Deux conservatoires de la ville de Casablanca ont suspendu les examens de fin d'année. Une façon pour les professeurs d'enseignement artistique de montrer leur mécontentement. Les professeurs d'enseignement artistique à Casablanca vivent ces jours-ci aux rythmes d'une crise réelle. Depuis le mois d'avril, un groupe d'une trentaine d'enseignants de conservatoires gérés par la ville sont en grève. Ils revendiquent la régularisation de leur situation. Sur les 190 vacataires, une trentaine sont dans une situation financière très critique. C'est le cas de cette professeure de théâtre du conservatoire de Mers Sultan qui témoigne sous couvert d'anonymat : «Nous avons un salaire mensuel de 1 300 DH, ce qui ne constitue même pas le salaire minimum d'un simple employé. C'est vraiment dérisoire». La professeure ajoute que le maire de la ville, Mohamed Sajid, avait répondu à une de leurs lettres en leur promettant de les rencontrer et d'essayer de négocier une solution : «Nous avons en notre possession un message du maire de la ville dans lequel il dit clairement qu'il est prêt à nous rencontrer prochainement», déclare une des professeurs du groupe des grévistes avant d'ajouter : «Le problème c'est qu'il n'a pas fixé de date pour ce rendez-vous et notre doléance date du mois de mai déjà». Les vacataires des huit conservatoires de la commune de Casablanca sont payés 15 DH l'heure sachant que les professeurs d'enseignement artistique dans les espaces sous la tutelle du ministère de la Culture sont à un tarif de 45 DH. Un autre professeur exerçant quant à lui au conservatoire d'Anfa souligne que la situation devient insupportable : «Normalement, notre salaire mensuel est de 1 500 DH, mais il faut en soustraire 200 DH d'impôt sur le revenu. Le comble est que nous ne le percevons pas de manière régulière», déclare cet enseignant de théâtre qui a également préférer garder l'anonymat. Les vacataires des huit conservatoires de la commune de Casablanca sont payés 15 DH l'heure sachant que les professeurs d'enseignement artistique dans les espaces sous tutelle du ministère de la Culture sont payés à un tarif de 45 DH l'heure, revu à la hausse depuis la décision par un décret ministériel, publié dans le bulletin officiel du mois de mai. «Le professeur d'enseignement artistique est payé selon trois échelles. Le diplômé du prix d'honneur touche 68 DH au lieu des 45, le premier prix, 52 DH à la place de 34,5 DH, et enfin les enseignants sans diplômes, payés 36 DH au lieu de 24. Les 15 DH l'heure, c'était il y a très très longtemps!», déclare une source de la division de la musique au ministère de la Culture. Les professeurs d'enseignement artistique des conservatoires communautaires souhaiteraient en effet bénéficier du même barème : «Nous avons demandé à la ville d'aligner nos tarifs sur le barème du ministère de la Culture. Mais nous ne savons pas pourquoi la ville s'entête à garder ce même tarif», déclare une source au Soir échos, sous couvert d'anonymat. Du côté des responsables du Conseil de la ville de Casablanca, la situation ne semble pas être si alarmiste : «Vous savez, nous sommes en train de chercher une solution et nous sommes prêts à revoir cette grille des salaires, il faut juste que nous trouvions la bonne démarche pour le faire», déclare Ouafaa Skalli, la directrice de la division culture au sein de la mairie. Concernant le fait d'aligner le barème sur celui appliqué dans les conservatoires du ministère de la Culture, Ouafaa Skalli confie : «Nous avons voulu nous aligner sur le barème du ministère de la culture mais le ministère des finances a refusé». En attendant une issue à cette affaire, des professeurs de deux conservatoires de Casablanca ont suspendu les cours et les examens. Aucun article en relation !