Ils sont industriels, patrons de fédérations, hauts responsables ou porteurs d'initiatives. Tous ont vécu 2025 de l'intérieur. Leurs témoignages composent le récit d'un Maroc qui change de cap : plus productif, plus stratégique, plus souverain. Les Inspirations ECO croise leurs regards pour éclairer les défis et les priorités d'une année 2026 à fort enjeu. Said Amaghdir Président de l'Association marocaine des professionnels de la finance participative (AMFP) «2026, une année charnière pour la finance participative» «J'aborde l'année 2026 avec un optimisme assumé. Je la considère comme une année charnière, marquée par la consolidation des acquis majeurs réalisés ces dernières années, notamment à travers l'achèvement progressif de l'arsenal juridique encadrant la finance participative au Maroc. Désormais, l'enjeu central réside dans la mise en place d'une commission tripartite AMMC–Bank Al-Maghrib–ACAPS, renforcée par les associations professionnelles du secteur. Cette instance devra permettre une meilleure synchronisation des projets structurants à venir, indispensables à la maturation de l'écosystème. Parmi les priorités figurent le lancement d'un indice boursier participatif, à l'image d'un MASI 20 Participatif, ainsi que le développement de Sukuk corporate sur plusieurs maturités, en cohérence avec la courbe des taux actuelle de Bank Al-Maghrib. Une telle structuration permettrait d'unifier la valorisation de marché des Sukuk, de renforcer la transparence et de faciliter le contrôle par les régulateurs. Enfin, il est impératif de libérer rapidement le potentiel exceptionnel de la nouvelle loi sur les OPCVM, en s'inspirant des expériences réussies de places financières de référence telles que le Luxembourg ou le Royaume-Uni, où la dynamique est à la fois résiliente et récurrente. À ce prix, le Maroc pourra pleinement jouer son rôle de hub régional et attirer des investisseurs majeurs du GCC, désireux de diversifier leurs implantations géographiques.» Hamid Bentahar Président de la Confédération nationale du tourisme CNT et du CRT de Marrakech «Horizon 2026 : Des perspectives prometteuses pour le tourisme au Maroc» Les perspectives pour l'année 2026 s'annoncent positives pour l'industrie touristique au Maroc. Notre secteur se renforce crise après crise en consolidant sa résilience. En témoignent les performances enregistrées ces dernières années, ce qui marque un tournant décisif et un bon début pour notre destination grâce à la vision royale. Dorénavant, il faut se donner plus de moyens pour que notre secteur soit plus inclusif et durable. La destination Maroc offre plusieurs avantages compétitifs. D'abord, la proximité avec les marchés émetteurs européens, l'hospitalité du peuple marocain et le patrimoine matériel et immatériel, ce qui rime avec les nouvelles tendances touristiques sur les marchés, surtout après le contexte pandémique. Celles-ci s'orientent, d'une part, vers une plus grande importance accordée au voyage, et, d'autre part, vers l'évasion et surtout vers l'expérience, avec l'évolution de la classe moyenne dans les villes urbaines et son accès au voyage. En termes d'investissement, les commandes d'avions sont là aussi pour attester de cet engouement et les capitaux injectés dans le secteur, y compris l'immobilier, qui s'orientent de plus en plus vers l'activité hôtelière et touristique. Abdelouahab Ennaciri Président de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM) «Le Maroc est lancé dans une très bonne dynamique économique dans les prochaines années» «À fin novembre, le marché VP/VUL affiche une progression exceptionnelle de 35% par rapport à 2024, et s'établit à 208.000 véhicules. Personne n'attendait cette progression, surtout après une quasi-stagnation pendant les années post covid, de 2021 à 2024. On tablait bien entendu sur une progression du marché, mais moins que le niveau effectivement atteint. Ce qui est rassurant, c'est que la progression concerne tous les segments du marché, en plus d'être stable et continue sur tous les mois passés de l'année. On devrait terminer l'année pas loin de 240.000 véhicules entre voiture particulière et véhicule utilitaire léger, en progression de 35% par rapport