Avec plus de 800 participants et 46 exposants internationaux, le CBD 2025 mettra en lumière, les technologies qui façonnent déjà l'avenir du broadcast. Au programme de cette nouvelle édition qui se tient à Casablanca les 10 et 11 juin : Nouvelles normes IP (SMPTE 2110), déploiement de la 5G, cloud computing et intelligence artificielle, autant d'enjeux cruciaux pour la production et la diffusion des contenus audiovisuels, comme l'expliquent les organisateurs. L'avenir du broadcast Cette édition propose un panel de conférences, ateliers et tables rondes avec la participation d'experts reconnus. Ils aborderont les défis majeurs du secteur, comme l'automatisation des workflows, la cybersécurité dans les environnements audiovisuels, ou encore la convergence entre télévision, radio et plateformes numériques. Pendant deux jours, débat et échange autour de thématiques phares telles la virtualisation des studios, l'harmonisation entre broadcast traditionnel et streaming OTT, l'audio immersif, le métavers média, ainsi que la stratégie multicanale des radios privées. Autant de sujets au cœur des mutations technologiques et stratégiques actuelles. Lieu de rencontre mais également de débat, le salon a proposé ce mardi 10 juin deux rencontres axées sur « La place des médias traditionnels face aux nouveaux médias » et « CAN 2025 et Mondial 2030 : Quelles opportunités pour les médias ». Réunissant des intervenants de différents horizons, la première conférence était l'occasion d'analyser la situation actuelle des médias, les enjeux de l'ère numérique et les défis liés à cette transformation ayant révolutionné le monde des médias. Entre adaptation, évolution et concurrence avec les médias alternatifs, les intervenants ont conclu le débat en recommandant l'organisation d'Assises des médias pour une réorganisation et une adaptation collective aux nouvelles donnes. CAN et Mondial, de belles opportunités mais... «La Champion's league qui a eu lieu à Istanbul en 2023 est un exemple éloquent sur les opportunités de tels événements. Les recettes générées pour les commerçants d'Istanbul se sont élevées de manière directe à 120 millions d'euros. C'était des recettes en augmentation de 46%. La Turquie est un pays qui figure sur le top 5 mondial en termes d'arrivées touristiques et qui arrive à drainer 50 millions de touristes chaque année. Pourtant il parvient à faire la différence avec un seul événement , un match de football... Cela montre toute l'étendue de ce qu'on peut faire au Maroc avec ces deux événements d'envergure continentale et mondiale », explique Hicham Bensaid Alaoui , fondateur de HBA Consulting. Intervenant lors de la conférence « CAN 2025 et Mondial 2030 : Quelles opportunités pour les médias », l'économiste cite également l'exemple espagnol pour démontrer l'importance de la concordance d'une politique volontariste de grands travaux avec une politique sportive. Ceci dans le but de bien rentabiliser l'organisation d'événements majeurs. « Le Maroc tout comme l'Espagne et la Turquie sont des pays à l'histoire millénaire. Des exemples d'alchimie entre un ADN de puissance, de grandeur, une politique volontariste de grands travaux et de formation professionnelle. Il peut y arriver, il faut juste savoir saisir l'opportunité qui se présente », insiste l'économiste. L'élément humain Même son de cloche du côté de Reda Bennis, présentateur, producteur (Podcast Lab) qui a vécu l'aventure du Mondial Qatar en direct et depuis son début. « Au Qatar, l'organisation qui se chargeait des préparatifs du mondial s'appelait « Projets et patrimoine », cette appellation est très significative. Car au-delà de l'événement sportif, le pays était en train de se construire un « héritage » et un patrimoine dont la durée de vie dépasse largement la durée de la coupe du monde », explique le producteur. Un patrimoine qui selon Bennis ne devrait pas se limiter aux infrastructures, aux constructions sportives mais doit absolument impliquer les médias : organes, pratique journalistique et élément humain. « L'une des clefs majeures reste l'élément humain sans lequel toute évolution ne peut aboutir. Et pour accompagner des événements sportifs de cette envergure, il est absolument nécessaire de préparer des ressources humaines et des journalistes bien qualifiés et à la hauteur de telles manifestations », note de son côté Dounia Siraj, journaliste sportive. Le " Mondial des médias " «Certes, il y a là une belle opportunité à fort potentiel lucratif pour les médias, mais elle ne peut donner fruit sans une volonté des marques. Or aujourd'hui ces dernières n'arrivent pas encore à associer leur image à du contenu dédié au sport. Et c'est là que les médias devraient redoubler d'effort pour les séduire et les attirer sur leur terrain de jeu », ajoute de son côté Réda Bennis en évoquant l'épineuse problématique de la formation pour pouvoir exporter l'expertise médiatique nationale, surtout avec la concurrence rude au niveau régional et international lors d'événement d'envergure comme le Mondial ou encore la CAN. « Pour la Coupe du monde, on parle d'un mois de compétition qui se prépare et se joue à 360 degrés. C'est avant la compétition, pendant la compétition et après la compétition. Pour les médias, il faut être prêt, sur la défensive, bien outillé, bien formé, extrêmement professionnel et concurrentiel pour ne pas se faire manger cru par les médias internationaux qui arriveront avec l'artillerie lourde. Au-delà de la compétition footballistique, ça sera également le mondial des médias », conclut le producteur. Espace d'échanges et de networking En plus des conférences, le CBD offre une plateforme de rencontres professionnelles. Constructeurs, intégrateurs, médias, régulateurs et institutions de formation se retrouvent pour partager retours d'expérience, projets concrets et démonstrations en direct. Les visiteurs pourront découvrir une large gamme de solutions : écrans LED, équipements de production, systèmes d'automation, digital signage, salles hybrides, et infrastructures IP, avec une attention toute particulière portée à la transition numérique. L'édition 2025 réunit les poids lourds du secteur audiovisuel marocain : SNRT, SOREAD 2M, Medi1, NRJ Maroc, la MAP, ou encore la HACA. Côté formation, l'ISIC, l'ISMAC et l'UM6P sont également de la partie soulignant le rôle crucial de l'innovation pédagogique dans la montée en compétences des futurs talents.