Espagne : l'économie a démarré l'année sur les chapeaux de roues    Tamuda Bay Eco Triathlon : Le sport au service du développement territorial    Entretien de M. Bourita à Banjul avec son homologue du Mali    Conseil de gouvernement : adoption d'un projet de loi sur la réforme des CRI et la création des commissions régionales unifiées d'investissement    Message de condoléances et de compassion de SM le Roi au Président des Emirats Arabes Unis suite au décès de SA Cheikh Tahnoun Ben Mohamed Al Nahyan    15è Sommet de l'OCI: Début à Banjul de la réunion des ministres des AE avec la participation de M. Bourita qui préside la délégation marocaine    Conseil de gouvernement: Adoption d'un projet de décret relatif aux principes et règles d'organisation des administrations de l'Etat    Mondial 2030 : Les explications de Nizar Baraka sur le plan d'infrastructures    Ligue Europa: Le Leverkusen d'Adli prend une option, l'OM de Harit nourrit encore l'espoir    Baitas sur la réforme des retraites : le gouvernement n'a de choix que d'aller de l'avant    M. Bourita s'entretient à Banjul avec son homologue du Niger    Décès du militant Abdelaziz Nouidi    Casablanca : Nabila Rmili veut donner un nouveau cachet à la métropole    CapAccess by BOA. Des rencontres régionales pour dynamiser l'investissement    Industrie: accès au financement "normal" pour 66% des patrons au T1-2024    RSB-USMA : Les détails sur la décision du TAS qui mettent à mal la presse algérienne    Achraf Hakimi devient le joueur marocain le plus capé de la Ligue des Champions    Comment le Maroc est devenu un hub pour les écoles étrangères    Maroc : Le serval aperçu à Tanger a regagné son domicile    Nadia Fettah participe à la Réunion du Conseil de l'OCDE au niveau des Ministres    L'ONDA lance un appel d'offres pour la conception et le suivi des travaux de construction de son nouveau siège social    La Mauritanie annule la hausse des taxes imposée aux importations agricoles marocaines    Chambre des représentants: plénière mercredi pour examiner le bilan d'étape de l'action gouvernementale    Surveillance des projets à Casablanca : Le wali exige un rapport détaillé    National ''Amateurs''/ J26: Yaâcoub El Mansour promu, quatre équipes en duel pour le second billet !    Real Madrid : Thibaut Courtois est en avance sur ses temps de passage    Zenata Top 32 : lancement de la saison surf et bodyboard par la SAZ    Johannesburg plongée dans le noir après le vol de câbles électriques    Le Burkina, Niger et le Mali appelés à « reconsidérer » leur sortie de la Cedeao    Le Maroc se classe premier au Major Field Test (MFT)    Ait Taleb débloque 72 millions DH pour l'achat de 122 ambulances    Jazzablanca 2024 : un line-up époustouflant avec Candy Dulfer, Hind Ennaira et Sarah & Ismael    Festival Gnaoua et Musiques du Monde : une expérience vibrante pour l'édition 2024    Rétro-verso : Quand les corsaires de Salé gardaient nos frontières...    Bakou : le Maroc prône une préservation de la paix via la culture    Grippe aviaire : l'OMS juge « faible » le risque global posé par le virus H5N1    Emoi à Sefrou suite à l'assassinat d'un lycéen de 16 ans    Sahara : La pertinence du plan d'autonomie marocain mise en avant au Parlement britannique    Propriété intellectuelle : l'ANME hausse le ton    Sécurité : visite du président du Comité militaire de l'OTAN    Recherche scientifique : l'UIR s'allie à l'Université du Mississippi    La Planète des Singes : « Le nouveau royaume » offre un nouveau souffle à la saga (VIDEO)    Moroccan embassy debunks viral video : Assault not in Morocco, police not involved    Maroc : Vers la constitution d'un comité de soutien au «peuple kabyle»    Kenya : L'ambassade du Maroc débunke une vidéo sur la police    Tanger: Un bâtiment inscrits sur la liste des lieux historiques menacés d'Amérique    Maroc : Décès du violoniste et professeur de musique Ahmed Hbicha    Jazz Day: Le choix de Tanger reflète la capacité du Maroc de réussir l'organisation de grands événements internationaux    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Presse Le chainon manquant
Publié dans L'observateur du Maroc le 16 - 09 - 2009

Les remous, très graves, au sein de la presse écrite posent la question du rôle de celle-ci dans la construction démocratique, au-delà de la possible manipulation étrangère.
La nouvelle crise entre la Justice et quelques journaux est probablement la plus grave de l'histoire du Maroc parce qu'elle touche la stabilité du pays et met en lumière le danger de la défiance systématique vis-à-vis de l'Etat et celui de la manipulation étrangère.
Tout est parti d'un acte qui aurait dû être salué comme une avancée dans la modernité. Atteint d'une affection bénigne qui l'obligeait au repos, le Roi a publié un communiqué, un bulletin de santé.
Le lendemain, cette thèse était présentée comme suspecte et les spéculations ont commencé, la surenchère habituelle a fait le reste. Le Roi serait atteint d'une maladie très grave et la succession serait ouverte, les journalistes se découvrant alors des talents de constitutionnalistes.
C'est une atteinte claire à la stabilité du pays qui peut avoir des effets néfastes tant sur le plan économique, en faisant fuir les investisseurs, que sur le plan politique en interne et à l'international.