à l'année 2024. C'est un taux de progression qui s'est installé depuis le début de l'année et nous avons enregistré une progression régulière de 30 à 35% mois par mois. Le Maroc est lancé dans une très bonne dynamique économique dans les prochaines années avec des investissements conséquents en infrastructure. Comme expliqué plus haut, le taux de motorisation au Maroc est encore faible ; le besoin en automobile est donc grand et latent. La dynamique économique et le secteur du tourisme, qui se renforcera davantage dans les prochaines années, feront que le marché automobile va continuer également sur une bonne dynamique avec des progressions qui vont s'installer dans le moyen/long terme. On ne sera plus sur des progressions de 35%, parce que 2025 était également une année de rattrapage ; mais on restera sur une tendance haussière.» Zakaria Fahim Président de l'Union nationale des autoentrepreneurs – Bidaya Managing Partner BDO Morocco «Auto-entrepreneuriat au Maroc : Un moteur en panne de carburant» À l'issue de l'année 2025, le dispositif de l'auto-entrepreneuriat au Maroc continue d'afficher un décalage préoccupant entre son ambition et sa réalité. Le chiffre officiel de 400.000 auto-entrepreneurs inscrits paraît honorable, mais il reste très en-deçà du potentiel estimé à plus de 3 millions d'actifs concernés par ce statut simplifié. C'est à peine 13% de la population cible. Le chantier de la massification est donc loin d'être achevé. Par ailleurs, le chiffre d'affaires cumulé est estimé à 8 milliards de dirhams, concentré dans quelques secteurs : commerce, services de proximité, micro-prestations numériques. L'Etat a bien tenté de structurer l'écosystème avec le déploiement de la Charte de l'investissement, du Pacte national pour l'émergence industrielle et de la Charte TPE, mais ces mécanismes restent inadaptés à la réalité des auto-entrepreneurs, trop contraignants, trop administratifs, et focalisés sur des structures plus formelles. Concernant le Small Business Act for Africa, je me réjouis de voir que le Small Business Act for Africa (SBAA) commence à faire son chemin dans les cercles institutionnels. Mais à ce stade, le SBAA reste un projet structurant, non encore légiféré ni doté de moyens concrets. Il représente une vision salutaire, mais encore hors de portée immédiate pour les 2,6 millions d'auto-entrepreneurs non intégrés au circuit formel. De manière globale, l'année 2026 doit marquer le passage d'une logique de guichet à une logique de parcours pour l'autoentrepreneur marocain. Il faut une réforme profonde du statut d'auto-entrepreneur. Nous plaidons pour un alignement progressif sur les pratiques internationales, à l'image de la France ou du Canada. De plus, le statut souffre d'une stigmatisation injuste, nourrie par quelques abus isolés. Il est urgent de redonner de la dignité entrepreneuriale à cette population : par la formation, l'accompagnement, mais aussi une reconnaissance juridique et économique dans les appels d'offres. Nous appelons, aussi, à l'élargissement de l'éligibilité des fonds publics à l'autoentrepreneuriat non tech, via des lignes spécifiques de microcrédit, d'accompagnement à la bancarisation, et de préfinancement des premières commandes. Nous avons une jeunesse prête à entreprendre, des femmes résilientes, une diaspora qui croit dans l'Afrique. L'année 2026 doit être celle du courage politique. Le Maroc ne pourra construire une économie inclusive sans traiter sérieusement le socle de sa pyramide entrepreneuriale. David Toledano Président de l'Association professionnelle des cimentiers (APC) «Cimenterie, un cru exceptionnel» Cela fait plusieurs années que le secteur des matériaux de construction n'a pas connu une telle embellie. L'année 2025 marque la fin d'une longue période de stagnation. Porté par les grands chantiers d'infrastructure et les préparatifs de la CAN et du Mondial 2030, le secteur retrouve des couleurs. Le constat est sans équivoque. Le secteur des matériaux de construction sort d'une année qualifiée d'excellente. Si le mois de décembre connaît une légère temporisation en raison d'intempéries, le bilan global reste extrêmement positif. L'évolution reste très favorable, bien