La nouvelle réunion des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) qui fait suite au Sommet de Washington sur la sécurité nucléaire s'est penchée sur un projet de résolution américain qui prévoit des mesures ciblées contre les Gardiens de la Révolution iraniens et des sanctions dans le domaine des armes, de l'énergie, de la navigation maritime et des finances. William Burns, le directeur politique du département d'Etat américain, a affirmé mercredi que les Etats-Unis travaillaient «dur pour adopter des mesures concrètes» qui permettent de «renforcer et étendre les sanctions déjà prises et cibler» ainsi au mieux «les centres de décisions stratégiques» de l'Iran. Le responsable américain a toutefois averti qu'il était «très difficile» de rallier la Russie et la Chine à des sanctions visant les importations iraniennes d'essence et d'autres produits pétroliers. «Nous visons la résolution la plus ferme possible en un laps de temps restreint ce printemps», a dit M. Burns à la commission de la Défense du Sénat. Interrogé sur la probabilité de l'adoption d'une résolution sanctionnant Téhéran au Conseil de sécurité, vu la réticence de Moscou et Pékin, M. Burns a répondu: «Oui, je pense que c'est probable», insistant sur le fait qu'il espérait que ce serait «une question de semaines». Mercredi, le général américain James Cartwright, chef d'état-major adjoint, a estimé lors d'une audition au Sénat que «si l'Iran pouvait produire suffisamment d'uranium hautement enrichi pour fabriquer une bombe atomique en un an, Téhéran n'aurait sans doute pas le savoir-faire pour mettre au point l'arme elle-même avant trois à cinq ans». Il a néanmoins précisé que son «évaluation» reposait sur l'Histoire et pas spécifiquement sur la situation en Iran. L'Iran enrichit de l'uranium à 20%. Les Six ont déjà évoqué le projet de résolution américain la semaine dernière au cours d'une réunion jugée «constructive» par le représentant de la Russie et «utile» par celle des Etats-Unis. Des sanctions doivent être prises contre l'Iran «en avril ou mai, pas plus tard, la minute de vérité approche», avait lancé mardi le président français Nicolas Sarkozy, à Washington, à l'occasion du sommet sur la sécurité nucléaire. Lors de ce sommet, la Chine, jusqu'ici opposée à des sanctions, s'était dite prête à discuter de «nouvelles idées», tout en assurant qu'elle continuait à privilégier le dialogue. Dans la même journée, l'Iran qui a déjà annoncé la fabrication de nouvelles centrifugeuses a annoncé avoir augmenté ses capacités d'enrichissement de l'uranium pur de 3,5% à 20% pour les besoins de son réacteur destiné à la recherche médicale, a déclaré M. Salehi, directeur de l'Organisation à l'énergie atomique d'Iran. Ali Akbar Salehi a estimé que l'Iran aurait besoin de 1,5kg de combustible enrichi à 20% chaque mois pour alimenter ce réacteur. Cependant l'enrichissement du combustible à 20% est très inférieur au taux de 90% requis pour construire une arme nucléaire. Les responsables américains se sont dit inquiets que cette nouvelle phase d'enrichissement qui constitue une étape dans l'enrichissement du combustible à un taux supérieur.