Subventions aux cliniques privées : Après la polémique, Tahraoui sommé de révéler la liste et la nature des aides    Addis-Abeba: signature d'un mémorandum d'entente entre la CUA et l'Union Panafricaine de la Jeunesse    Lutte antiterroriste: L'ONU se félicite du partenariat "continu" avec le Maroc en faveur de la sécurité en Afrique    Banques : le déficit de liquidité se creuse de 1,61% du 25 septembre au 1er octobre    Hassan Sentissi El Idrissi : "Le principal défi concerne l'eau"    Fès, point de départ du Rallye du Maroc 2025, prévu du 10 au 17 octobre    Nayef Aguerd victime d'une "agression" à l'aéroport de Marignane en France    Les températures attendues ce mardi 7 octobre 2025    Le temps qu'il fera ce mardi 7 octobre 2025    Revue de presse de ce mardi 7 octobre 2025    USA : Trump annonce que les poirds importés seront taxés à 25%    Etats-Unis: la délivrance de visas étudiants en baisse de 20%    France : la démission éclair du gouvernement Lecornu plonge l'exécutif dans une impasse politique    Les dispositions légales et réglementaires n'encadrent pas clairement les services de transport via les applications intelligentes    Transport routier : enfin l'heure de la réforme ?    Fouzi Lekjaa, artisan de la rentabilité financière de la CAF    Lionceaux U17 : Elyes Saïdi forfait après une commotion cérébrale    Le Maroc, plan A, B et C : la foi de Motsepe dans la CAN 2025    Santé publique : le ministère tente d'ajuster le tir    Cours des devises du mardi 07 octobre 2025    Climat des affaires et institutions : le ministre saoudien de l'Investissement salue la confiance inspirée par le Maroc    Edito. Confiance à reconstruire    Le Bureau des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme célèbre à Rabat cinq années de coopération avec le Maroc dans la formation antiterroriste en Afrique    Conseil de gouvernement : réforme du Code de commerce et stratégie du développement durable au menu    L'innovation moderne révolutionne la médecine traditionnelle au Xinjiang    Hôpital Hassan II d'Agadir : les enquêtes bouclées    Le tribunal de Rabat confirme en appel la condamnation d'Ibtissame Lachgar à deux ans et demi de prison pour «atteinte à l'islam»    Musée Mohammed VI : une nouvelle directrice à la barre    La signature de l'accord agricole Maroc-UE amendé vient renforcer un partenariat de longue date entre Rabat et Bruxelles (Commission européenne)    En images : manœuvres aériennes maroco-françaises dans l'Est du Maroc    Amine Tehraoui suspend le soutien public à sept cliniques privées tandis que la répartition sanitaire nationale révèle de profondes disparités régionales    En huit mois, le Maroc importe plus de 660 000 tonnes de produits agricoles russes pour 1,46 milliard de dirhams    African Young Women in Action : le cinéma africain s'écrit au féminin    Elvis Ntambua Mampuele : "Mon père désarmait les enfants-soldats"    Espagne : Le procès du Marocain responsable de l'attaque d'Algésiras commencer    Décès à l'hôpital d'Agadir: Les responsables temporairement suspendus    GenZ212 : Plaidoyer de Baraka pour un débat national apaisé    Flottille pour Gaza: Israel annonce l'expulsion de 171 militants, 2 Marocains encore retenus    Lecornu déplore les "appétits partisans" ayant motivé sa démission    FNM: Nadia Sabri, nouvelle directrice du Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain    Mohamed Hamidi, pionnier de l'art moderne marocain, s'éteint à 84 ans    Zagora: lever du rideau sur le 19è Festival international du film transsaharien    Australie : Fusillade à Sydney, jusqu'à 100 coups tirés et 20 blessés    Epson et le FIAV forment la nouvelle génération d'artistes marocains au vidéo mapping    La Chine déclenche une alerte d'urgence après le typhon "Matmo"    Marrakech: le musée Yves Saint Laurent accueille une exposition sur le couturier et ses chiens    Match amical : Le Maroc U17 affronte le Sénégal    Mondial U20 : Les Lionceaux de l'Atlas connaissent leur adversaire pour les 8ès    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Après le constat, où sont les actes ?
Publié dans L'observateur du Maroc le 16 - 05 - 2019


Par Ahmed Charaï
Les assises de la fiscalité ont enregistré un fait inédit. Dans une intervention très émotive, Zouhair Chorfi, Secrétaire Général du ministère des Finances, a dénoncé l'usage du noir, en particulier, dans les cliniques privées. Très applaudie sur le moment, son intervention suscite beaucoup de remous et pose beaucoup de questions.
Sur le plan remous, et comme on pouvait s'y attendre, le secteur des cliniques privées réagit fortement et demande même la démission de Zouhair Chorfi. Le secteur s'estime stigmatisé « alors qu'il pallie à l'insuffisance des structures de la Santé publique ». Plus étonnant, le syndicat UMT des Finances exige « la publication de la liste des cliniques accusées ». Demande extravagante parce que le secret fiscal est protégé au Maroc et que l'on ne voit pas l'utilité d'un « name to shame » qui ne servirait qu'à livrer des gens à la vindicte populaire.