au-delà des chiffres de l'année dernière. Après des années de frustration où la croissance peinait à franchir la barre des 2 à 3%, l'industrie semble avoir brisé son plafond de verre. Pour la deuxième année consécutive, le secteur affiche des progressions à deux chiffres. Ce bond s'explique par la multiplication des échéances stratégiques pour le Royaume. Le secteur a dû répondre à une demande sans précédent, tant en volume qu'en rapidité d'exécution. Les chantiers des stades et des infrastructures de transport ont été menés à un rythme soutenu. Au-delà du volume, la qualité du travail accompli est un atout majeur, prouvant que l'écosystème marocain de la construction a atteint une maturité. L'optimisme ne semble pas s'essouffler pour l'exercice à venir. Une année 2026 sous les meilleurs auspices s'annonce, portée par un carnet de commandes public déjà bien rempli. Les investissements d'infrastructures prévus dans la Loi de finances sont exceptionnels. Le Maroc est en train de se doter d'outils structurants qui garantissent une croissance pérenne pour les industries. Mohamed El Jaouadi Président de l'Association des armateurs du Maroc (ARMA) «Dans le secteur maritime, le Maroc confirme son statut de hub continental» Le secteur portuaire national, galvanisé par des tensions géopolitiques régionales, affiche une santé robuste et se positionne désormais comme une plateforme logistique stratégique entre trois continents. C'est une croissance soutenue qui a marqué le trafic maritime global. Au premier semestre, le volume manutentionné dans l'ensemble des ports marocains a progressé de plus de 10% par rapport à 2024. Toutefois, l'effet «mer rouge» dope Tanger Med. Le complexe portuaire s'affirme plus que jamais comme un hub régional majeur. Sa position stratégique et sa capacité de manutention élevée bénéficient directement des tensions géopolitiques persistantes en Mer Rouge. Les grands transporteurs mondiaux préfèrent désormais contourner l'Afrique plutôt que de transiter par le Canal de Suez. Ces volumes de transbordement initialement destinés aux ports de la Méditerranée orientale sont désormais redirigés vers Tanger Med, consolidant ses volumes et son rôle de pivot logistique. La dynamique ne se limite pas aux infrastructures physiques. L'année 2025 est aussi celle de l'ambition internationale pour Marsa Maroc. L'opérateur portuaire national a étendu son influence, notamment via la gestion du terminal à conteneurs de Cotonou (Bénin) et l'acquisition d'une part significative du capital de l'espagnol Boluda, démontrant les visées continentales du Maroc. Parallèlement, le secteur s'inscrit pleinement dans la transition vers l'économie bleue. Si 2025 est une année charnière, des défis demeurent, notamment la nécessité d'une digitalisation complète des opérations portuaires et l'adaptation aux exigences environnementales internationales. Pour 2026, les perspectives sont favorables. Le développement de nouvelles lignes maritimes (Agadir-Angleterre, Maroc-Portugal) et la croissance du cabotage (notamment entre Tanger Med et Casablanca) renforcent la connectivité du territoire. Un élément conjoncturel majeur impacte également l'économie nationale. Il s'agit de la chute des taux de fret en provenance d'Asie vers l'Europe en cette fin d'année, qui devrait logiquement desserrer la contrainte sur l'inflation pour les importateurs marocains. Redouane Lachgar Consultant en stratégie industrielle «Année charnière pour les industriels locaux» «2025 a démarré avec les tensions géopolitiques et les tarifs imposés par Trump, lesquels ont tenu en haleine l'ensemble du secteur. Mais en fin de compte, le Maroc s'en est bien sorti avec un surplus de 10%, c'est-à-dire le tarif le plus bas imposé à un pays exportateur. À l'époque, l'idée d'une opportunité pour le Royaume s'est imposée. Les chiffres de l'Office des changes à fin juin 2025 ont, de ce point de vue, mis en lumière des évolutions importantes, avec 65% de l'habillement destiné à l'Espagne, 16% à la France et 7% à l'Allemagne. Ces statistiques comptent aussi parce que les Etats-Unis ne pèsent que 1%. Autant dire que la marge de progression sur le marché américain apparaît donc réelle. Mais au fil