Safi confirme de plus en plus son nouveau positionnement industriel. En effet, l'enquête annuelle réalisée par le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies a révélé que le secteur industriel de Safi compte 120 établissements productifs et est en progression de 3%. L'enquête révèle aussi que l'industrie agroalimentaire s'accapare la part du lion avec 51 unités, suivie des industries chimique et para-chimique avec 41 unités, puis des industries mécanique et métallique (25 unités) et de l'industrie du textile et du cuir avec 3 unités. Pour sa part, la production industrielle de la province s'est établie à 24,185 MMDH en 2012, en progression de 95% par rapport à l'exercice précédent. Cette performance remarquable est due principalement à la bonne performance des secteurs chimique, para-chimique et de l'agroalimentaire. «Par secteur d'activité, nous constatons la prédominance des industries chimique et para-chimique (ICPC) et agroalimentaires (IAA)», indique Brahim Baadi, délégué provincial de l'industrie de Safi et de Youssoufia. Par ailleurs, il faut noter que les industries de transformation de la province employaient en 2012 plus de 1.120 salariés en progression de 8% par rapport à l'exercice précédent. Toujours en matière d'emploi, le secteur agroalimentaire joue un rôle stratégique dans le développement économique et social. Ce secteur génère 59% des emplois créés par l'industrie. Il est suivi par le secteur des industries chimique et para-chimique qui emploie environ 39.5% des salariés travaillant dans l'industrie à Safi. Concernant l'effectif féminin ce dernier représentait en 2012 plus de 48.6% des personnes employées et est en augmentation de 2,4 points par rapport à l'exercice précédent. Notons que l'emploi saisonnier est en augmentation de 14%, soit via 3.000 employés. Il convient aussi de signaler également que la quasi-totalité des employées saisonnières sont embauchées par le secteur agroalimentaire, soit 96,66%. Sur ce point par branche d'activité, ce sont les industries de la conserve de poissons qui font le plus appel à une main d'œuvre féminine. Sur un tout autre registre, l'investissement industriel réalisé s'est chiffré à près de 1,2 MMDH en progression de 31% par rapport à l'exercice précédent et en termes de volumes d'investissements, le secteur chimique et para-chimique a participé à hauteur de 1,17 MMDH en progression de 31%, suivi du secteur agroalimentaire dont les volumes d'investissement s'élèvent à près de 44 MDH. Le tissu industriel de Safi est fortement ouvert à l'international car plus de 63,47% de la production industrielle de la ville, soit près de 15,35 MMDH ont été exportés à l'étranger. «Les unités industrielles de Safi contribuent à 14,1% de nos exportations industrielles nationales», ajoute le délégué. Cette performance revient certes aux industries chimique et para-chimique, mais aussi au secteur agroalimentaire et dans une moindre mesure aux industries textiles et du cuir. Cette performance est l'œuvre de 31 entreprises de Safi, soit 25,8% des entreprises industrielles de la province et en termes de création de richesses, les industries de la transformation de la province ont dégagé 4,8 MMDH de valeur ajoutée en progression de 10% par rapport à l'exercice précédent. Actions de modernisation La performance de l'industrie à Safi a été générée à hauteur de 92% par le secteur des industries chimique et para-chimique et de 7,88% par le secteur agroalimentaire. Pour dynamiser ce dernier secteur, la délégation de l'industrie a accompagné une trentaine d'entreprises dans le cadre de leur mise à niveau pour plus de compétitivité et pour le développement de leurs exportations. «Reste que l'action de modernisation la plus prisée est la certification du fait que le tissu industriel de Safi est plus ouvert à l'export puisque 63% de sa production sont écoulés à l'étranger», précise Brahim Baadi. En 2013, la délégation de l'Industrie compte accompagner 5 autres entreprises de Safi dans leur programme de modernisation ou de développement et de leurs outils de management et de leur production. Du côté des infrastructures, Safi dispose de l'ancien quartier industriel qui date des années cinquante, d'une zone industrielle de 35 ha aménagée en 1990, de la zone intra-portuaire, d'une pépinière d'entreprises (Zaouïa) et d'une zone d'activités économiques de 8 ha en cours d'aménagement à Youssoufia. La vielle ville compte aussi sur la zone industrielle de Kaouki d'une superficie de 35 hectares qui est équipée de toutes les infrastructures de base. Il y a aussi la zone industrielle portuaire sur 12 ha aménagée à l'époque par l'ODEP, laquelle est destinée à abriter des activités liées à la pêche. Pour sa part, l'ancien quartier industriel de Djorf El Youdi abrite 27 unités industrielles constituées en grande partie d'unités de conserves de poisson, de sous-produits de poisson ainsi que de minoteries industrielles. Cependant, cet espace d'accueil connaît un grand déficit en équipements nécessaires et souffre d'une détérioration des infrastructures existantes. Q/R Brahim Baaddi Délégué provincial de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies à Safi Les ECO : Quelles sont les perspectives industrielles suite aux projets inaugurés par le roi ? Brahim Baaddi : Avec les projets structurants dont SM le roi vient de donner le coup d'envoi, on s'attend à une redynamisation sans précédent du secteur économique en général et industriel en particulier à Safi. Toutes les branches de l'industrie locale vont bénéficier des effets de levier des projets inaugurés, que ce soit l'agroalimentaire avec la nouvelle vision de l'OCP et de ses partenaires, pour la production de composantes alimentaires à partir des dérivés du phosphate ou la chimie et para-chimie avec les nouveaux projets de valorisation des produits et dérivés du phosphate ou encore ceux du gypse, sachant que les terres de Safi recèlent l'une des plus importantes réserves mondiales, avec près de 6 milliards de tonnes, à partir desquelles le nouveau port pourra ouvrir d'autres horizons afin qu'elles soient valorisées et exportées. Qu'en est-il aujourd'hui des plateformes industrielles pour accompagner les investisseurs ? Pour accompagner les investisseurs, les pouvoirs publics avaient mis à leur disposition des plateformes industrielles. L'ancienne zone de 75 ha date des années 60 et nécessite une revalorisation. En effet, sur 80 unités de conserves autrefois opérationnelles dans cette zone, il ne reste aujourd'hui que 17 unités appartenant à onze sociétés, mais qui réalisent à elles seules des chiffres d'affaires, notamment une grande partie à l'export, qui dépassent largement ceux de la deuxième moitié du siècle dernier. Safi dispose aussi de la zone industrielle de Kaouki sur 35 ha. Cette zone qui date du début des années 90 et dont l'attribution des lots a été faite sans cahier des charges préalable, connaît actuellement un ensemble de problèmes que nous avons arrêté ensemble avec l'association de la zone qui vient d'être créée. Ces problèmes concernent les équipements, la gestion des déchets et la sécurité des installations. Pour résoudre ces problèmes, des actions, dont l'association serait la dynamo, ont été proposées comme l'élaboration d'un contrat entre l'association de la ZI et la société de gestion des déchets de Safi, le recrutement d'une société de gardiennage et l'élaboration d'une convention entre la régie de transport urbain et l'association de la ZI. l l