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Economie du savoir : pourquoi avoir raison ne suffit plus
Publié dans Les ECO le 29 - 10 - 2025

Cofondateur d'Affinytix, cabinet conseil en expérience client
Avoir raison ne suffit plus. On croit ce qui nous parle, pas celui qui parle, les citoyens jugent à l'épreuve du réel, à la cohérence perçue, à ce que cela fait ressentir. Désormais dans "l'Economie du savoir", si l'on veut convaincre, il faut prouver par l'expérience, non par le plaidoyer. Voyons pourquoi et comment.
Le pouvoir n'est plus dans la vérité, mais dans la relation
Dans un monde saturé d'opinions et de certitudes, la vérité ne suffit plus à convaincre. Avoir raison ne crée plus la confiance ni l'adhésion. Le véritable leadership consiste désormais à écouter, résonner et relier. Il y a encore quelques années, nous pensions qu'il suffisait d'avancer des faits, des arguments et des chiffres pour convaincre, rassembler ou inspirer confiance.
Mais notre époque en a décidé autrement et je constate qu'avoir raison ne change plus grand-chose. On peut prouver, démontrer, documenter et pourtant perdre le débat, la confiance ou même la relation. Désormais, ce n'est plus la justesse du propos qui compte, c'est la justesse du ton, la capacité à toucher plutôt qu'à corriger.
Quand la vérité n'a plus la cote
Chaque jour, experts et responsables expliquent que le pays avance, que les réformes se poursuivent, que les indicateurs sont au vert. Et pourtant, sur le terrain, le sentiment dominant reste celui d'un écart grandissant entre les discours et la vie vécue. Les faits demeurent, mais ils ne suffisent plus à convaincre.
Ce n'est plus la rigueur de l'argument qui crée la confiance, c'est la sincérité du ton. Les sociologues parlent de fatigue du débat rationnel. Trop d'informations, trop de contradictions, trop de vérités concurrentes. Dans ce bruit permanent, chacun cherche moins à avoir raison qu'à se sentir compris. Nous ne demandons plus aux autres de prouver, nous leur demandons de ressentir avec nous.
Comprendre avant d'adhérer
Dans des sociétés saturées de stimuli et de récits, le profil émotionnel a pris l'avantage. Les réseaux sociaux, la rapidité des échanges et la viralité des émotions favorisent ceux qui ressentent juste, même sans démontrer. Nous ne croyons plus seulement à ce qui est vrai, mais à ce qui nous parle.
La vérité n'est pas seulement une affaire de logique
Aristote rappelait déjà que la persuasion repose sur trois piliers que sont la raison, l'émotion et la crédibilité. La vérité n'est pas seulement une affaire de logique, mais de lien humain. Deux mille ans plus tard, une Méta analyse internationale – menée sur vingt-neuf mille participants à l'Université d'Amsterdam, en 2024 – montre que les appels affectifs, fierté, compassion, peur ou espoir, sont significativement plus persuasifs que les appels rationnels, surtout dans les sociétés où le lien social prime sur l'individualisme.
Autrement dit, dans les cultures où l'on ressent ensemble, on croit ensemble. Ce n'est donc pas celui qui a raison qui emporte l'adhésion, mais celui qui fait ressentir la vérité.
Celui qui vit est plus crédible que celui qui sait
Ce phénomène s'observe dans tous les espaces publics, y compris au Maroc. Les grandes discussions ne se gagnent plus par la technicité ou les discours savants, mais par la sincérité perçue. Ce n'est plus le diplôme qui crédibilise une parole, c'est l'authenticité émotionnelle.
La figure de l'expert recule au profit du témoin, parce qu'une vérité vécue persuade plus qu'une vérité apprise. Les grandes entreprises mondiales l'ont compris. Google, Ernst and Young, PwC ou encore Apple ont officiellement supprimé la condition du diplôme dans certains recrutements. Elles privilégient désormais les soft skills, la créativité et la capacité d'empathie.
Dans un monde où le savoir est accessible à tous, ce qui différencie les meilleurs n'est plus ce qu'ils savent, mais la manière dont ils écoutent et collaborent.
L'humilité relationnelle est la nouvelle intelligence
Nous entrons dans une ère où la sagesse consiste moins à avoir raison qu'à écouter sans imposer le Savoir. Dire «Je comprends ton ressenti, même si je ne le partage pas» devient un acte de leadership. Avoir raison est un geste solitaire et écouter un acte social. Dans une société saturée d'opinions, la victoire n'est plus logique, elle est relationnelle. Ceci ne remet pas en question «l'Economie du savoir»mais appelle à un changement radical de «mindset».
Avoir raison ne relie plus
Avoir raison n'est plus central, parce qu'avoir raison ne relie plus. Ce qui relie, c'est la justesse humaine du propos, la capacité à dire vrai sans humilier, à expliquer sans dominer, à comprendre avant de répondre. Les faits comptent toujours, mais ils doivent désormais parler le langage du cœur pour être entendus. La raison n'a pas disparu.
Elle s'est déplacée vers l'espace de la relation, là où l'intelligence devient empathie et où la vérité ne s'impose plus, mais où elle se partage. C'est peut-être là la leçon essentielle de notre époque. La lutte permanente pour avoir raison, dans une relation personnelle, professionnelle ou institutionnelle, est devenue une perte d'énergie, de temps et de ressources.
Le véritable défi n'est plus d'avoir le dernier mot, mais d'être aimé et compris. À force de vouloir triompher de l'autre, on oublie que la véritable force ne réside pas dans la victoire intellectuelle, mais dans la préservation du lien humain. Le public ne veut plus être convaincu, il veut être reconnu.
Omar Alaoui est le fondateur de Affinytix, cabinet conseil en expérience client. Il s'exprime régulièrement sur des sujets liés à l'intelligence client, à la fidélisation et au renforcement de la confiance entre les marques et les consommateurs.


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