Nasser Bourita représente le roi Mohammed VI au 34e sommet arabe et au sommet économique de Bagdad    La princesse Lalla Hasnaa inaugure la 28e édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde    Cybersécurité : les entreprises marocaines à l'heure de la réinvention    African Lion : Fin du cycle académique de formations    France : Quand un ambassadeur algérien préfère la baguette à la caserne    Mo Salah ne veut pas raccrocher avant 39 ou 40 ans    Sahara : L'UE réaffirme qu'aucun de ses Etats membres ne reconnaissent la pseudo « rasd »    Le Maroc brille à Cannes : Abdelaziz El Bouzdaini, figure de proue d'un cinéma en pleine ascension    Lalla Hasnaa préside l'ouverture du 28e Festival de Fès des musiques sacrées du monde    CONFEJES : Le Maroc réaffirme son engagement fort à œuvrer avec les Etats membres à la mise en œuvre de politiques ambitieuses en faveur des jeunes (M. Bensaid)    "Aman" la Marocaine : Une voiture de police intelligente reflétant une transformation technologique sécuritaire au Royaume    Football : Le FC Barcelone pourrait disputer un match amical au Maroc    Sahara : Neither the EU nor any of its member states recognize the «SADR»    Sahara : Drone strike by Moroccan forces kills Polisario commander    69 ans de dévouement... La Sûreté Nationale marocaine entre modernisation et engagement au service de la Patrie    FC Barcelona considers Morocco for summer friendly    Sahara : Un drone des FAR tue un haut commandant de la milice du Polisario    Le Haut Conseil d'Etat en Libye appelle à la formation d'un nouveau gouvernement dans un délai de 48 heures après avoir retiré sa confiance au gouvernement Dbeibah    Dakhla: Célébration du 69ème anniversaire de la création de la DGSN    Street art : les 10 ans du Jidar-Rabat Street Art Festival    Rendez-vous : demandez l'agenda    Le langage bloqué : Quand la mémoire sait, mais que la parole ne suit pas [Tribune]    Risques biologiques : simulation d'envergure à l'Hôpital militaire d'Instruction Mohammed V à Rabat    Ecologie : Signature d'une convention pour favoriser l'inclusion des malvoyants    Israël, mon amour !    Escobar du Sahara : Said Naciri nie toute implication du ministre de la Justice dans l'extradition du baron malien    Lutte contre le harcèlement en milieu scolaire : l'ICESCO partage sa bande dessinée « Montre-moi ton sourire »    TPME : l'Etat au chevet d'un écosystème en difficulté    Fiware Global Summit : Rabat à l'avant-garde des territoires intelligents    Sacre historique : Comment la RS Berkane a marché sur la Botola ?    Comediablanca 2025 avance ses dates    La HACA rejette les plaintes de partis politiques au sujet de la capsule « Mondial 2030 »    Motion de censure : L'USFP fait marche arrière    Banques marocaines : Fitch Ratings anticipe une croissance soutenue en 2025 et 2026    L'ONMT fait de Agadir-Taghazout l'épicentre du tourisme franco-marocain    France : la députée franco-marocaine Hanane Mansouri visée par des menaces algériennes    RDC : Un Casque bleu marocain mort et 4 autres membres de la MONUSCO blessés    Le Niger suspend l'exportation de bétail vers l'Algérie    African Lion au Maroc : 2 soldats israéliens participants blessés dans un accident    Maroc : La Couverture Santé Universelle, socle d'un Etat social moderne porté par une vision stratégique royale    « Village Auto CAC » Raise your standards Du 15 mai au 30 juin 2025    Etablissements et entreprises publics : nouvelles règles de jeu pour renforcer la gouvernance    Neutralité carbone : l'agenda réglementaire européen met l'industrie à l'épreuve    Aix-les-Bains : La fontaine Mohammed V restaurée gracieusement par la communauté marocaine    CAN U20 : L'Académie Mohammed VI, moteur des succès des sélections nationales    CAN U20 : «Après une qualification logique en finale, nous sommes déterminés à glaner le titre» (Mohamed Ouahbi)    Le FC Barcelone sacré champion de la Liga pour la 28e fois après une victoire décisive contre l'Espanyol    Les prévisions du vendredi 16 mai    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Salim Jay : Les tendances se ramassent à la pelle