des mois, les pays asiatiques, malgré les tarifs imposés par les Etats-Unis, sont restés très agressifs sur tous les marchés. Et pour cause, une transformation de la chaîne de valeur et de la supply chain s'est alors affirmée, moins fondée sur des outils traditionnels que sur l'appropriation de nouveaux outils technologiques d'analyse de la donnée et d'intelligence artificielle. L'Asie regroupe des pays capables d'absorber les technologies plus rapidement, d'être efficaces et de répercuter cela sur leur commerce international. Les dernières données d'Eurostat attestent de l'hégémonie exercée sur l'Europe par la Chine. Celle-ci a réduit son empreinte sur le marché américain mais s'est rattrapée sur l'Europe. Pour l'instant, le choc ne s'est pas répercuté chez les exportateurs marocains, même si les flux à destination du Vieux Continent ont légèrement reculé (-0,25%). Cette évolution est liée, bien sûr, à la Chine, mais également à d'autres pays, qu'il s'agisse du Bangladesh, de l'Inde, de l'Indonésie, du Cambodge ou du Vietnam. La Turquie a, elle aussi, reculé. Tout le pourtour méditerranéen a subi de plein fouet cette rupture et cette transformation complète de la chaîne de valeur. Un point mérite d'être relevé. Les trois premiers clients du Maroc (l'Espagne, la France et l'Allemagne) ont augmenté de manière significative leurs importations de vêtements en provenance de Chine, selon Eurostat. L'Espagne progresse de 16%, la France de 8% et l'Allemagne de 11%. De quoi relancer la question de la pertinence du nearshoring pour les industriels locaux, au moment où les principaux clients du Royaume augmentent leurs importations en provenance d'Asie. D'autres éléments ont marqué l'exercice écoulée. Des clients ont adopté des logiques d'écoscore, c'est-à-dire l'affichage de l'empreinte environnementale des vêtements, d'abord en France et en Italie. La pression monte en faveur de la transparence, notamment pour mieux maîtriser les émissions carbone. En parallèle, la Commission européenne a adopté le passeport digital, appelé à être repris par les pays européens en 2028. Ce passeport recouvre l'ensemble de la gouvernance ESG (Environnement, Social et Gouvernance). L'affichage devient une exigence, et la donnée une condition pour y répondre. Ces évolutions créent des menaces, mais aussi des opportunités. La différence se fera au niveau de l'adoption d'outils technologiques permettant de gagner en compétitivité et en transparence, de payer les salaires et de déclarer les ouvriers, l'objectif étant de garantir une paix sociale et de montrer une bonne gouvernance. Sur le commerce international, l'Europe, à la suite de la démarche des Etats-Unis, s'est rapidement tournée vers l'Asie en initiant, notamment, des accords de libre-échange avec l'Inde et l'Indonésie. La menace existe pour le secteur, puisque ces deux pays sont très compétitifs, avec une offre très large en textile-habillement. Le Maroc doit se positionner avec l'Europe et se montrer exigeant, notamment sur le pan-euro-méditerranéen, avec des règles d'origine modernisées à exploiter à même d'élargir l'offre et de permettre d'exporter davantage vers l'Europe». Abdelhamid Souiri Président de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME) «Dans l'industrie métallurgique, le gain en maturité industrielle se confirme» L'industrie métallurgique et mécanique parachève sa mue en 2025. Entre stratégie de substitution aux importations et intégration dans les chaînes de valeur de l'énergie verte, le secteur s'affirme comme le socle de la résilience industrielle du pays. En parallèle, les chantiers d'envergure initiés par le Royaume – en l'occurrence la construction des stades ainsi que d'autres projets d'infrastructures, notamment ferroviaire – ont propulsé cette filière industrielle. L'exercice 2025 aura été marqué par une demande intérieure record. La dynamique des secteurs du BTP et des infrastructures portuaires (notamment les projets de Dakhla Atlantique et l'extension de Tanger Med) a directement profité aux fondeurs et aux transformateurs de métaux. Selon les chiffres de la Fédération (FIMME), la production du secteur affiche une progression estimée à 8,5% en volume par rapport