La Bourse de Casablanca confirme son regain de forme en 2025. À fin septembre, les revenus des sociétés cotées atteignent 246,4 MMDH, en hausse de 5,6% selon BKGR. Des performances portées par l'élan des industrielles, des financières et des assurances. Une dynamique soutenue est aussi observée au niveau des investissements, avec des capex qui réalisent un bond de 34% et une dette nette qui progresse de 17,5% pour accompagner de grands projets, de Managem à Ciments du Maroc. Le marché entre ainsi dans une phase plus capitalistique, caractérisée par des plans d'expansion ambitieux. Les revenus de la cote casablancaise atteignent 246,4 MMDH à fin septembre, indique BKGR dans son dernier rapport. Le niveau progresse ainsi de +5,6% en un an. La dynamique reste solide malgré quelques replis sectoriels. Pourquoi ce mouvement ? Les moteurs changent, les industriels avancent, les financières accélèrent et les assurances résistent. La dette nette des sociétés cotées grimpe. A fin septembre, elle atteint 76,3 MMDH, en hausse de +17,5%, selon la filiale de BOA. Cette poussée marque une phase d'investissement intense. Les grands groupes engagent des projets lourds. Managem contribue avec plus de 5,6 MMDH à la dette totale, Ciments du Maroc augmente son endettement après l'acquisition d'Asment Témara. Les capex (investissements) montent aussi. Ils s'établissent à 19,3 MMDH, à fin septembre. La hausse atteint +34% ! Cette poussée traduit une volonté claire : moderniser les réseaux, élargir les capacités et renforcer la compétitivité. IAM investit massivement dans la fibre et la 5G. De son côté, Marsa Maroc multiplie les équipements. Label Vie, elle, accélère son plan stratégique 2028. Réalisations commerciales : le chiffre d'affaires augmente de 5,6% Les réalisations commerciales confirment l'élan. Le chiffre d'affaires global atteint 246,4 MMDH (+5,6%) sur les neuf premiers mois de l'année. Cette hausse repose sur trois forces. Les industries progressent de +5,4% à 154,1 MMDH, les financières augmentent leur PNB de +6,2% à 73,6 MMDH, les assurances progressent de +5,5% à 18,8 MMDH. Que montre cette dynamique ? Une croissance synchronisée. Label Vie ouvre 80 magasins cette année. Akdital gagne des revenus supplémentaires grâce aux cliniques inaugurées depuis 2024. Managem bénéficie de prix favorables. À l'inverse, TotalEnergies Marketing Maroc recule de -10,8%. Et l'effet prix pèse sur le secteur gazier. 2025 crée de nouveaux gagnants. Stroc Industrie domine la hausse avec +133%. Stokvis Nord Afrique suit à +91,5%. Pour sa part, Akdital confirme sa trajectoire avec +54,8% alors que CTM grimpe de 49,6%. D'autres sociétés avancent également avec force, comme CFG Bank (+34,1%) et Résidences Dar Saada (+33,5%). Pourquoi ces hausses sont-elles marquantes ? Elles reflètent des transformations rapides. Certaines valeurs captent des effets prix. D'autres profitent d'expansions commerciales. Il faut dire que le marché récompense les entreprises qui innovent, investissent ou gagnent des parts de marché. En sens inverse, dix titres reculent. Unimer chute de 18,2%, Addoha baisse de 14,8% et Med Paper perd 13,3%. De même, TotalEnergies Marketing Maroc recule encore et Mutandis baisse de 6,8%. Ces replis illustrent des pressions sectorielles fortes, souvent liées aux prix des matières, aux effets de change ou à la demande interne. Contribution aux revenus : cinq secteurs tirent l'ensemble Les banques jouent un rôle clé. Elles contribuent à +32% de la croissance totale. Le BTP apporte +17,4%. La santé représente +11,8%. La distribution alimentaire pèse +11,3%. Les mines ajoutent +8,3%. Ce classement surprend-il ? Non. Il reflète la montée de secteurs structurants, soutenus par des investissements lourds et une reprise stable de la demande. Le gaz pèse négativement. Le secteur retire 963 MDH à la croissance. Et TotalEnergies Marketing Maroc reste la principale source de recul. Maroc Telecom réduit aussi la dynamique (-184 MDH). TAQA Morocco, elle aussi, contribue négativement (-177 MDH), en lien avec la baisse du charbon. Cette répartition montre un marché où cinq secteurs tirent l'ensemble. Les autres subissent des vents contraires. La photographie reste toutefois globalement positive. Taux de réalisation : les prévisions pourront être dépassées cette année Le taux de réalisation montre la vitesse d'exécution des plans 2025. Sur ce registre, le document de BKGR montre que les financières atteignent 74%, les industries arrivent à 72%. Le scope global 40 affiche un taux de 72,3%. Ces taux posent une question : l'année peut-elle dépasser les prévisions ? La réponse est oui. Les performances des banques et des industriels suggèrent une fin d'année solide. Car le rythme reste cohérent avec les cycles d'activité. Les revenus affichés, eux, montrent une avance confortable sur les objectifs annuels. Globalement, le marché maintient une trajectoire positive malgré un contexte international volatil. Dette nette : une hausse marquée La dette nette des sociétés cotées augmente fortement. Elle atteint 76,3 MMDH (+17,4%). Le mouvement est large. Les télécoms représentent 24% de la dette totale. Les mines comptent pour 21%, le BTP pèse 12% alors que l'immobilier suit avec 9%. Pourquoi cette poussée ? Les entreprises accélèrent leurs investissements, les projets miniers exigent des financements importants et les acquisitions dans les matériaux de construction pèsent aussi. Pour sa part, le secteur télécoms reste capitalistique tandis que la montée des actifs réseaux nécessite des emprunts élevés. Malgré la hausse, la structure reste maîtrisée. Les cash-flows restent solides dans plusieurs secteurs. Pour leur part, les banques réduisent leur coût de refinancement, ce qui améliore les conditions globales d'accès à la dette. Capex : +34% sur un an Pour leur part, les capex explosent. Ils atteignent 19,3 MMDH, en hausse de +34% sur un an. Cette dynamique montre un marché tourné vers l'avenir. A eux seuls, les télécoms réalisent 37% des investissements. Les mines suivent avec une part de 31%. La santé, elle, avance avec 6%. Dans le détail, IAM investit 7 MMDH, en hausse de 33% sur un an. De son côté, Marsa Maroc multiplie les achats d'équipements, alors que Label Vie triple ses capex et finance son expansion rapide. Pour sa part, le BTP renforce ses capacités alors que les infrastructures industrielles se modernisent. Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ECO