Le Cameroun engage une véritable course contre la montre pour être fin prêt pour la CAN 2019. L'édition prévue pendant juillet de l'année prochaine fait objet de controverse, entre la Confédération Africaine de football (CAF) toujours aussi sceptique quant à l'aptitude de Yaoundé à terminer à temps ses chantiers et le Maroc, qui surveille de très près l'avancement des travaux, aspirant, selon les médias, récupérer l'organisation de la compétition. Décryptage. La Confédération africaine de football (CAF) dépêche pour la troisième fois un comité d'inspection au Cameroun, pays hôte de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019, du 4 au 10 août. Cette mission sera chargée d'évaluer l'état d'avancement des préparatifs de la compétition, prévue en juin, le Cameroun étant le premier pays à abriter une CAN à 24 pays. Parallèlement, des rumeurs vont bon train faisant état de la volonté de l'instance dirigeante du football africain de délocaliser la phase finale de la CAN dans un autre pays, puisque le pays de l'Afrique centrale n'aurait pas les infrastructures pour abriter la compétition. Les mêmes sources précisent que le Maroc serait le plan B d'Ahmad d'Ahmad, en raison des moyens déployés par le royaume lors du CHAN 2018 et les relations très amicales entre le patron de la CAF et le Maroc. Ce dernier dément catégoriquement sa volonté de voler l'organisation à « un pays frère ». Dans une déclaration récente, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Rachid Talbi Alami assure, « Je vous le répète, cette idée ne nous a même jamais traversé la tête. Pour tout vous dire, en voyant cette rumeur circuler, je l'ai d'abord pris avec le sourire, tellement cela me paraissait ahurissant que l'on puisse y croire » et de rajouter, « Le Cameroun est un pays ami, et bien plus encore que cela, nous sommes des pays frères. Lorsque l'on prétend que le Cameroun ne sera pas prêt, nous le prenons aussi comme une insulte personnelle dont l'objet est la capacité des pays africains à organiser des événements sportifs majeurs ». « Prêt dans les temps » Lors d'une rencontre à Yaoundé le 13 juillet dernier, le ministre du Travail camerounais, Grégoire Owona rassurait que le pays respectera les délais prescris pour l'achèvement des chantiers, « les stades seront prêt dans les temps et le Cameroun est apte à organiser cette CAN », avait déclaré le responsable à H24info. Nos sources depuis Yaoundé rapportent que le gouvernement a mis une grosse pression sur les livreurs des projets pour accélérer les chantiers. Un climat qualifié « d'optimiste » contribue à rattraper le retard, causé principalement par les grèves des ouvriers travaillant dans les chantiers des stades. Mobilisation, Opération Com' La société Prime Potomac, entreprise américaine chargée de la construction des stades et des hôtels pour la CAN 2019, a effectué récemment une visite guidée pour la presse camerounaise afin de répondre aux rumeurs accusant un retard des travaux. Selon nos confrères camerounais, il s'agirait d'un total de six chantiers que Prime Potomac devrait livrer en fin décembre 2018. On parle du stade d'entrainement de Coton Sport, le Stade Omnisports de Pompomre, Stade du Cenajes, Hôtel la Benoué, Stade de Reyre, hôtels des sports. « Dans tous ces sites, les ouvriers travaillent jour et nuit, pour que la société n'accuse aucun retard » décrit camerounsports.info. Prenons l'exemple du stade Pompomre, son chef de chantier François Djedouboum promet de livrer le projet d'ici le 30 septembre prochain, » Au niveau de la tribune, nous sommes en train de poser les platines, donc, d'ici la semaine prochaine la charpente va commencer. Et sous les gradins, nous avons les vestiaires qui sont terminés, il ne reste que les carreaux et la peinture. Au niveau de l'air de jeu, nous avons déjà posé la terre végétale, traitée, il ne reste plus qu'à poser les gazons, les caniveaux périphériques pour l'évacuation des eaux sont en cours d'achèvement », tient-il à préciser. Yannick Azette Tchio, chef de projet du centre d'entrainement de Coton sport estime de son côté que les travaux de son projet pourront se terminer dans deux mois, « Quand je vous dis que nous serons prêts dans deux mois, c'est parce que nous avons pris toutes les dispositions pour être prêts. Si vous êtes septiques, ça veut dire que vous ne connaissez pas ce que vous êtes en train de voir (…) Donc à ce niveau-là, nous serons dans les délais, Prime sera prêt le jour dit. » Déclare-t-il en s'adressant aux journalistes sur place.