Président du Groupement des entrepreneurs du Togo En quête d'un modèle pour la montée en compétences de son secteur du BTP, le Togo se tourne vers le Maroc. Une délégation d'entrepreneurs a visité les professionnels de la région Fès-Meknès pour s'inspirer des programmes et équipements, plaçant la qualification de la main-d'œuvre au centre d'une future coopération. Votre délégation explore les pistes de coopération avec le secteur marocain du BTP. Quels sont vos objectifs prioritaires, notamment en matière de formation professionnelle ? Notre démarche a pour objectif de renforcer la capacité du BTP togolais à répondre aux défis de développement de notre pays. Nous sommes convaincus que la formation professionnelle est la clé de cette transformation. L'expérience marocaine, incarnée par des institutions de référence comme l'Institut de la FNBTP Fès, est une véritable source d'inspiration. Le Togo a un besoin considérable de main-d'œuvre qualifiée, capable de maîtriser les nouvelles technologies, de s'adapter aux standards internationaux et d'innover dans l'utilisation des matériaux locaux. Le soutien du Maroc dans ce domaine serait déterminant pour nous aider à bâtir des centres de formation performants, à structurer un dispositif national de certification et à favoriser le transfert de compétences. Cette coopération ouvre la voie à une montée en puissance durable de nos ressources humaines, condition essentielle à la modernisation de notre secteur. Concrètement, quels grands chantiers d'infrastructures au Togo peuvent faire l'objet de partenariat avec des entreprises marocaines ? Sous l'impulsion de Son Excellence le Président Faure Essozimna Gnassingbé, le Togo a engagé d'ambitieuses réformes infrastructurelles. Nos priorités couvrent plusieurs axes stratégiques – dont les infrastructures routières et portuaires pour faire du Togo un hub logistique régional -, le logement social et économique pour répondre à une forte demande urbaine, la gestion de l'eau et de l'assainissement, et, enfin, les infrastructures éducatives et hospitalières. Sur chacun de ces volets, l'expertise marocaine est reconnue. Nos entreprises respectives ont donc une formidable opportunité de bâtir ensemble des projets à l'impact concret et durable pour nos populations. Au-delà des projets, quels sont les modèles de développement marocains qui vous inspirent et que vous souhaiteriez adapter au contexte togolais ? Le modèle marocain nous offre plusieurs enseignements. D'abord, le dynamisme des partenariats public-privé, qui permettent de mobiliser l'investissement privé aux côtés de la vision stratégique de l'Etat. C'est une approche que nous voulons renforcer. Ensuite, l'adoption de normes de construction modernes et rigoureuses garantit la durabilité des ouvrages, un standard que nous souhaitons adapter en valorisant nos matériaux locaux. Enfin, la planification urbaine intégrée est une source d'inspiration majeure, car notre défi n'est pas seulement de construire, mais de construire intelligemment, en tenant compte de l'expansion démographique et des enjeux environnementaux. Notre ambition est de nous inspirer de cette expérience pour forger un modèle togolais du BTP qui soit solide, durable et profondément ancré dans nos réalités africaines. M.I. / Les Inspirations ECO
