan. En plus de son rôle premier en finances, la banque veut, en effet, paraitre sous une nouvelle dimension, en véritable lévrier de coopération sud-sud. «Nous avons remarqué qu'au Sénégal, au Mali et en Côte-d'Ivoire il y a tellement de potentialités à développer, qu'il serait dommage de ne pas en profiter», selon Abdeslam Taadi, Responsable Promotion commerce extérieur et investissements à Attijariwafa Bank. Et ce, dans l'objectif «de jouer un rôle de catalyseur et d'accompagnateur de projets des opérateurs, dans les deux sens, aussi bien marocains que subsahariens». Pour bien traduire cette orientation de la banque, ce responsable a longuement discuté, vendredi dernier, avec des représentants de l'Organisation centrale des producteurs exportateurs d'ananas et de bananes (OCAB). Cette organisation ivoirienne regroupe l'ensemble des producteurs de bananes et d'ananas qui lorgnent vers le marché marocain pour y exporter leurs fruits. «Ils nous ont approchés pour les soutenir et les aider à concrétiser leur projet qui consiste à exporter vers le Maroc et les autres pays magrébins en partenariat avec un groupe privé marocain», nous explique Abdeslam Taadi. Et de poursuivre, «Ces producteurs seraient donc, actuellement, en discussion avec ce groupe et, puisqu'ils sont des clients de notre nouvelle filiale ivoirienne, nous pouvons leur apporter des solutions en gestion des risques et de conseils en financement». Au chevet de la banane ivoirienne? Mené à terme, ce projet de l'OCAB constituera une bouée de sauvetage pour la relance de ce secteur qui souffre depuis quelques temps. Premier pays producteur africain et premier pays exportateur d'ananas vers l'Europe avec ses 213.000 tonnes, soit 80% de la consommation européenne, la Côte d'Ivoire ne produit, aujourd'hui, plus que 60 000 tonnes, selon les dernières estimations de 2008 de l'Organisation centrale des producteurs exportateurs d'ananas et de banane (OCAB). Quant à la banane dont le tonnage était de 250.000 tonnes, elle aussi a connu une chute importante. Cela d'autant plus que les producteurs ivoiriens ne sont plus assistés par l'Union européenne. À travers l'apport en conseils de financement, Attijariwafa Bank apportera, à coup sûr, un souffle nouveau à la filière ivoirienne.