Le gouvernement persiste et signe. Il n'a pas l'intention de lever la subvention sur le gaz butane, dont les prix ont atteint une moyenne de 890 dollars/tonne à fin mars, contre près de 543 dollars/tonne, un an plus tôt. C'est dire que, sur ce compartiment de leur budget au moins, les ménages peuvent souffler, sachant que l'inflation tous azimuts a mis à mal leur moral, le faisant plonger de manière abyssale. L'Exécutif compte ainsi prendre sur lui en maintenant cette subvention, «malgré les prix records de ce produit à l'international», est-il par ailleurs expliqué. Bien entendu, c'est dans la Caisse de compensation que l'on continuera à piocher en vue de rééquilibrer la balance. Ce qui est certain, c'est que le poids de la facture du butane est déjà bien palpable. La charge de compensation globale à fin mars dernier a, en effet, progressé de 68,9% sur un an, à 7,8 milliards de DH. Une facture alourdie, notamment, par l'envolée des cours du butane. Et dans la conjoncture actuelle, nul ne peut prédire avec certitude le niveau que le prix de cette matière incontournable va atteindre, et ce sans parler des autres subventions afférentes à la farine de blé tendre et au sucre granulé. L'on se rappelle encore de la levée de boucliers qu'avait suscité ce sujet, sous le gouvernement précédent, lors de la discussion du projet de loi de Finances. L'ombre de la réforme de la Caisse de compensation avait plané sur les débats tel un nuage menaçant, faisant craindre le pire –socialement- si cette levée venait à être appliquée, même de manière progressive. Et si, à l'époque, le momentum d'un tel scénario avait été jugé pour le moins inopportun, que dire alors du contexte présent ? Pourtant, il va bien falloir trouver des solutions pour juguler la pression exercée par la flambée des cours, sans faire sombrer les finances publiques, sachant que plusieurs chantiers stratégiques ont aussi besoin de cash pour être initiés. Un dilemme aussi crucial que complexe ! Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO
