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La finance islamique en bouée de sauvetage
Publié dans Les ECO le 02 - 05 - 2013

Cette fois, c'est sûrement la bonne annonce ! L'ouverture des premiers guichets labélisés «hallal» au Maroc pourrait intervenir en 2014. C'est en tout cas ce sur quoi table le gouvernement qui s'active sur le dossier. Selon le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif, le projet de loi relatif à la finance islamique est en cours d'approbation par le gouvernement et sera soumis au Parlement lors de la session de printemps. L'objectif est de permettre son entrée en vigueur effective au tout début de l'année prochaine. Il ne s'agit pas de la première annonce du genre, mais la succession d'évènement relatifs à ce dossier ces derniers temps et la persistance de la crise économique mondiale, qui a sérieusement impacté l'économie nationale plaident à conclure que le gouvernement n'a vraiment pas le choix. C'est d'ailleurs ce qu'a tenu à souligner le ministre pour qui les perspectives de l'économie mondiale et de la crise, qui tend à s'amplifier, font des finances participatives islamiques «une solution efficiente à de nombreuses questions économiques». Ces derniers temps d'ailleurs, de nombreuses analyses et conférences ont foisonné au Maroc sur la question, ce qui met à la disposition du gouvernement une base solide d'expertises et de benchmarking internationaux qui lui serviront d'orientation pour la réussite de l'ouverture de ce segment au Maroc. Parallèlement, plusieurs structures et institutions, tant publiques que privées, se sont préparées à l'introduction de cette nouvelle alternative de financement au Maroc, comme l'illustrent les nombreux programmes de formations déjà mis en œuvre au niveau de plusieurs écoles ou instituts de formation ainsi que de cabinets de consulting et d'analyse qui s'installent progressivement. «Ce préalable à l'introduction de la finance islamique au Maroc témoigne de la dynamique que le secteur est appelé à connaître sur le marché national.», souligne un expert de la finance islamique, qui tient à relever que «comparé aux autres pays de la région, le Maroc est considérablement en retard, ce qui n'empêche pourtant pas notre économie de pouvoir tirer pleinement profit de la dynamique mondiale que connaît le secteur». D'ailleurs, tient-il à souligner, l'introduction des finances islamiques n'est plus liée aux considérations culturelles et religieuses, mais s'impose aujourd'hui comme une véritable alternative à la stagnation constatée sur le créneau de la finance classique. «Si la plupart des institutions islamiques sont implantées dans des pays musulmans et dans les fonds en provenance des pays arabes, notamment ceux du Golfe, il convient de relever que les meilleurs cycles de formation et les plus grands cabinets d'analyse se trouvent en Europe.», souligne notre expert. Ce qui est sûr, c'est que les nombreuses études et analyses conduites à cet effet confirment le potentiel dont dispose le Maroc en la matière. En plus de l'impact sur l'économie nationale, notamment le soutien au secteur privé, le Maroc peut tabler sur la solidité de son secteur bancaire et financier, l'un des plus dynamiques de la région pour faire de ce segment un véritable moteur de développement socioéconomique. D'un autre coté, plusieurs investisseurs, qui justifient d'une véritable expertise en la matière fourbissent également leurs armes en attendant l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation relative au secteur, tandis que les demandes d'agrément et les missions de prospection se multiplient ces derniers temps au Maroc. Par ailleurs, la banque saoudienne, Faisal Islamic Bank, est annoncée comme l'une des premières structures qui s'implantera sur le segment des finances islamiques participatives au Maroc. En tout cas, pour son management, seule l'entrée en vigueur de la réglementation fait encore patienter le projet. Les dirigeants de la banque ont multiplié ces derniers temps les rencontres avec les autorités marocaines, en vue de baliser les grands axes de la coopération en la matière. Il y a quelques jours, c'est une délégation de haut niveau, conduite par Mohammed Al Faiçal Al Saoud, président du Conseil d'administration des banques islamiques Fayçal, qui a rencontré les principales autorités en charge du dossier, en compagnie des cadres de plusieurs autres filiales du même groupe, notamment «Dar Al-Mal Al-Islamiye», la «Banque Fayçal soudanaise» et la «Banque Fayçal égyptienne». Il ne s'agit pas de la seule institution à convoiter le marché marocain puisque d'autres instituions du même créneau n'attendent que le feu vert du gouvernement pour s'installer sur le marché marocain. À la clé, d'importants gisements de croissance pour nos entreprises nationales, notamment le secteur des PME/PMI, mais aussi et surtout le gouvernement. La dynamique que connaissent les produits financiers islamiques au niveau mondial est, en effet, assez extraordinaire, ce qui accentue la pression sur le gouvernement qui pourra profiter de ce créneau pour sortir l'économie nationale de l'impasse. Tous les secteurs sont à ce niveau concernés en plus de la banque et des assurances, c'est désormais celui des capitaux qui entame son émergence.