Les questions, elles, sont nombreuses. Le Secrétaire Général n'est pas un homme politique. C'est un haut fonctionnaire, estimé, mais qui a un devoir de réserve. Une telle sortie de la part du ministre, aurait été un moment politique. De la part du Secrétaire Général, dans la sphère publique, elle étonne. Même si le citoyen qu'il est a le droit d'exprimer ses opinions dans la sphère privée. Cette dissonance laisse ouverte la question de savoir si c'était une initiative personnelle, ou un acte officiel.
La question la plus pertinente c'est « et après ? » Le constat dressé est terrible et il est malheureusement, largement partagé par la vox-populi. Dans cette situation ce que l'on attend ce sont les mesures prises…dès le lendemain. L'Exécutif n'est pas là pour se limiter à dresser les constats, mais pour agir contre les situations qu'il juge, lui-même, insupportables.
La normalisation fiscale, la mise au pas des fraudeurs, est une nécessité absolue, pour donner à l'Etat les moyens nécessaires à ses politiques publiques. Elle répond aussi à un souci d'équité fiscale. Cela ne peut s'obtenir par des oukases, ou encore des campagnes conjoncturelles comme celle visant les professions libérales en fin d'année.
Mais tout cela ne peut exonérer l'Etat de ses fonctions régaliennes. Si les cliniques privées se sentent en position de force vis-à-vis de ce qu'elles considèrent comme des clients et non pas des patients, c'est à cause d'une défaillance terrible de la santé publique. Si les gens acceptent de payer au noir, le prix fort, c'est parce que l'accès aux soins dans les hôpitaux publics est d'une très grande complexité. La sévérité des contrôles est indissociable de la réforme de la santé publique. C'est la faiblesse de l'offre de celle-ci qui encourage le comportement mercantile, non éthique de certaines cliniques privées.
L'action gouvernementale ne sera efficiente que si elle combine l'action de fond, la réforme de la santé, à la répression de la fraude. Se limiter au constat serait du pur populisme sans lendemain. Un gouvernement n'est pas là pour s'indigner, mais pour gouverner c'est-à-dire agir.Les assises de la fiscalité ont enregistré un fait inédit. Dans une intervention très émotive, Zouhair Chorfi, Secrétaire Général du ministère des Finances, a dénoncé l'usage du noir, en particulier, dans les cliniques privées. Très applaudie sur le moment, son intervention suscite beaucoup de remous et pose beaucoup de questions.
Sur le plan remous, et comme on pouvait s'y attendre, le secteur des cliniques privées réagit fortement et demande même la démission de Zouhair Chorfi. Le secteur s'estime stigmatisé « alors qu'il pallie à l'insuffisance des structures de la Santé publique ». Plus étonnant, le syndicat UMT des Finances exige « la publication de la liste des cliniques accusées ». Demande extravagante parce que le secret fiscal est protégé au Maroc et que l'on ne voit pas l'utilité d'un « name to shame » qui ne servirait qu'à livrer des gens à la vindicte populaire.
Les questions, elles, sont nombreuses. Le Secrétaire Général n'est pas un homme politique. C'est un haut fonctionnaire, estimé, mais qui a un devoir de réserve. Une telle sortie de la part du ministre, aurait été un moment politique. De la part du Secrétaire Général, dans la sphère publique, elle étonne. Même si le citoyen qu'il est a le droit d'exprimer ses opinions dans la sphère privée. Cette dissonance laisse ouverte la question de savoir si c'était une initiative personnelle, ou un acte officiel.
La question la plus pertinente c'est « et après ? » Le constat dressé est terrible et il est malheureusement, largement partagé par la vox-populi. Dans cette situation ce que l'on attend ce sont les mesures prises…dès le lendemain. L'Exécutif n'est pas là pour se limiter à dresser les constats, mais pour agir contre les situations qu'il juge, lui-même, insupportables.
La normalisation fiscale, la mise au pas des fraudeurs, est une nécessité absolue, pour donner à l'Etat les moyens nécessaires à ses politiques publiques. Elle répond aussi à un souci d'équité fiscale. Cela ne peut s'obtenir par des oukases, ou encore des campagnes conjoncturelles comme celle visant les professions libérales en fin d'année.
Mais tout cela ne peut exonérer l'Etat de ses fonctions régaliennes. Si les cliniques privées se sentent en position de force vis-à-vis de ce qu'elles considèrent comme des clients et non pas des patients, c'est à cause d'une défaillance terrible de la santé publique. Si les gens acceptent de payer au noir, le prix fort, c'est parce que l'accès aux soins dans les hôpitaux publics est d'une très grande complexité. La sévérité des contrôles est indissociable de la réforme de la santé publique. C'est la faiblesse de l'offre de celle-ci qui encourage le comportement mercantile, non éthique de certaines cliniques privées.
L'action gouvernementale ne sera efficiente que si elle combine l'action de fond, la réforme de la santé, à la répression de la fraude. Se limiter au constat serait du pur populisme sans lendemain. Un gouvernement n'est pas là pour s'indigner, mais pour gouverner c'est-à-dire agir.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.