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Ali Rguigue. « Les productions étrangères sont assoiffés de notre culture »
Publié dans L'observateur du Maroc le 16 - 05 - 2022

C'est la première fois que le FICAM rend hommage au cinéma d'animation. Quel est votre sentiment ?
C'est la 20ème édition et j'en suis à ma deuxième participation au festival. Je suis très content de retrouver un vrai FICAM, l'année dernière, c'était une édition transitoire à cause du COVID. Aujourd'hui, le Maroc est à l'honneur de l'animation, je suis ravi pour les 3 studios présents au festival, on a été tous les trois injectés dans le monde de l'animation un peu grâce au FICAM, et pour moi, ce n'est pas qu'un festival, mais plus une plateforme d'échange. Et je trouve extraordinaire que des étudiants ou même de jeunes réalisateurs puissent rencontrer et échanger avec des professionnels réputés de l'animation comme Michel Ocelot.
Aujourd'hui, au festival d'Annecy par exemple, ce type d'échange avec tous les professionnels de l'animation est presque impossible tellement ils sont devenus inaccessibles.
Je pense que l'état d'esprit du FICAM nous permet vraiment d'avoir une proximité sur toute une industrie qui existe depuis 30 ans. Si la France et les USA sont très aboutis dans leurs productions et leurs réalisations, au Maroc, on est encore au stade embryonnaire, et on peut déjà se poser la question sur « les étapes à venir ».
Certes, 2M et la SNRT nous ont ouvert plusieurs portes, mais il y a beaucoup d'ajustements à faire : il y a des discussions sur les budgets, les ressources, les délais, ... tout le monde est un peu perdu mais on sait qu'il y a une porte qui a été ouverte à l'industrie de l'animation et je pense que c'est le moment que tout le monde y contribue.
La série Les Marocains du Ciel sur 2M.
Pourquoi le cinéma d'animation ?
Je pense que c'est un enchainement logique pour notre boite qui à la base, est une agence de communication qui opère depuis 10 ans. On s'est par la suite spécialisé dans la vulgarisation de l'information grâce à de l'animation 2D avant de créer la plateforme « Aji Tefeham » (Viens comprendre) en collaboration avec Mustapha Swinga, pour simplifier des sujets d'actualité, qui peuvent être sensibles, très techniques, ou sociétaux.
On avait toujours l'ambition de plugger du storytelling dans nos capsules et c'est ce qui nous a permis de réaliser des courts métrages. On en a produit trois notamment : « Filtrer » qui raconte le dilemme de l'influenceur dans le monde entier et la vie réelle de gens, « Ghriba », une histoire amazigh de A Vava Inouva et « Jenb Hayt ». Ces projets ont été sélectionnés et certains primés dans plusieurs festivals, notamment le « PIAFF » » à Paris et « l'African Festival » à Lagos. Hormis le fait de produire au national les premiers dessins animés marocains pour les enfants, on a réalisé qu'il y avait une demande à l'international ainsi qu'une volonté d'acquérir nos programmes.
J'avais d'ailleurs rencontré des représentants de Netflix qui étaient assoiffés de la culture marocaine. Et je pense qu'on a cette carte qui est différente pour exporter notre culture. Donc, apprendre et faire de l'animation dans notre pays, faire travailler les gens, c'est très bien pour l'économie mais est ce qu'on peut aujourd'hui exporter notre culture ? c'est encore un peu compliqué.
"Il est urgent de former les jeunes en animation, fédérer le secteur et essayer de construire un petit écosystème pour se positionner en tant que prestataire".
Comment se porte le cinéma d'animation au Maroc ?
On est au stade zéro parce que les acteurs de l'animation n'existent pas, ils ne sont pas structurés. Certains viennent de la production, d'autres sont spécialisés en gaming ou en communication mais tous ont la volonté de faire de l'animation. Aujourd'hui les jeunes qui constituent des dossiers pour des longs ou courts métrages ou séries d'animation, ont la possibilité de les réaliser.
L'autre souci est celui du financement. Nous n'avons pas malheureusement les mêmes financements qu'en France ou certains réalisateurs font appel à 6 studios avec beaucoup de staff pour réaliser un projet, sans parler du budget qui peut atteindre 3 millions d'euros. Au Maroc, on est très loin de ces budgets.
Il faut aussi former les jeunes très vite et les fédérer, que ça soit via les écoles, les Beaux-arts ou les agences, et essayer de construire un petit écosystème pour pouvoir se positionner en tant que prestataire.
On a également signé un partenariat avec l'INDH et on a monté une première école « Flow Motion School » et nos étudiants sont venus au FICAM profiter des ateliers dispensés pendant le festival. La vocation principale de cette école, c'est d'intégrer les jeunes au monde du travail juste après la fin de leur cursus. Elle est aussi dédiée à l'industrie de l'animation et nous comptons la régionaliser à partir de l'année prochaine : on souhaiterait avoir une école par région et c'est une volonté qui va dans le sens des ambitions du gouvernement et du ministère de la culture concernant ce métier qui est très porteur, et qui économiquement parlant, est très intéressant pour tout le monde, et culturellement, complètement magique !
"Il faut produire des dessins animés 100% marocains réalisés par des experts qui connaissent bien la culture marocaine et capables de peaufiner des personnages fidèles à notre identité".
Si on arrive à faire aujourd'hui un dessin animé marocain, l'exporter et le diffuser ne serait-ce que sur TV5, c'est déjà un grand pas en avant. Il ne faut pas oublier qu'on a grandi au Maroc avec des dessins animés culte comme « Captain Majid », « Goldorak », ...sauf que ce type de dessins animés a créé un décalage et un déphasage culturels, nos codes culturels et nos traditions ont été perdus, ... d'où la nécessité de produire des dessins animés 100% marocains réalisés par des experts qui connaissent bien la culture marocaine et capables de peaufiner des personnages fidèles à notre identité.
On a également doublé en darija « Le grand méchant renard » en présence de Didier Bruner et qui a été projeté sur la grande place publique à Meknès lors du FICAM. On a fait du doublage très adapté, en darija, tout en respectant l'humour intelligent du dessin animé et les enfants ont adoré le résultat. Ils ont cet esprit d'appartenance en eux et je pense que c'est quelque chose qui, culturellement, peut nous aider à dépasser ces barrières surtout pour une catégorie d'enfants (issus des Missions) qui ont un blocage sur la darija, et qui généralement, ne connaissent que le modèle Pixar qui leur parle soit en français ou en anglais. En fait, on ne leur a jamais présenté un produit marocain, en darija parce que ça n'a pas été produit auparavant.
Des projets ?
Actuellement, on produit deux dessins animés marocains : « Hikayat wa 3ibar » qui sera diffusé sur la SNRT et la série historique « Les Marocains du ciel » sur 2M et qui est une biographie d'un personnage qui a marqué l'histoire.


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