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La disgrâce du patronat espagnol
Publié dans Les ECO le 16 - 03 - 2010

La récession dans laquelle est noyée l'Espagne depuis bientôt deux ans n'a pas de remède magique. Le pays continue sa descente aux enfers même si le gouvernement tente de dorer la pilule en insistant que «le pire de la crise est derrière nous », répètent en chœur les membres du gouvernement de Zapatero. Mais le protagoniste de l'actualité ces dernières semaines fut la CEOE (confederación española de organizaciones empresariales), l'équivalent de notre CGEM nationale. En proposant un contrat d'insertion des jeunes avec zéro indemnité de licenciement, le patronat espagnol s'est retrouvé au cœur d'une grande polémique. La proposition formulée par les patrons concerne les moins de 30 ans. Les jeunes salariés se verront privés des allocations de chômage et des indemnités de licenciement. Le contrat, d'une durée de 6 mois à un an, dispense les employeurs de verser des cotisations à la sécurité sociale. Côté rémunération, le salaire sera équivalent au smig espagnol, soit 633,3 euros. La proposition a ravivé les critiques à l'encontre de la CEOE. Déjà le dialogue social est mis à mal et cette sortie, jugée inappropriée, lui portera, à coup sûr, l'estocade. Mais Le CEOE insiste sur sa bonne foi. Etant donné que le taux de chômage des jeunes a atteint des sommets vertigineux, situé à 39,6% selon l'agence européenne des statistiques, la CEOE a voulu porter son grain de sable à la résolution de cet handicap.
La contre-attaque
En quête de la sympathie des syndicalistes et pour justifier sa proposition, Díez Ferrán, le patron des patrons, s'est targué de dire que cette proposition «est inspirée du modèle français». Mal lui en prit. Les syndicalistes ne se sont pas faits prier pour répliquer avec une volée d'injures. L'un des syndicalistes les plus en vue, Candido Mendez, secrétaire général de l'UGT (Union General de Trabajadores) a qualifié la proposition de «monstre de Frankenstein». Ses camarades de l'IU (Izquierda Unida), ont opté pour le «terrorisme entrepreneurial». Tous sont montés au créneau pour dénoncer «l'exploitation et l'esclavagisme». Selon eux, ce contrat rappelle les conditions de travail à l'époque du Moyen âge. Face à cette marée de protestations, la CEOE s'est rétractée en parlant d'un «contrat exemple». Le gouvernement a profité de cette débâcle pour confirmer ses positions socialistes. Celestino Corbacho, le ministre du Travail et de l'Immigration espagnol a enfoncé le clou en déclarant que «cette proposition n'est pas adéquate ni son moment ne l'est». Le gouvernement a publiquement manifesté son rejet à toute mesure susceptible de réduire les droits sociaux des travailleurs, «dans un moment où l'Espagne a besoin de stabiliser le marché du travail et non le précariser davantage». Le reste des déclarations du gouvernement tend vers cette stigmatisation collective de l'offre patronale. Se heurtant à ce refus massif, la COEO a promis de revoir sa version. C'est de la sorte que les patrons ont remis sur la table une nouvelle mouture, édulcorée, impliquant une indemnité de licenciement «bon marché». Mais le gouvernement a précisé que sur le marché de l'emploi, il existe déjà deux types de contrat d'insertion des jeunes : contrat de formation ou de stages. Dans ces deux cas de figure, le jeune travailleur reçoit une rémunération équivalente au salaire minimum. Le verdict est sans appel.Las mais déterminé, le patronat récidive avec une proposition de réduire les salaires.Le président de la commission de l'économie du patronat estime que, «quand les salaires seront réduits par personne et par heure travaillée, mieux seront les possibilités de créer des postes d'emploi et raviver la productivité». Aux yeux de la CEOE, le salut passe par une baisse salariale considérable, unique manière d'être plus compétitif et d'entamer la récupération économique. La réponse du gouvernement ne tardera pas. Dans un meeting dimanche dernier, le ministre du travail a tiré à boulets rouges sur la nouvelle réflexion de la CEOE, la taxant de «décision radicale et extrême».