Publié dans Le Soir Echos le 15 - 03 - 2010


«Les amis inconnus qui nous viennent par nos livres sont comme des pierres où circule le sang».C'est ce que m'écrivit, il y a quarante ans, Marcel Schneider en dédicace d'un de ses romans. Mais songeons plutôt à nos compatriotes. Par exemple à cet ami qui  me téléphone de Casablanca pour me prier d'écrire – sans gages, semble-t-il – un texte traitant des tendances de la littérature marocaine de langue française.Je lui conseille immédiatement de s'adresser plutôt à Khalid Zekri, l'universitaire auteur de Fictions du réel (L'Harmattan). Un ouvrage assez fourre-tout sous-titré Modernité romanesque, écriture du réel au Maroc, 1990-2006. Zekri relooke à sa guise le paysage littéraire marocain.     Il voit des tendances-et des écrivains!-partout. Le moindre «lavre» (pour reprendre la formule chère à Pierre Bourdieu traquant l'imposture) devient sous son regard un livre symptomatique d'une évolution tendancielle. Et tout graphomane est un écrivain, pourvu que ses volumes aient trouvé imprimeur.Les tabagiques ne réagissent pas autrement : toute volute fait ventre ! Mais gare aux effets sur les poumons !On respire ainsi une atmosphère truquée par l'encensement  des jérémiades immatures ou des harlequinades aux coloris fades. A moins que l'outrance de telle ou telle autocélébration hystérique soit tenue pour une protestation contre les tragédies de l'existence.Plutôt que d'enfiler les tendances comme on enfile les perles, je préfère lire, un à un, les auteurs.Me détourner de ceux qui radotent, même s'ils profitent ( ?) de l'assentiment feint de quelques zélateurs stipendiés. Plutôt retrouver les écrivains inclassables, qu'ils rugissent ou chantent, voire seulement chantonnent, mais sans chercher à tromper le chaland. Quant aux lecteurs, où se cachent-ils ? Chez personne?Classer, déclasser, ce n'est point mon affaire. Découvrir, si. Entendre une voix, l'écouter, la suivre, comprendre ce qui l'anime, la désaxe ou l'institue.La situer, cette littérature marocaine de langue française ? Par rapport à la littérature marocaine de langue arabe ? Mais comment et à qui faire entendre que Zafzaf ou Choukri, lorsque j'écoute quelques pages dans leur langue originale, plutôt que de les lire en traduction, me parlent plus que les plus belles pages du plus passionnant écrivain marocain de langue française, notre cher Mohamed Leftah ?Enrôler tels ou tels  dans une troupe ( ?) qui constituerait une tendance ? Non merci.Lire et relire, même les ouvrage les plus ineptes – il y en a – pour déceler les voies et les moyens de la complaisance obscène, de la paresse se vêtant des oripeaux d'un narcissisme niaisement dénié.Rechercher l'olibrius, un homme ou une femme n'ayant pas peur d'écrire avec le meilleur ou le pire de soi, mais d'écrire vraiment, comme on s'arrache aux mensonges.La littérature n'est pas supérieure à la vie. Celle-ci est parfois un gouffre où tombent des innocents, à moins qu'on soit coupable ( ?) d'être pauvre et condamné éventuellement, par la brutalité du sort, à la prostitution.Le livre inclassable dont je recommande la lecture, c'est bel et bien ce volume où s'expriment Lakbira, 19 ans, mère de Fatima, 22 mois, et aussi Houria  mère d'un petit garçon de 8 mois lorsqu'elle se racontait  à Amel Ayouch, et enfin Milouda, 19 ans, mère de Naïma 9 mois.Ouvrez Violenscène (aux éditions AÏni BennaÏ, 2007). Ces entretiens ont eu lieu il y a plus de six ans. Abdelmajid El Haouasse en assura la dramaturgie. C'est un des textes les plus puissants de la bibliographie marocaine de langue française.  Comment vont aujourd'hui Fatima, Hatim, Naïma ? Savent-ils déjà lire ?On lit le calvaire enduré par ces jeunes femmes, se disant qu'il y a vraiment des coups de babouche qui se perdent. Quant à l'association Solidarité Féminine, nul besoin de babouche, il suffit de lui dire : «Chapeau !»Mais tous les chapeaux ne sont pas «tendance»…

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.