Les prévisions du lundi 25 août 2025    Le dirham s'apprécie de 0,2% face à l'euro    Port d'Essaouira : Baisse de 30% des débarquements de la pêche à fin juillet    Zelensky réclame à nouveau une rencontre avec Poutine, Moscou lui reproche son insistance    SM le Roi Mohammed VI aux participants à la 82e session de l'Institut de Droit International : «Il n'y a pas d'ordre viable sans règles»    La presse kuwaitienne met en lumière l'initiative humanitaire royale du roi Mohammed VI en faveur de Gaza    L'Ethiopie accueille le premier séminaire Chine-Afrique sur les droits de l'homme    Les Algériens à la recherche de Tebboune : l'absence du président inquiète dans un contexte de poigne militaire et de médias contrôlés    Algérie dans le rapport du département d'Etat américain 2024 : Dictature sombre et risques pour les investisseurs et les touristes    ONU : Guterres alerte sur l'urgence d'une solution politique au Sahara    Neil El Aynaoui affiche ses ambitions avec les Lions de l'Atlas    Le FC Porto tout proche de recruter Souffian El Karouani    Tottenham veut doubler Crystal Palace pour Bilal El Khannouss    Le Maroc expulse de Dakhla une Américaine et une Portugaise    Aéroport Mohammed V : Interpellation d'un ressortissant turc faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international    Maroc : L'OMDH se porte partie civile dans les récentes affaires de pédophilie    Diaspo #403 : Zineb Fares: de Casablanca a Londres con la marca de chocolate Raphia    Projets NOOR II et NOOR III : ACWA Power mise sur la solution de stockage du chinois Gotion High-Tech    Le Maroc limite sa dépendance aux matières brutes à 26,4 % entre 2021 et 2023 selon la CNUCED    Rima bien qui rira le dernier    Accord verbal entre Eliesse Ben Seghir et Leverkusen    Les survivants de l'enfer de Tindouf saisissent les tribunaux internationaux contre l'Algérie et le Polisario pour crimes contre l'humanité    900 bénéficiaires des camps de proximité et 2 000 des camps permanents... Smara célèbre la fin d'un été exceptionnel    Route Marsa-Foum El Oued : Un projet de développement devenu un mouroir    Marocaines bloquées à Gaza : Appels à l'évacuation et mobilisation nationale    Peines alternatives : Immersion dans une justice à visage humain    Aïd Al Mawlid Annabaoui célébré le vendredi 05 septembre    Rabat : un atelier scientifique rapproche les conseils religieux du Maroc et des Emirats arabes unis    Maroc : un incendie ravage 180 hectares dans le parc naturel de Bouhachem à Chefchaouen    Aid Al Mawlid célébré le 5 septembre. Un jour férié ou deux ? Ce que prévoit la loi    Espagne: Les incendies bientôt sous contrôle    Vol Lyon-Porto : un passager tente d'entrer dans le cockpit, l'avion fait demi-tour    Mondial 2026 : le Mexique espère obtenir plus de trois milliards USD de retombées    Droits de douane : Washington cible les importations de meubles étrangers    Sénégal : Un cas de Mpox confirmé à Dakar    Liga / J2 : Une énième remontada du Barça !    Liga / J2 : Résultats (samedi). Programme (dimanche)    Sports aquatiques. : Conférence de presse de la FRMN ce mardi à Casablanca pour présenter la 4e édition du Championnat arabe de natation (Maroc)    Diaspo #403 : Zineb Fares, de Casablanca à Londres, la success story de Raphia une marque de chocolat marocaine    Eid Al Mawlid Annabaoui 2025 to be celebrated on September 5 in Morocco    L'auteur américain Jeff Koehler revisite le séjour de Henri Matisse au Maroc    Une exposition itinérante célèbre l'Histoire partagée entre Amsterdam et le Maroc    L'UNESCO annonce un record de 264 millions d'étudiants inscrits    Nador : Les images d'un mariage extravagant à Zeghanghane font polémique    Congrès du soufisme: le Royaume affirme son modèle de l'islam modéré    Team'Arti Festival 2025 : Témara et Harhoura s'installent au cœur de la culture urbaine    Interview avec Dr Aziz El Kobaiti : « Le soufisme invite chacun à agir avec justice et à servir la société »    Aziz Chikh, cet ambassadeur de la cuisine meknassie qui a fait élever sa cuisine au rang de gastronomie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Société : les Marocains et leur préférence pour l'argent liquide
Publié dans Les ECO le 26 - 02 - 2025

Professeure permanente Faculté de commerce et de gestion, Université internationale de Casablanca
Malgré le développement de la sphère financière et le progrès technologique, les Marocains continuent à privilégier l'usage de la monnaie fiduciaire à la monnaie scripturale. Dans leur quotidien, les ménages ont l'habitude de régler leurs factures en espèces.
