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Une manne financière encore mal exploitée
Publié dans Les ECO le 05 - 04 - 2011

Les transferts financiers de la communauté des MRE au Maroc constituent une véritable manne financière, cela est bien évident. Durant les huit dernières années par exemple, l'apport de ces transferts a atteint quelque 307,12 MMDH, ce qui équivaut à une moyenne de 38,3 milliards par an. Ce que beaucoup ne savent pas, pourtant, c'est que la contribution de ces devises à l'économie nationale reste encore dérisoire, au vu des potentialités que cette véritable niche offre et qui ne sont pas sans aiguiser l'appétit des pouvoirs publics, en quête de leviers à forte valeur ajoutée pour l'accélération de la croissance. Il s'agit par là d'exploiter judicieusement l'important apport en devises des MRE comme moteur de croissance, à travers son intégration dans le circuit économique national. C'est dans ce cadre que s'est tenu, hier lundi à Rabat, un séminaire sur la contribution au développement des transferts financiers de la diaspora marocaine. La rencontre, organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), vise à établir un état des lieux de la question, principalement à la lumière des évolutions économiques au niveau national et international, afin d'identifier les pistes adéquates permettant de diriger les transferts des fonds vers un appui à l'investissement et donc au développement économique et social. Pour réaliser ce diagnostic et procéder à l'analyse et à la recherche prospective, préalables indispensables à toute planification d'action opérationnelle dans ce cadre, une vingtaine d'experts et d'universitaires, financiers ou spécialistes des questions des transferts de fonds, provenant pour la plupart des pays à forte concentration de MRE (France, Canada, Allemagne, Grande Bretagne, EAU), participent à la rencontre avec leurs homologues marocains.
Levier de croissance
Convergence d'objectifs ou hasard du calendrier, le séminaire de Rabat se tient juste quelques jours après la parution d'un rapport conjoint de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement sur la contribution de l'immigration au développement des pays d'Afrique, principalement ceux à forte population d'expatriés. Intitulé «Leverage Migration for Africa», le rapport explore les chemins qui vont dans le même sens que les préoccupations actuelles du CCME. S'appuyant sur les derniers résultats des travaux de recherche menés sur la même question, le rapport a souligné que plus qu'un simple apport, l'envoi des fonds constitue une ressource vitale pour le continent. Seule fausse note, son exploitation pour un appui conséquent à la croissance est encore nettement en deçà des potentialités qu'offre le secteur. C'est pourquoi les experts des deux institutions bancaires internationales, ont dégagé plusieurs voies et mesures permettant de tirer un maximum d'avantages des envois de devises. Ces derniers participent déjà et de plus en plus activement à une baisse significative de la pauvreté dans les pays émetteurs de migrants. De plus, les transferts financiers peuvent également constituer une source importante de capitaux, d'échanges commerciaux ou de savoir et enfin, de transferts de technologie. Le but à ce niveau est de se servir, à travers des mécanismes appropriés, de ce filon pour soutenir les programmes d'investissement à fort impact socioéconomique. Pour le Maroc, qui est actuellement engagé dans un vaste processus de restructuration économique avec le lancement de plusieurs grands projets (Emergence, Maroc vert, Halieutis,...), cela arrive à point nommé, pourrait-on dire.
Lutter contre l'informel
Pour Dilip Ratha, économiste principal à la Banque et principal auteur du Rapport, le constat est clair. Les pays africains comme le Maroc, «doivent renforcer les liens entre diaspora et pays d'origine, protéger les migrants et accroître la concurrence sur les marchés des envois de fonds». Dans le cas contraire, prévient-elle, «le potentiel qu'offrent les migrants pour l'Afrique restera en grande partie inexploité». C'est, en effet, l'un des aspects qui seront discutés au séminaire de Rabat, celui du circuit de transferts de ces fonds. Le rapport note, en effet, que «les banques africaines peuvent améliorer leur accès aux marchés internationaux de capitaux en émettant des bons qui sont titrisés au moyen des futurs envois de fonds».
Un des outils novateurs pour les banques et les migrants, est celui de l'utilisation des bons de la diaspora, qui sont des titres mis en vente par des entités publiques ou privées auprès de nationaux établis a l'étranger. Au Maroc, certaines banques ont déjà commencé à explorer ces voies, mais il s'agira cette fois de dynamiser le processus et d'étendre sa portée. C'est à ce niveau que le rôle de l'Etat refait encore surface, afin de permettre, à travers un cadre juridique et financier propice, de fournir aux partenaires l'assistance nécessaire pour la mise en œuvre de cette stratégie. Le rapport estime en effet que le coût des envois de fonds reste encore prohibitif, ce qui ne fait qu'encourager le recours à des circuits informels, tout en représentant «une charge superflue pour les expatriés et pour ceux qui bénéficient des fonds». En ce sens, l'exploitation de certains circuits comme la poste, les coopératives, les institutions de micro-finance ou de crédit qui possèdent de vaste réseaux de succursales, peuvent jouer également un rôle dans ce cadre. Mais c'est surtout l'offre de services de transferts par téléphone mobile, qui assurément sera une des meilleures opportunités du secteur dans les prochaines années. Un chantier qui n'en est qu'à ses débuts au Maroc.
A.Y.B
Migration qualitative, dites-vous ?
Les récurrents débats sur la migration en Occident, surtout celle dite clandestine ou illégale, où les sombres images provenant de Lampedusa et qui caricaturent cet «hiver européen» qui se dresse contre «le printemps arabe» ne sont que les aspects les plus visibles parce que néfastes du phénomène. Celle-ci aura demain plus qu'aujourd'hui de très belles perspectives. Selon Hans Timmer, directeur du Groupe des perspectives de développement à la Banque mondiale, les pressions en matière de migration ne vont qu'augmenter à l'avenir du fait des mutations démographiques «correspondant à l'accroissement de la population en Afrique et au déclin de sa frange active en Europe». La migration qui aura le vent en poupe sera celle de la main-d'œuvre qualifiée dont le niveau progresse à un rythme effréné ces dernières années. Pour les pays d'Afrique du Nord, dont 90% d'expatriés se sont installés sur un autre continent, cela représente une véritable aubaine. Les pouvoirs publics ont donc tout intérêt à accroître les niveaux d'instruction et de compétences et à établir un environnement pour que les travailleurs hautement qualifiés aient sur place des possibilités d'investissements ou d'emplois productifs. Un conseil valable pour les pays d'accueil et d'envoi. Récemment, l'ambassadeur de France au Maroc, Bruno Joubert, s'est dit satisfait de la part importante des immigrés marocains en France, qui devient de plus en plus
«qualitative». Le concept est lancé. Entre «fuite de cerveaux» ou «migration qualitative», à vous de choisir.


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