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Sommet Maroc-UE : Quel bilan ?
Publié dans Le Soir Echos le 18 - 03 - 2010


 
On peut considérer tout d'abord que le Sommet Maroc-Union européenne qui s'est tenu les 6 et 7 mars  2010 a été un grand succès médiatique pour notre pays. En effet, outre Zapatero qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, se sont déplacés à Grenade le nouveau Président du Conseil européen Van Rompuy, et Baroso le Président de la Commission européenne. Il faut rappeler que l'Union européenne constituée de 27 pays d'Europe, est la première puissance économique et commerciale de la planète. Le Sommet de Grenade est le premier de l'Union européenne avec un pays partenaire méditerranéen.
Le sommet du 7 mars 2010 a été précédé le 6 mars par une importante réunion d'hommes d'affaires européens et marocains représentant près de 400 entreprises. Le but de cette réunion était de discuter des moyens de développer davantage les relations économiques entre le Maroc et l'Union européenne, en matière d'échanges commerciaux et d'investissements. On sait déjà que le Maroc oriente les 2/3 de ses exportations vers l'Union européenne. Les secteurs jugés prioritaires sont : les énergies renouvelables, les transports, la logistique portuaire et les infrastructures. Pour maximiser les échanges économiques, les européens ont demandé la réforme de la réglementation marocaine des investissements, l'amélioration du climat des affaires, le raccordement du Maroc aux réseaux transeuropéens de transport et d'énergie, et l'accélération des négociations de l'Accord de libre-échange sur les services et le droit d'établissement. Les marocains ont mis en exergue la compétitivité du Maroc sur le plan salarial, et ont présenté les nouveaux programmes en matière industrielle et d'énergie solaire. Ils ont demandé en outre la ratification rapide par l'Union européenne de l'Accord de libre-échange sur les produits agricoles, la liberté de circulation pour les professionnels marocains, et enfin l'adhésion de la CGEM à «Business Europe» qui regroupe 34 patronats européens. 
Les secteurs jugés prioritaires sont  les énergies renouvelables, les transports, la logistique portuaire et les infrastructures.
Le Sommet proprement dit s'est tenu le 7 mars 2010, et a donné lieu à une Déclaration conjointe qui réaffirme en premier lieu l'importance stratégique du partenariat entre l'Union européenne et le Maroc. Elle énonce la convergence de vues entre l'Union européenne et le Maroc sur les principaux problèmes internationaux. C'est ainsi qu'est rappelé l'attachement à l'intégration maghrébine dans le cadre de l'UMA, le soutien au processus de paix au Moyen-Orient, l'appui à l'Union pour la Méditerranée et à l'Alliance des civilisations. Ont été mentionnés également les inquiétudes sécuritaires dans la Région du Sahel, et les problèmes posés par l'immigration clandestine. Pour ce qui est de la question du Sahara, la Déclaration conjointe apporte son soutien à l'ONU, pour une solution politique définitive, durable et mutuellement acceptable. L'Union européenne a salué les progrès réalisés par le Maroc en matière de droits de l'Homme, l'Etat de droit, et de démocratie. Elle demande cependant la poursuite des réformes en matière de justice, de liberté de la presse et d'expression, en mettant notamment en œuvre les recommandations de l'IER. La Déclaration conjointe salue le soutien du Maroc à la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC), et les efforts faits par le Maroc en matière d'environnement, et de lutte contre le changement climatique. Elle se félicite enfin de la décision prise en janvier 2010 de créer une Commission parlementaire mixte Union européenne-Maroc.
Sur le plan économique, la Déclaration conjointe énonce que pour atteindre l'objectif d'un Espace économique commun (EEC), quatre conditions doivent être remplies : le rapprochement du cadre législatif marocain à l'acquis communautaire, la conclusion d'un Accord de libre-échange global et approfondi, la coopération économique et sociale, la coopération sectorielle et l'adhésion du Maroc aux réseaux transeuropéens, En ce qui concerne l'aide financière de l'Union européenne au Maroc, le budget accordé au Programme indicatif national (PIN) 2010-2013 sera légèrement augmenté par rapport au précédent, mais il faudra attendre l'après 2013 pour une augmentation plus substantielle. Sur le plan humain, la Déclaration conjointe appelle au développement des échanges culturels, éducatifs et scientifiques, et une implication plus grande des sociétés civiles, notamment à travers le Conseil économique et social. Elle réaffirme son attachement à la consolidation des droits sociaux au Maroc relatifs à l'éducation, la santé et la protection sociale, et à la lutte contre la pauvreté, tout en saluant l'initiative marocaine de l'INDH. Elle met enfin en exergue le rapprochement entre le Maroc et l'Union européenne en matières d'enseignement supérieur, de recherche scientifique et de formation professionnelle.
Quel bilan peut-on faire de ce Sommet de Grenade au-delà des formules diplomatiques ?
La leçon principale qu'il faut tirer de ce Sommet est que le partenariat privilégié que souhaitent les deux parties, ne peut se concrétiser que par des efforts importants de part et d'autre. Le Maroc comme l'a souhaité l'Union européenne, doit poursuivre ses réformes politiques, économiques et sociales. Sur le plan politique, il doit parachever les mesures pour atteindre le statut d'Etat de droit, démocratique, respectant intégralement les droits de l'Homme. Sur le plan législatif, il doit accélérer la réforme de la Justice, et le rapprochement de la réglementation marocaine de l'acquis communautaire. Sur le plan économique, il doit réviser la Charte des investissements, améliorer l'environnement des affaires, et lutter contre la corruption. Sur le plan social, il doit lutter contre la pauvreté pour faire émerger une véritable classe moyenne. Cela passe par l'éducation, la santé, et la couverture sociale généralisée. Vu l'importance des relations du Maroc avec l'Union européenne, afin d'assurer la synergie nécessaire pour la mise en œuvre effective du partenariat euro-méditerranéen, notre pays aurait intérêt à créer un ministère ou un secrétariat d'Etat aux Affaires européennes.  
Quant à l'Union européenne, on peut regretter que sa position sur la question du Sahara n'a rien apporté de nouveau, puisqu'elle s'est contentée d'apporter son appui à l'ONU pour une solution mutuellement acceptable. Or on sait que l'attitude algéro-polisarienne est intransigeante, et ne changera pas sans une pression forte de la Communauté internationale. On aurait souhaité un soutien plus déterminé au Plan d'autonomie proposé par le Maroc. Pour ce qui est de la ratification de l'Accord de libre-échange pour les produits agricoles, l'Union européenne se retranche sur la nouvelle procédure de ratification du Traité de Lisbonne, mais on sait qu'il y a une opposition à cet accord des milieux agricoles espagnols. Concernant l'aide financière, indispensable au Maroc pour réaliser les réformes demandées par l'Union européenne, et pour développer ses régions défavorisées, il faut attendre 2013, c'est-à-dire le nouveau budget européen qui a peu de chances d'augmenter, étant donné la crise économique qui sévit en Europe. Enfin, pour ce qui est de la demande marocaine de faciliter l'obtention de visas aux ressortissants marocains, l'Union européenne la conditionne par la signature par le Maroc de l'Accord de réadmission des immigrés clandestins.
En conclusion, le Sommet de Grenade a certainement fait avancer le partenariat euro-marocain, mais de gros efforts sont à faire de part et d'autre pour le concrétiser.


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