De l'argent frais pour le gouvernement
«L'introduction des finances participatives islamiques apportera des solutions efficientes à de nombreuses questions économiques», a souligné à juste titre Najib Boulif pour planter le décor avant d'ajouter que ce segment des finances, de par ses fonds pécuniaires colossaux, serait un véritable levier de développement économique au Maroc. La demande des investisseurs, principalement des pays du Golfe, en débouchés pour ce qui est des produits islamiques, a fortement explosé ces dernières années et cette tendance est appelée à se poursuivre dans les prochaines années alors qu'elle stagne pour ce qui est des produits financiers classiques. Particulièrement sur le marché des émissions d'obligations islamiques, qui constitue un véritable gisement d'opportunités pour le gouvernement, au moment où une sortie à l'international paraît inévitable, à moyen terme, pour desserrer la pression sur les finances publiques. Selon l'une des prévisions de l'agence koweïtienne Kuwait Finance House, le montant des émissions d'obligations islamiques dépassera, cette année, 275 MMUSD. Sur les trois premiers mois de l'année, le montant du volume émis se chiffre à 34,2 MMUSD, rien que sur le marché primaire. À la même période, ce sont les émissions souveraines qui dominent le marché avec 62% de parts alors que l'émission en provenance des grandes entreprises privées occupe 23% du marché et que les institutions internationales, pour leur part, concentrent un quart des parts soit 15%. Le Maroc attendra-t-il et pour combien de temps encore avant de profiter de cette manne largement à sa portée ?
Les professionnels s'organisent
Dans le sillage de l'introduction des produits financiers islamiques au Maroc, les professionnels de la filière s'organisent. C'est ainsi que l'Association marocaine des professionnels de la finance participative (AMFP) vient de voir le jour. Son assemblée générale s'est tenue le 16 avril dernier à Casablanca. Selon les initiateurs de l'organisation, «l'association est née de la volonté de créer une structure dont la mission principale est de contribuer au développement des compétences et du savoir faire liés à la finance participative, «Sharia Compliant» au Maroc. De ce fait, l'AMFP se veut un espace d'échanges entre les acteurs de la finance islamique au niveau national et international et une force de propositions. Parmi les objectifs que s'est assignée l'association, la promotion des bonnes pratiques de la finance participative, le développement d'un espace d'échange, de networking et de perfectionnement des compétences ou la conclusion de partenariats avec les différentes institutions et organismes nationaux et internationaux, publics ou privés, ayant les mêmes objectifs que l'association. Pour mener à bien ses activités, l'AMFP s'est dotée d'un bureau dirigé par Said Amaghdir et secondé par Hakim Bensaid alors que El Mahdi Yassine occupe le poste de secrétaire général. Il faut noter qu'il ne s'agit pas de la seule structure à voir le jour dans ce domaine et que d'autres organisations ouvriront bientôt le jour pour accompagner le développement de ce segment financier au Maroc.
Q/R
Mohamed Boulif
Directeur général du cabinet Al Maalya Consulting
«L'Etat peut jouer un rôle majeur»
Les ECO : Cette fois tout laisse à penser qu'en 2014, les premières institutions verront le jour. Qu'est-ce qui peut expliquer cet optimisme des investisseurs ?
Mohamed Boulif : Il faut noter qu'il y a d'abord la persistance de la crise économique mondiale qui se traduit, entre autres, par un manque de liquidités sur les marchés financiers conventionnels, ce qui a rejailli sur l'économie nationale. D'un autre coté, il y a des alternatives avec le secteur des produits financiers islamiques, qui dégage des excédents principalement de la part des pays du Golfe. Il y a une forte demande de la part de ces derniers, comme l'illustrent les émissions de sukkuks qui sont, aujourd'hui, largement supérieures aux émissions conventionnelles. Le gouvernement a donc un nouveau créneau sur lequel il pourra s'appuyer afin de développer l'économie nationale, grâce notamment à ses relations avec les pays du Golfe, qui constituent les plus grands investisseurs en la matière.
Qu'est-ce qui explique l'enthousiasme des investisseurs des pays du Golfe pour le Maroc et quelles garanties le Maroc peut-il offrir à ces derniers pour ce segment ?
Les investisseurs de ces pays sont à la recherche de nouveaux débouchés et le fait que le Maroc soit l'un des pays les plus stables de la région, fait de lui une destination par excellence. Cependant, il faut reconnaître qu'il n'existe pas de véritables garanties. Toutefois, les études montrent qu'il y a une forte demande tant de la part des particuliers et des entreprises que du gouvernement. Tout dépendra donc de la garantie que donnera le gouvernement et la première condition à ce niveau, c'est une réglementation claire. Le Maroc a fait un premier pas avec la loi sur la titrisation, qui consacre quelques articles à la participation des produits islamiques, et la loi bancaire annoncée permettra l'introduction de la finance participative islamique, de même que celle sur les assurances. Nous sommes donc dans une phase d'attente, le temps que ces textes entrent en vigueur et c'est cela qui va offrir plus de visibilité aux opérateurs du secteur et garantir le succès de la dynamique que connaîtra la finance islamique au Maroc.
Il y a aussi le segment du marché des capitaux islamiques qui commence à émerger. Quel impact l'introduction de la finance participative islamique pourra-t-il avoir sur le marché boursier national ?
Effectivement, le marché des capitaux islamiques est très peu développé au niveau mondial. Les derniers chiffres sur les émissions de cette nature sont assez extraordinaires. En 2012, il a été enregistré des records grâce notamment aux émissions en provenance de l'Arabie saoudite, tandis que les prévisions tablent sur la poursuite de cette tendance pour les prochaines années. Cependant, il faut relever que la problématique au niveau des sukkuks, d'une manière générale, reste la faiblesse des échanges sur le marché secondaire. Il y a très peu d'échanges au niveau des souscripteurs parce que les titres sont peu demandés. Toutefois, l'Etat peut jouer un rôle majeur à travers quelques émissions de sukkuks, qui pourront dynamiser les échanges.


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