Près d'un quart des emplois (23%) existants devraient changer au cours des cinq prochaines années, annonce le World Economic Forum (WEF) dans son récent rapport sur l'avenir de l'emploi 2023. Sous l'effet de la transition verte, de la relocalisation des chaînes d'approvisionnement, mais aussi de l'inflation galopante et du ralentissement économique, la donne est appelée à changer, imposant un alignement des économies du monde sur ces impératifs. À travers des stratégies volontaristes en matière de curricula, de reconversion et de soutien social, la transition est possible, affirme WEF. Et si des créneaux comme la big data, l'intelligence artificielle et le commerce numérique sont considérés comme les niches de création d'emplois, un revers de la médaille est à redouter. Car un succès ne se construit pas sans heurts, et en la matière, des fonctions, comme celles de bureau ou de secrétariat, seraient menacées par la technologie. Avec l'avènement de cette «belle» trouvaille qu'est l'intelligence artificielle, le WEF tire aussi la sonnette d'alarme sur certains «skills» qui pourraient se voir automatisés, à l'image du raisonnement, de la communication et de la coordination. Que reste-t-il alors ? Le rapport nous apprend que l'investissement stimulera la croissance de métiers plus généralistes dans le domaine du développement durable, tels que les experts en développement durable et les professionnels de la protection de l'environnement. Mais, incontestablement, c'est dans les secteurs de l'enseignement et de l'agriculture que les gains d'emplois seront les plus importants en termes absolus. Les curseurs sont ainsi orientés, et la couleur annoncée, pour ce qui concerne les intentions de créations d'emplois. Alors que le Maroc entreprend de corriger le tir de longues années de navigation à vue en matière d'adéquation formation-emploi, ces tendances méritent d'être scrutées de plus près et une feuille de route dédiée à la reconversion serait plus que bénéfique. À méditer ! Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO
