Les camps de Tindouf vivent toujours à l'heure de la contestation de la jeunesse. Ne dérogeant nullement à son habitude, la direction du Polisario a eu recours à la matraque en guise de réponse à leurs revendications. Le “ Gdim Izik ” de Tindouf vient d'être démantelé. Le campement de fortune érigé par des jeunes devant le siège du secrétariat général du Polisario, c'est-à-dire en plein centre de Rabouni, a subi, vendredi, la foudre des milices de Mohamed Abdelaziz. La parenthèse n'a duré donc qu'une semaine. Une période au cours de laquelle des négociations ont été ouvertes entre les deux parties, mais sans grand résultat. Logique, le fossé les séparant était abyssal. Alors que les jeunes revendiquaient la démocratie et la liberté d'expression, absents des camps, la direction du mouvement répondait par l'élection, pour la 11e fois, de Mohamed Abdelaziz à la tête du Polisario. Un record de longévité au pouvoir en Afrique. Une opération a mobilisé une cinquantaine de milices du 6e commando, trois véhicules militaires tout-terrain et un camion ayant servi au ramassagedes tentes des jeunes. Trois jeunes arrêtés Compte tenu de ces divergences, il était tout à fait prévisible qu'il y aurait le recours à la force pour le démantèlement du camp. Une opération qui a mobilisé, selon des sources, la participation d'une cinquantaine de milices du 6e commando, trois véhicules militaires tout-terrain et un camion ayant servi au ramassage des tentes des jeunes. L'opération du démantèlement du campement devant le siège du secrétariat général du Polisario s'est soldée également par l'arrestation de trois jeunes manifestants, conduits vers une destination inconnue. Il s'agit de Sidi Allal Eddih, Mahjoub Ennajem, cousin de l'artiste dissident Allal Ennajem et Ahmed Salem Wali. En plus de la destruction du campement qui abritait des dizaines de Sahraouis, les milices du Polisario ont eu recours à la confiscation de caméras et de téléphones portables des manifestants.