Le chemin vers les Jeux Olympiques est souvent exigeant, mais celui de Paul-Mehdi Benhayoun est double. Au-delà de la préparation physique requise par le biathlon, l'athlète a dû mener une démarche institutionnelle décisive pour faire intégrer le Maroc à la fédération internationale, étape cruciale pour sa qualification. Paul-Mehdi Benhayoun a un rêve : celui de devenir le premier représentant du Maroc et du continent africain en biathlon lors des prochains Jeux olympiques d'hiver , dans six mois à Milan et Cortina d'ampezzo, dans le nord de l'Italie. Loin d'être une simple quête sportive personnelle, son projet s'inscrit dans une démarche structurée visant à inscrire durablement le Maroc sur la carte mondiale des sports d'hiver. Son parcours illustre la convergence entre la détermination d'un athlète et la nécessité de construire des fondations institutionnelles pour atteindre le plus haut niveau. Le biathlon, discipline exigeante qui associe le ski de fond à des épreuves de tir à la carabine, n'a jamais compté d'athlète marocain ou africain sur la scène olympique. C'est ce constat qui a servi de catalyseur à Paul-Mehdi Benhayoun. Installé à Chamonix-Mont-Blanc, dans les Alpes françaises, depuis 2018, il a d'abord pratiqué le ski de fond avant de se tourner vers le biathlon. Sa motivation dépasse le cadre de la compétition. Le défi de Mehdi est double. Il consiste à atteindre l'excellence sportive tout en ouvrant une voie pour de futurs athlètes. Un parcours sportif et administratif structuré Pour transformer son ambition en réalité, la préparation de l'athlète s'est déroulée sur plusieurs fronts. Sur le plan sportif, il a constitué une équipe professionnelle complète incluant un entraîneur, un médecin du sport, une psychologue et un préparateur physique. Cet encadrement est indispensable pour évoluer au plus haut niveau. Son intégration dans le circuit de compétition a également requis une validation de ses compétences. Il a dû faire ses preuves sur des courses de ski de fond pour obtenir l'accès aux épreuves nationales de biathlon en France. L'étape la plus complexe fut cependant administrative. La participation aux épreuves de qualification olympique nécessitait que le Maroc soit reconnu comme membre de la Fédération internationale de biathlon (IBU). Après un long processus mené avec le soutien de la Fédération royale marocaine de ski et sports de montagne (FRMSSM), l'adhésion a été officialisée en juin 2025. Cette reconnaissance institutionnelle est fondamentale car elle ouvre officiellement à Paul-Mehdi Benhayoun les portes des circuits IBU Cup, passage obligatoire pour obtenir un quota olympique. Un projet de cette envergure repose sur un réseau de soutien solide. Depuis ses débuts, l'athlète bénéficie de l'appui de son club, Les Contamines Montjoie, qui facilite sa participation aux entraînements et aux compétitions en France. Plusieurs partenaires techniques lui fournissent du matériel de performance : Salomon pour les skis, Giant pour le vélo, R17 pour les skis à roulette, ou encore Vola pour l'équipement de fartage. Toutefois, pour franchir les prochaines étapes et se mesurer aux meilleurs athlètes mondiaux sur le circuit international, le soutien financier devient un enjeu central. Paul-Mehdi Benhayoun est aujourd'hui activement à la recherche de sponsors, notamment marocains. Il souhaite que des entreprises nationales s'associent à son aventure humaine et sportive. L'objectif est de financer sa préparation et ses déplacements, mais aussi de porter les couleurs du Maroc sur la scène internationale en vue des Jeux de 2026 en Italie et de ceux prévus en 2030 dans les Alpes françaises. Un tremplin pour les sports d'hiver au Maroc La vision de Paul-Mehdi Benhayoun s'étend au-delà de son propre parcours. Il est convaincu que le Maroc possède les atouts pour devenir une nation compétitive dans les sports d'hiver. Il a d'ailleurs pu le constater en encadrant un stage de ski à roulettes à Marrakech, en collaboration avec la FRMSSM. L'enthousiasme et la rapidité d'apprentissage des jeunes participants l'ont conforté dans cette idée. Il ambitionne de développer la pratique du ski à roulettes et du biathlon d'été au Maroc. Ces disciplines, pratiquées d'avril à novembre en Europe, pourraient trouver au Maroc des conditions idéales. Il imagine que des nations de premier plan pourraient venir s'y entraîner, profitant de l'altitude, du climat et des paysages montagneux qu'offre le Royaume. Ce développement nécessiterait la création d'infrastructures adaptées, comme des pistes de ski à roulettes et des centres d'entraînement, qui pourraient générer des retombées économiques, sociales et sportives importantes pour le Royaume. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO
