La rencontre organisée jeudi par la CDG, avec un certain nombre de figures du paysage médiatique, n'était pas une conférence de presse. C'était, selon Khalid Safir, le moment de «faire le point» : redire ce qu'est réellement la CDG aujourd'hui, ce qu'elle porte comme chantiers et ce qu'elle ambitionne dans un Maroc à la veille de profondes mutations. Maroc 4.0, Coupe du monde 2030, nouvelles filières industrielles : le décor est planté. Et le DG de la CDG a prévenu : «Vous allez entendre parler de nous dans les prochaines semaines.» Très vite, il s'est attaqué aux idées reçues. Non, la CDG n'est pas une «caisse noire», mais un établissement public encadré par la loi. Non, elle n'est pas centrée sur les investissements "de luxe"… Exemple à la clé : les dix parcours de golf, souvent brandis comme symbole, ne pèsent que 300 millions de dirhams sur un portefeuille de 363 milliards. Ce sont des équipements intégrés aux zones touristiques, arrosés par des stations de traitement d'eau, pensés comme leviers d'attractivité et non comme gadgets élitistes. Khalid Safir a recadré les choses : 24 filiales, pas davantage, et une philosophie simple. La CDG ne va jamais là où le privé est déjà positionné. Elle comble les chaînons manquants, intervient quand la capacité financière fait défaut, ouvre la voie. Les zones industrielles en sont l'exemple parfait. Et lorsqu'il s'agit de rassurer un industriel stratégique, comme Renault à son arrivée, la CDG peut prendre un ticket d'entrée pour mettre le moteur en marche. Par ailleurs, elle ne sera bientôt plus engagée dans la gestion des OPCVM. En filigrane, un message : la CDG veut se montrer pour ce qu'elle est réellement : un accélérateur des transformations du pays. Hicham Bennani / Les Inspirations ECO