à l'année précédente. Cette performance est dopée par la stratégie de «préférence nationale» et le renforcement des barrières de défense commerciale sur les aciers plats et longs, permettant aux champions nationaux de reprendre des parts de marché face à la concurrence asiatique et européenne. Les perspectives pour 2026 s'annoncent tout aussi prometteuses. Pour le président de la FIMME, le tissu industriel s'attend à une pleine capacité en vue des projets en cours de lancement. L'ambition est également de parvenir à une souveraineté industrielle pour accompagner le Maroc dans ses ambitions de devenir un exportateur majeur de solutions technologiques vers le reste du continent africain. Kamal Aberkani Expert en sciences de l'agriculture à l'Université Mohammed Ier de Nador «2025, période de transition positive pour le secteur agricole marocain» L'année 2025 s'inscrit comme une période de transition positive pour le secteur agricole marocain, affichant des indicateurs globaux supérieurs à ceux de l'exercice précédent. Après un démarrage tardif de la campagne actuelle en raison d'un déficit pluviométrique automnal, les précipitations enregistrées durant le premier trimestre ont permis d'atteindre un taux de remplissage moyen des barrages de 38% au niveau national. Sur le plan institutionnel, cet exercice a été marqué par une accélération des investissements dans les infrastructures d'irrigation, soutenue par les dispositions de la Loi de finances 2025 et les directives royales visant à porter la sécurité hydrique à 80% d'ici 2030. Parallèlement, le secteur a consolidé sa position sur le marché international, notamment grâce à la reconnaissance par l'Union européenne du statut préférentiel des produits issus du Sahara marocain et à une gestion proactive des stocks céréaliers permettant de stabiliser les prix domestiques. Concernant les perspectives à l'horizon 2026, la stratégie nationale s'oriente vers une approche préventive et résiliente destinée à s'adapter à l'imprévisibilité climatique. L'Etat prévoit différents scénarios de remplissage des barrages, misant sur des projets structurants tels que l'interconnexion des bassins hydrauliques pour relier les zones excédentaires du Nord aux régions déficitaires, notamment l'Oum Er-Rbia, l'Oriental et le Souss-Massa. Cette planification intègre également une gestion rigoureuse du cheptel via un recensement national exhaustif, visant à stabiliser l'offre en viandes et à optimiser les politiques d'importation. Enfin, le déploiement des stations de dessalement de l'eau de mer est érigé en système de secours pérenne à même de garantir l'approvisionnement dans les zones les plus exposées au stress hydrique, tout en favorisant une irrigation intelligente destinée à préserver le patrimoine arboricole national. Farid Mezouar Directeur exécutif de FLM Markets «L'année 2025 est un excellent cru» «En bourse, l'année 2025 a constitué un excellent cru, avec une performance annuelle attendue autour de 28%, et des introductions jugées réussies. Ainsi, la dernière, SGTM, représente un record absolu en nombre de souscripteurs, avec un retour des petits porteurs, dans un marché assez dynamique, OPCVM compris. Cette dynamique positive a été portée par la croissance économique, qui, aux dernières estimations, serait de 5%, par une faible inflation et aussi, par une baisse des taux, même s'il y a eu une petite détente vers la fin de l'année. Globalement, la baisse des taux a prévalu. Le noyau positif des valeurs de croissance a animé le marché. L'opération de régularisation fiscale de la fin de l'année 2024 a apporté du nouveau cash, investi partiellement en bourse. Il n'existe pas de statistique précise, mais l'hypothèse demeure qu'une partie de cette manne a été investie en Bourse. L'organisation du Mondial a impulsé plusieurs programmes d'investissement importants, dont l'impact sera réparti sur plusieurs années. L'effet ne se limite pas à 2025 ; il se prolongera sur 2026, 2027 et 2028, jusqu'au début de la compétition. L'impact a été estimé à 1,7% du PIB. Ces différents éléments ont boosté le marché. Certes, des périodes de volatilité ou de correction baissière ont été observées, ce qui est tout à fait