Ancrée dans les pactes nationaux pour l'énergie portés par les pays eux-mêmes, M300, à laquelle toute une journée a été dédiée en marge de l'Africa Investment Forum (AIF) 2025, œuvre à transformer l'accès à l'énergie à travers des partenariats coordonnés, des réformes politiques et des investissements du secteur privé. Intervenant à cette occasion, Kevin Kariuki, vice-président en charge de l'Energie, du Climat et de la Croissance verte à la BAD, a souligné que la Mission 300, qui est soutenue par la Fondation Rockefeller, l'Alliance mondiale pour l'énergie pour les peuples et la planète (GEAPP) et le Forum sur l'énergie durable, repose sur des partenariats prometteurs avec les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Il a insisté sur la pertinence de tenir cette journée en parallèle de l'AIF, rappelant que le secteur privé représente un maillon essentiel de la Mission 300. Pour lui, il s'agit d'une conviction pleinement assumée, puisque l'engagement du secteur privé s'inscrit au cœur des cinq piliers stratégiques de cette initiative continentale. Kariuki a également révélé que l'analyse préliminaire des compacts énergétiques de 29 pays montre que 50% du financement nécessaire à leur mise en œuvre proviendra du secteur privé, encourageant les pays présentant leurs compacts énergétiques lors du Forum (les Comores, l'Ethiopie, la Gambie, le Lesotho et la Guinée) à le faire avec dynamisme pour attirer les financements nécessaires aux investissements critiques. Pour sa part, le directeur régional de pratique à la Banque mondiale, Erik Fernstrom, s'est félicité de réunir dirigeants, expertises et capitaux pour développer des opportunités d'investissement et des partenariats stratégiques en vue d'atteindre les objectifs de la Mission 300. Il a salué l'engagement ferme de la BAD et de la BM, aux côtés des 29 pays participant à la mise en œuvre de leurs compactes énergétiques nationales. Faisant état de résultats encourageants, Fernstrom a assuré que les deux institutions poursuivront leurs actions en matière de connectivité, en mettant en œuvre près de 90 projets pour étendre l'accès à l'énergie et environ 60 projets pour le secteur énergétique au sens large, incluant les réseaux de transmission, la production d'énergie renouvelable ainsi que les réformes et la restructuration des services publics. Dans ce sens, il a cité le progrès remarquable du Maroc depuis le début des années 2000, avec son accès universel à l'énergie à 100%, comme un exemple à suivre que de nombreux pays partenaires aspirent à reproduire. S'appuyant sur les enseignements tirés des précédentes étapes en Tanzanie, à Londres, à New York, et sur le Forum africain sur le climat et la mobilité (ACMF) prévu à Johannesburg, les partenaires de M300 proposent une série d'engagements dédiés au sein de l'AIF, combinant approfondissement transactionnel, apprentissage entre pairs et opportunités de mise en relation ciblées entre gouvernements et investisseurs privés. L'AIF, qui se tient du 26 au 28 novembre sous le thème « Réduire les écarts : mobiliser les capitaux privés pour libérer le plein potentiel de l'Afrique », constitue une plateforme d'investissement visant à faciliter les investissements internationaux en Afrique en réunissant les promoteurs de projets, les financiers, les gouvernements ainsi que d'autres parties prenantes clés, dans l'objectif de conclure des transactions.