Vous avez été élu deux fois à la tête du Conseil de la région du Grand Casablanca. Quel bilan pouvez-vous faire sur l'avancement des projets lancés ? Si j'ai à établir un bilan sur la région du Grand Casablanca depuis 2003, date de mon premier mandat, je le résumerai en deux étapes. Entre 2003 et 2005, il était question d'établir les premières structures de la région. Au début de la première législature (2003-2009), il y avait plusieurs projets qui étaient déjà lancés dans le Grand Casablanca. Mais il fallait élaborer un plan de mise à niveau d'un certain nombre de secteurs. C'est-à-dire trouver comment venir à bout des carences dont souffrait la région. L'observation, la réflexion et l'analyse par l'ensemble des commissions du conseil ont nécessité environ deux années (2003 à 2005). Ce qui a abouti sur un certain nombre de projets prioritaires. Il faut dire que le plan que nous avons établi avait un caractère d'urgence, nécessitant un jeu de complémentarité entre la ville et la région. Pour arriver à un équilibre entre Casablanca et sa périphérie, nous avons attaqué en premier tout ce qui est aménagement des pénétrantes de la métropole. L'objectif était d'assurer la jonction entre la ville et les pôles urbains situés dans les zones périphériques. Il s'agit, entre autres, de Mohammedia, Aïn Harrouda, Tit Mellil, Bouskoura et Médiouna. Plusieurs projets consistaient donc à créer de nouvelles voies et à renforcer l'existant. Il y avait également un déficit au niveau de l'offre sanitaire et hospitalière. Le Conseil avait ainsi programmé la création de deux hôpitaux. Le premier, qui est en phase de finition, est situé dans la préfecture de Médiouna. Le second est prévu dans la commune de Bouskoura. À cause de quelques contraintes foncières, ce dernier a pris un léger retard. Nous nous sommes aussi penchés sur les volets sportif et culturel qui nous ont demandé de gros investissements. Sur ces volets, nous avons élaboré un certain nombre de projets d'aménagement de terrains de sport et complexes culturels. La période entre 2005 et 2009 était dédiée à l'exécution de tous ces projets qui sont aujourd'hui réalisés à hauteur de 70 %. Notre stratégie sera consolidée durant le mandat actuel (2009-2015), avec cependant une recherche plus attentive de l'efficacité et de l'impact sur les indices de développement. Quels sont aujourd'hui vos chantiers prioritaires? Notre souci majeur est de construire les bases comportementales et fonctionnelles de la région de demain et de préparer le Grand Casablanca en tant qu'institution à la régionalisation avancée, conformément aux hautes directives royales. Nous avons fixé quatre priorités. Le premier chantier concerne l'habitat insalubre pour lequel nous allons réserver un budget de 80 à 100 millions de DH. Les autres chantiers concernent le désenclavement de certains quartiers résidentiels, le renforcement du réseau routier, la création d'infrastructures socioculturelles et l'amélioration de l'environnement. Nous aspirons également à ce que la région du Grand Casablanca s'inscrive pleinement dans la tendance actuelle tournée vers les nouveaux métiers en l'occurrence l'offshoring, l'aéronautique, l'automobile et l'électronique. Ces secteurs prometteurs constituent des projets structurants et des éléments d'appel en mesure d'attirer les bailleurs de fonds et les investisseurs, dans le but d'accompagner l'évolution de notre métropole . Quels sont vos plans et projets pour les années à venir? Nous ambitionnons de faire de Casablanca une place financière internationale et de la région un territoire à haute compétitivité internationale. Le Conseil de la région, en tant que dépositaire de la mission de développement régional, vise la mise à niveau des structures d'accueil des établissements scolaires et des hôpitaux. Il est également question d'encourager le partenariat public-privé et de soutenir l'effort public d'équipement des communes rurales désavantagées et des zones urbaines sous-équipées. Ceci traduit la nécessité d'instaurer un cadre de réflexion et une stratégie sollicitant les efforts communs des instances et acteurs locaux, afin de mettre l'accent sur les scénarios adéquats donnant lieu à une exploitation optimale des ressources dont regorge la région. Qu'en est-il du plan de développement de la région qui a été mis en suspens suite au lancement du chantier de la régionalisation avancée ? Le plan de développement régional porte sur une méthode s'appuyant sur l'intervention des délégations, des directions régionales et des services extérieurs représentés au niveau de la région. Cinq axes : santé, éducation, infrastructures, tourisme, agriculture et pêche et enfin environnement et urbanisme, ont été retenus. Le plan devrait recueillir les besoins des différentes délégations et directions. Le plan de développement régional donnera aussi une grande importance à l'éducation et la formation, à la création d'emplois via l'ouverture de nouvelles zones industrielles et de services. Il se penchera également sur les projets de l'environnement et de la valorisation des forêts et l'amélioration des réseaux d'assainissement. Par ailleurs, une attention particulière sera accordée aux secteurs de la pêche, de l'agriculture et du tourisme. Plusieurs projets sont en cours de discussion. Et les concertations sont lancées avec les départements ministériels et les acteurs régionaux.