Cap sur l'étranger
Face à ce malaise, certains ont préféré faire leur valise. Car beaucoup ne voient d'issue à ce bourbier que dans le départ. Destination un aller simple vers les pays de l'Europe ou les Etats-Unis pour les intrépides. Selon des statistiques de l'office de l'emploi, en deux ans, 110.000 Espagnols se sont envolés vers des pays de l'Europe. Car la récupération en Espagne n'est pas pour demain. Les experts ont affirmé que l'Espagne a besoin d'une décennie pour récupérer les chiffres de l'emploi antérieurs à la crise. Le magazine Capital a consacré son dossier du mois de février à ce phénomène qui prend de plus en plus de l'ampleur. Conseils et schémas à l'appui, le prestigieux magazine a retracé le chemin emprunté par ces nouveaux émigrants. Si durant le franquisme la pratique était monnaie courante, aujourd'hui, précise le mensuel des affaires, le profil de l'expatrié est à mille lieux différent. Les architectes détiennent le haut de la palme des expatriés, talonnés par les ingénieurs, les économistes et les médecins. Des pays comme l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne ou l'Italie manifestent un intérêt particulier pour les médecins et les cuisiniers. Les financiers et les auditeurs sont sollicités aux Etats-Unis, le Mexique, le Brésil, la République Tchèque, l'Inde, le Japon, l'Arabie Saoudite et l'Australie. La Chine et les Emirats Arabes ont besoin de pilotes et les ingénieurs sont un oiseau rare en Asie. Conscients de cette forte demande, 1.700 ingénieurs espagnols ont pris leur courage à deux mains et ont décidé de changer de lieu de travail. Une décision qui est loin d'être facile pour eux, connus pour être peu enclin à la mobilité géographique au sein même de leur propre pays. Mais crise, quand tu nous tiens. Le pourcentage des Espagnols qui rechignaient à quitter leur pays a baissé de 33% en 2008 à 18%, en moins d'un an après. Mieux encore 15% des interrogés ont indiqué qu'ils sont prêts à déguerpir pour un salaire moindre !
Les pensionnaires espagnols craignent pour leurs cotisations
Comme un malheur ne vient jamais seul, l'Espagne fera face dans les prochaines années à un déséquilibre dans son système de pensions. La perte massive de l'emploi a eu, par ricochet, des répercussions sur les cotisations à la sécurité sociale. Solide mais pas pour longtemps, le système est garanti jusqu'à 2025 sans aucune retouche. Cependant, à partir de cette date, le régime commencera à manifester des signes de faiblesse. Le gouvernement de Zapatero s'est creusé les méninges et a trouvé le remède : repousser l'âge de départ à la retraite à 67 ans au lieu de 65 ans actuellement. Les plus sages ont indiqué que ce n'est pas une si mauvaise idée. La moyenne de vie a augmenté et les personnes de 65 ans peuvent bien travailler deux années de plus. Des économistes ont proposé que cette prolongation se fasse progressivement et non brutalement. De même, la mesure ne devrait pas être généralisée et prendra en considération les conditions de travail du salarié, lesquels diffèrent d'un secteur à l'autre. L'Institut des entreprises familiales, qui regroupe les 96 entreprises familiales les plus grandes en Espagne, totalisant les 17% du PIB espagnol, a prit de court l'assistance en déclarant vouloir porter l'âge de la retraite à 70 ans. Pour les syndicalistes qui, comme à l'accoutumée, ont investi les rues, la planche de salut du régime des pensions est la lutte contre la fraude à la sécurité sociale et non le retardement de l'âge de faire ses adieux au travail. Dans ce climat de scepticisme et au milieu de la tourmente, l'Exécutif espagnol fait faux bond en suggérant à ses concitoyens de contracter un régime privé de pensions, pour avoir un appui à l'heure de la retraite. Son acte a été interprété comme une méfiance envers le système public des pensions.


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