Et du côté des entreprises, la majorité d'entre elles ont une préférence pour le paiement liquide afin de régler leurs transactions. Un constat remarqué notamment auprès des sociétés de très petite et moyenne taille, la catégorie d'entreprise qui représente 98% du tissu économique marocain. Une tendance qui peut être expliquée par plusieurs facteurs d'ordre culturel, fiscal, économique et bancaire/technologique.
Sur le plan culturel, en dépit des efforts réalisés par l'Etat pour digitaliser l'économie marocaine et le système financier dans son ensemble, les agents économiques trouvent du mal à s'adapter aux nouvelles techniques. Leur instauration prendra plus de temps pour être inculqué au quotidien. Sur le plan fiscal, le secteur informel occupe une place importante dans l'activité productive. L'absence de traçabilité pousse les opérateurs à utiliser davantage la monnaie fiduciaire dans le but de payer moins d'impôts.
Sur le volet économique, l'argent qui circule en dehors du circuit bancaire constitue un manque à gagner pour l'Etat, argent qui peut être utilisé dans l'investissement de projets rentables à forte valeur ajoutée. Cet argent peut être de provenance informelle comme il peut émaner d'activités illégales ou illicites. Sur le volet bancaire/technologique, le manque d'assurance vis-à-vis des banques conduit les agents économiques à épargner leur argent chez eux.
Notons aussi que l'analphabétisme numérique reste assez élevé dans notre pays. L'usage des applications bancaires reste très limité comparé aux autres pays. Un phénomène qui a été amplifié par la méfiance à l'égard du système numérique. Plusieurs personnes ont récemment été victimes de cyberattaques, notamment quand des malfaiteurs se sont faits passés pour des conseillers banquiers et ont demandé aux clients de leur communiquer des informations personnelles de leurs comptes bancaires.
L'ensemble de ces éléments expliquent pourquoi la quantité de monnaie en circulation est à son pic, un niveau jamais enregistré auparavant dans le monde, aux alentours de 30% du PIB, comme l'avance Jouahri, wali de la banque centrale, lors d'une réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib.
La masse monétaire suit une évolution exponentielle comparé aux dépôts à terme. Une situation qui risque d'ébranler le système financier et peut creuser davantage le besoin de liquidité des banques. La faible croissance des dépôts à terme réduit l'activité de distribution de crédits du secteur bancaire et amplifie le décalage temporel entre les crédits accordés et les dépôts collectés. Exposant ainsi les établissements de crédit au risque de solvabilité et de déclenchement d'une panique bancaire qui peut entrainer une ruée bancaire.
Conscientes de la situation actuelle, les autorités de régulation ont décidé de prendre un certain nombre de mesures correctives en procédant à la création d'une monnaie numérique, le «e-dirham», tentant par cette action de suivre l'évolution que connait le monde de la cryptomonnaie.
Elles incitent les banques à promouvoir le service du e-banking, à développer l'usage des applications bancaires et à faciliter l'accès aux services bancaires en ligne sans devoir se déplacer aux agences ou guichets automatiques. Elles encouragent aussi les entreprises à faire une transition vers le secteur formel. Elles peuvent même imposer des frais supplémentaires pour toute transaction réalisée au comptant. Même si ce type de comportement peut porter atteinte à la liberté des individus quant à la manière d'honorer leurs engagements.
Reste à savoir si l'ensemble de ces actions entreprises seront suffisantes ou cela nécessitera de fournir plus d'efforts pour contrôler l'évolution de la masse monétaire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.