Au cœur de cette vision : l'établissement du premier terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) au port de Nador West Med, pivot d'un réseau futur de gazoducs maillant le territoire national. Ce projet vise à relier le futur terminal au Gazoduc Maghreb-Europe (GME) tout en alimentant des centrales électriques et des zones industrielles clés comme Kenitra et Mohammedia. À terme, cette dorsale énergétique rejoindra d'autres points névralgiques, notamment les terminaux prévus sur la façade atlantique et le mégaprojet du Gazoduc Afrique-Atlantique en développement via Dakhla. Flexibilité énergétique, compétitivité industrielle Si le Royaume mise sur le gaz, ce n'est pas pour freiner sa course vers le renouvelable, bien au contraire. « Le gaz est un appui, un stabilisateur du système », a rappelé la ministre Benali. Il offre la souplesse nécessaire à l'intégration massive des énergies intermittentes comme le solaire ou l'éolien, notamment grâce aux cycles ouverts ou combinés alimentés au gaz naturel. Mais l'enjeu ne se limite pas à l'équilibre énergétique. Cette infrastructure gazière vise aussi à renforcer la souveraineté énergétique du Maroc, à verdir ses processus industriels et à anticiper les exigences du marché mondial, notamment la fiscalité carbone que l'Union européenne et d'autres régions s'apprêtent à déployer. Avec cet AMI, le gouvernement marocain invite les opérateurs privés nationaux et internationaux à s'associer à cette nouvelle aventure énergétique. L'appel s'inscrit dans une feuille de route ambitieuse pour un écosystème gazier durable, comprenant toutes les étapes nécessaires à la maturation rapide de ce marché encore balbutiant mais stratégique.