normal, puisque les prises de bénéfices interviennent. À un certain moment, le MASI était au double de son niveau du 6 janvier 2023, qui était un point bas. Pour 2026, les mêmes causes produisent les mêmes effets. La croissance économique devrait rester robuste, avec un risque de baisse limité, essentiellement lié à la récolte agricole, difficile à prévoir. Les pluies actuelles peuvent laisser présager une nouvelle bonne surprise agricole en 2026, ce qui boosterait le PIB. Le Mondial reste un facteur porteur, avec ses effets positifs. L'amélioration du bénéfice des sociétés cotées entre également en ligne de compte. Les résultats 2025 sont annoncés au mois de mars, avec un impact logique sur 2026. Certains experts évoquent la possibilité d'un retour du Maroc au MSCI Emerging Market, avec l'idée que, pendant dix mois, le Maroc soit placé sous observations positives. Selon ces experts, le critère de liquidité est actuellement conforme. La dimension de l'organisation du Mondial serait intégrée par les analystes MSCI. Dans cette perspective, nous tablons sur une croissance à deux chiffres en 2026, avec l'hypothèse d'autres IPO. Les IPO ont souvent un effet récessif au début, parce que des investisseurs vendent leurs titres pour faire du cash et participer aux entrée en bourse. Cela dit, ces liquidités sont souvent réorientées vers le marché secondaire, ce qui crée un effet global positif. S'y ajoute l'impact mécanique des nouvelles introductions sur la capitalisation boursière. La capitalisation grossit et entraîne avec elle la capitalisation boursière globale. Globalement, voilà ce qui est retenu de 2025 et ce qui est anticipé pour 2026. Et comme cela se dit souvent, quand la dynamique est positive, un cercle vertueux s'installe…. Ce qui est le cas actuellement». Rochdi Talib PDG du Groupe Akdital «Un maillage territorial de santé pensé pour rapprocher l'offre de soins des bassins de population» Dans un contexte de transformation profonde du système de santé national, marqué par la généralisation de la couverture médicale et la montée des besoins en soins spécialisés, le secteur privé est appelé à jouer un rôle structurant dans l'élargissement et la modernisation de l'offre de soins. L'année 2025 aura marqué une étape structurante pour Akdital en particulier, à travers un renforcement significatif des capacités de prise en charge et une stratégie assumée de maillage territorial. À fin 2025, le groupe dispose d'une capacité litière totale de 4.864 lits, dont 76% sont implantés en dehors de l'axe Casa–Rabat. Cette répartition traduit une orientation claire en faveur d'un meilleur accès aux soins à l'échelle nationale, en accompagnement des priorités publiques en matière d'équité territoriale. Sur le plan des plateaux techniques, 2025 a consolidé le positionnement d'Akdital sur les segments à forte intensité médicale. Les capacités en réanimation et soins intensifs atteignent 1.685 lits, tandis que le parc de blocs opératoires compte 252 unités. Les investissements réalisés dans les équipements lourds, notamment en radiologie, chimiothérapie, radiothérapie et médecine nucléaire, confirment notre volonté de proposer une offre complète couvrant l'ensemble du parcours de soins, avec plus de 70% de ces capacités déployées hors l'axe Casa–Rabat. Cette montée en puissance s'est traduite par une activité médicale soutenue. En 2025, plus de 80.000 patients ont été pris en charge en réanimation et soins intensifs, près de 71.500 patients ont bénéficié de traitements de chimiothérapie et plus de 12700 autres ont été traités en radiothérapie. Ces volumes illustrent le rôle croissant d'Akdital dans la prise en charge des pathologies lourdes et complexes, en complémentarité avec le système public. Le développement du groupe repose également sur le capital humain. Les effectifs atteignent près de 9.755 collaborateurs, avec une présence majoritaire hors Casa–Rabat et une forte représentation féminine. Le corps médical compte 299 médecins, dont 85% exercent à titre permanent, traduisant une logique de stabilité des équipes et de continuité des soins, essentielle à la qualité médicale. Les perspectives 2026 s'inscrivent dans la continuité directe de