Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a présenté son rapport annuel à l'Assemblée générale couvrant la période du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025, conformément à la résolution 79/98. Ce document dresse un panorama des principaux développements internationaux, mettant particulièrement en avant l'évolution du différend régional autour du Sahara marocain. Étalé sur sept pages, le rapport aborde des thématiques majeures : le processus politique conduit par l'ONU afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, la situation sur le terrain, les activités de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara (MINURSO), les conditions humanitaires et les droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, ainsi que les efforts de déminage et d'élimination des restes explosifs de guerre dans la région. Dans ce cadre, António Guterres fait part de sa « profonde inquiétude » face à la persistance des tensions et aux affrontements de faible intensité entre le Maroc et le Front Polisario. Il souligne que la situation actuelle « n'est pas viable » et met en garde contre les risques liés à la poursuite d'un conflit qui approche de son cinquantième anniversaire. Le Secrétaire général appelle toutes les parties à « changer de cap de toute urgence » afin d'éviter une nouvelle escalade, insistant sur l'importance du soutien de l'ONU et de la communauté internationale pour parvenir à une solution politique juste, durable et acceptée par les deux camps. S'agissant des développements politiques, le rapport indique que l'Envoyé personnel du Secrétaire général, Staffan de Mistura, a intensifié ses efforts de médiation au cours des années 2024 et 2025. Il a multiplié ses contacts avec les principales parties prenantes – le Maroc, le Front Polisario, l'Algérie et la Mauritanie – ainsi qu'avec les membres du Conseil de sécurité et le Groupe des amis du Sahara. Selon la version du rapport consultée par Hespress, De Mistura a effectué plusieurs déplacements : Rabat, Nouakchott, camps de Tindouf et Alger, en plus de consultations avec de hauts responsables à Bruxelles, Berlin, Paris, Rome, Ljubljana, Londres et Washington. Il a également présenté deux exposés devant le Conseil de sécurité, en octobre 2024 et en avril 2025, qui ont bénéficié d'un large soutien de la part des États membres. Le rapport s'attarde aussi sur la situation sécuritaire sur le terrain. Il relève la poursuite des affrontements dans la région de Mahbes, la chute de projectiles et de roquettes près de Es-Smara, ainsi que des frappes aériennes présumées derrière le mur de défense, qui auraient entraîné la mort de 11 personnes originaires de Mauritanie, du Mali et du Soudan. Le document rappelle en outre « les difficultés persistantes liées aux opérations de ravitaillement et de soutien logistique de la MINURSO », tout en notant « une amélioration relative de la mobilité à l'est du mur de défense ». Une large partie du rapport est consacrée aux conditions humanitaires dans les camps de Tindouf, situés en Algérie. António Guterres y déplore la persistance des souffrances des réfugiés, aggravées par le manque de financement et par l'interruption, depuis plusieurs années, des mesures de confiance. Le rapport estime les besoins financiers pour 2025 à 103,9 millions de dollars, tout en précisant que « la baisse du financement affecte l'ensemble de la population, en particulier les enfants et les femmes, exposés à divers degrés de malnutrition. Elle impacte également l'enseignement primaire et les programmes de soutien destinés à la jeunesse ». Le document souligne que la mission semestrielle des bailleurs de fonds, qui s'est rendue dans les camps en mai, a été marquée pour la première fois par la participation d'acteurs du secteur privé, dans une tentative de diversification des sources de financement. Toutefois, il rappelle que « les mesures de confiance n'ont pas encore été réactivées, conformément à la résolution 1282 du Conseil de sécurité de 1999 et aux résolutions qui l'ont suivie », ce qui continue d'entraver les contacts familiaux entre les réfugiés et leurs proches dans la région. Enfin, le Secrétaire général insiste sur l'urgence de trouver une issue politique, à l'approche du cinquantième anniversaire de ce conflit. Il renouvelle son appel à accélérer les efforts en vue d'un règlement définitif, saluant par ailleurs le travail de son Envoyé personnel, Staffan de Mistura, et celui du chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, dont il loue « l'engagement et le dévouement » malgré les conditions particulièrement difficiles. Il convient de rappeler que ce rapport annuel sur la situation au Sahara, transmis à l'Assemblée générale, constitue un jalon essentiel dans la mise à jour et l'évaluation des derniers développements avant l'ouverture de la 80e session en septembre prochain. Ce document de référence sera au cœur des débats diplomatiques de la Quatrième Commission, où les positions des différentes parties et des États membres s'expriment et s'affrontent à travers son interprétation et l'utilisation de ses conclusions.