A qui profite le crime ?
Il ne faut pas chercher bien loin. La source, unique et identifiée, de nos confrères s'appelle Pedro Canales. C'est un journaliste espagnol «spécialisé» dans le Maroc. Proche des milieux anti-marocains, il s'est illustré en étant derrière toutes les opérations de désinformation en direction du Maroc.
Ainsi, dans son palmarès on trouve la fameuse affaire des officiers libres montée de toutes pièces autour d'un sous-officier déserteur, cherchant à immigrer en Espagne. Le même Pedro Canales n'a jamais hésité à colporter toutes les rumeurs qui peuvent nuire au Maroc, à ses institutions et aux membres de la famille royale. Pire qu'un journaliste anti-marocain, Pedro Canales est un professionnel de la désinformation, nostalgique du franquisme, qui n'a aucune éthique.
C'est cette raclure qui a écrit, il y a quelques mois, que le Roi était en France, non pas en visite privée, mais pour soigner une maladie très grave. «Le scoop» est tombé à l'eau, parce qu'aucune source, y compris française, ne lui a accordé du crédit. Le bulletin de santé du Roi constituait une occasion trop belle pour relancer cette opération de déstabilisation. Il écrit un papier où il relance sa thèse de la maladie grave et évoque sans vergogne l'ouverture de la succession. Le site du polisario traduit le texte, qui devient pour la presse nationale des «sources fiables»ou «bien informées». La manipulation a fonctionné, Canales, ses maîtres et le polisario boivent du petit lait. Ils ont réussi, sans trop se fatiguer, à embarquer une partie de la presse dans ce complot.
A qui sert la défiance ?
Si cette manipulation a fonctionné, c'est parce que le corps de la presse est loin d'être immunisé. Le respect des règles de base du métier, c'est-à-dire la confrontation des sources indépendantes aurait constitué une frontière. Mais il faut savoir que la majorité des articles livrés au lecteur sont mono sources.
A ce manque de vigilance s'ajoute une posture qui est celle de la défiance systématique vis-à-vis de l'Etat. Cette défiance était la règle chez la presse partisane et elle était normale. Le contexte politique s'y prêtait. Surtout qu'à l'époque, la presse partisane était le porte-parole d'un projet alternatif.
Qu'en est-il aujourd'hui ? Nous sommes dans une phase de transition soutenue par toutes les fractions politiques et l'immense majorité des Marocains. La presse dite indépendante ne porte aucun projet, ne représente qu'elle-même et les intérêts sonnants et trébuchants de ses promoteurs. Dans ce contexte, la posture de la défiance systématique vis-à-vis de l'Etat n'est rien d'autre qu'un simple argument de vente, quand ce n'est pas une arme qui renforce l'arsenal du chantage sur la sphère économique.
Une telle presse est l'un des handicaps majeurs de la transition marocaine. Elle est au service de tous les conservatismes qu'elle alimente par la suspicion à tout prix, par la banalisation des avancées. C'est le chainon manquant de la transition, parce qu'au lieu de relayer, d'initier les débats publics permettant de faire avancer la transition, dans la contradiction bien sûr, elle les pollue en plaidant le doute, en utilisant l'invective et en prônant la démobilisation.
Vivement le code
La crise actuelle n'est qu'un avatar supplémentaire d'une dérive qui a commencé avec le nouveau règne. L'extension du champ des libertés a ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrés des gens qui ne maîtrisent même pas l'abécédaire du journalisme.
Ils ont fait du bras de fer avec les institutions et la classe politique leur gagne-pain. Les dérapages multiples les ont finalement renforcés dans leur idée de la pratique journalistique.
Les ONGs les défendent au nom d'une liberté de la presse sans limite. A l'international, ils arrivent à obtenir le soutien d'ONGs peu au fait des pratiques de cette presse, toujours au nom de la défense de la liberté, l'Etat finit par céder. La loi n'ayant jamais été appliquée, elle en devient caduque.
Le code de la presse qui devait normaliser cette profession est toujours en attente. Les ministres successifs de la Communication traînent dans des négociations avec le syndicat des journalistes et les éditeurs. Négociations qui n'ont aucune chance d'aboutir à un consensus. La profession veut éliminer la coercition, sans même offrir en échange une forme d'autorégulation efficace. Les représentants de la profession cèdent eux-mêmes à une presse qu'en privé ils n'ont de cesse de condamner. Ils n'ont jamais dénoncé un dérapage et soutiennent ceux qui sont condamnés pour diffamation, comme si celle-ci était une fatalité pour le journaliste.
L'Etat doit assumer ses responsabilités et déposer son projet de code au parlement. C'est à la représentation nationale d'en décider et pas à des représentants qui n'ont même pas l'appui unanime de ceux qu'ils sont censés représenter. En attendant, il faut appliquer la loi, toute la loi, rien que la loi.
Pour en revenir à la crise actuelle, il ne suffit pas de la regretter, ni même de pointer du doigt les fautifs. Il faut en tirer toutes les leçons, en particulier sur l'impact que peut avoir une attitude désinvolte par rapport à des informations très sensibles. En dehors des règles universelles du journalisme, la profession est désarmée et facile à manipuler. C'est ce constat, et donc le respect strict des règles, qui protège l'indépendance de la presse.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.