cette trajectoire. Les ouvertures prévues d'Anfa Prime Hospital à Casablanca, de Fès Prime Hospital à Fès, ainsi que des établissements à Al Hoceima, Larache, Khémisset et Taza, illustrent une stratégie d'expansion maîtrisée, combinant consolidation dans les pôles urbains majeurs et renforcement de l'offre de soins dans les villes intermédiaires. Ces projets accompagneront l'augmentation des capacités litières et techniques du groupe, dans un contexte de généralisation de l'assurance maladie et d'élévation progressive des standards de prise en charge. Hicham Chiguer Président de l'Association des utilisateurs des systèmes d'information au Maroc (AUSIM) « Le digital, un levier stratégique pour un hub digital innovant en 2026 » En 2025, l'AUSIM et le Maroc ont poursuivi une trajectoire commune, fondée sur une ambition partagée : faire du numérique un levier structurant de souveraineté, de compétitivité et d'attractivité régionale. Cette convergence s'est incarnée dans des actions concrètes, des livrables de référence et des espaces de dialogue à forte valeur ajoutée, en parfaite résonance avec la vision nationale portée par Maroc Digital 2030. L'un des marqueurs majeurs de l'année a été la publication du Livre blanc sur le Cloud au Maroc, coconstruit avec Orange Maroc et Wavestone. Ce travail collectif a permis de poser un regard lucide et structurant sur l'adoption du cloud : un socle désormais incontournable de modernisation, à condition qu'il soit gouverné, sécurisé et aligné sur les réalités réglementaires, économiques et humaines du Royaume. Sur le plan de la compréhension des tendances de marché, la Survey Maroc 2025, menée avec Gartner, a offert une lecture précieuse des priorités et défis des entreprises marocaines : montée en puissance des enjeux cyber, recherche de valeur mesurable, accélération autour de la data et de l'IA, et tension croissante sur les compétences. La dimension africaine de cette dynamique s'est illustrée avec force lors du GITEX Africa Morocco 2025, où l'AUSIM a conduit une délégation africaine représentant huit pays, avec la présence des présidents de clubs DSI du continent. Ce moment a confirmé le positionnement du Maroc comme hub digital régional et celui de l'AUSIM comme catalyseur des coopérations interafricaines dans le domaine du numérique. Fidèle à son ancrage territorial, l'AUSIM a poursuivi son engagement aux côtés du Festival des sciences de la région orientale, porté par la Maison des sciences, un partenaire de cœur accompagné chaque année. Par ailleurs, tout au long de l'année, l'AUSIM est restée étroitement alignée sur son ministère de tutelle, contribuant activement aux réflexions sur Digital Morocco 2030, la stratégie nationale IA, la modernisation de l'administration et la formation des talents. À l'aube de 2026, le cap est clair. Le Maroc dispose désormais de tous les ingrédients pour s'imposer comme une terre d'accueil des experts, des investisseurs et des talents de la tech. L'AUSIM continuera, avec ses partenaires, à connecter les écosystèmes, à faire émerger la valeur et à porter une ambition qui dépasse les frontières : bâtir, au Maroc, une Silicon Valley de l'hospitalité, portée par les femmes et les hommes marocains et africains, au service du Maroc, de l'Afrique et du monde. Ismail Akalay Directeur général de Sonasid et président de l'ASM (Association des sidérurgites du Maroc) «Anticiper les besoins du marché, un atout majeur » La sidérurgie constitue un pilier essentiel de la dynamique industrielle nationale et un levier majeur de la souveraineté économique du Maroc. Portée par l'essor des grands projets d'infrastructure, la demande intérieure affiche une trajectoire de croissance soutenue et ouvre des perspectives structurantes pour l'ensemble de la filière. Dans ce contexte, Sonasid se mobilise pour accompagner ces chantiers majeurs, grâce à des capacités industrielles performantes et un portefeuille unique sur le marché de produits à forte valeur ajoutée. Nous poursuivrons, en 2026, l'enrichissement de notre offre de produits et services, anticipant les besoins du marché et renforçant la contribution de la sidérurgie au développement économique et industriel du Royaume.