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Stratégie nationale 2009-2020 : ces ressources hydriques qui vont à vau-l'eau
Publié dans L'opinion le 14 - 02 - 2021

La mise en œuvre de la stratégie nationale de l'eau 2009-2020 a été marquée par plusieurs défaillances, selon un rapport présenté mardi 9 février par le groupe de travail thématique sur l'évaluation des politiques publiques.
Le groupe de travail thématique sur l'évaluation des politiques publiques, à la Chambre des conseillers, a présenté son rapport sur «la stratégie nationale de l'eau 2009-2020» le mardi 9 février. Cette séance s'est déroulée en présence de Mustapha Ramid, ministre d'Etat chargé des Droits de l'Homme et des relations avec le Parlement, Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Abdelkader Amara, ministre de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, et Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur. Présidé par Rahal El Mekkaoui, le groupe de travail, composé de 11 autres conseillers, a fait un diagnostic qui a pointé plusieurs défaillances. « Le Maroc est menacé par la raréfaction des ressources hydriques. La stratégie nationale de l'eau, qui est arrivée à échéance aujourd'hui, n'a pas apporté grand-chose », a résumé, en marge de l'événement, Khadija Ezzoumi, du Groupe Istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme ». « Le gouvernement n'a pas continué sur la lancée des gouvernements qui l'ont précédé, ce qui a causé un retard préjudiciable », a ajouté Mme Zoumi.
Des retards et des défaillances
Le rapport présenté par le groupe thématique énumère plusieurs défaillances et obstacles qui ont entravé l'exécution de la stratégie nationale. Parmi ces dysfonctionnements, le rapport pointe l'absence d'une vision concrète sur la gestion du secteur de l'eau, le manque de données et d'indicateurs précis, l'instabilité du département de tutelle et la multiplicité des intervenants, l'absence de convergence et de coordination dans l'élaboration et l'exécution des programmes relatifs à l'eau, ou encore le manque d'intégration des risques climatiques dans les stratégies sectorielles à moyen et à long terme. Le groupe thématique parlementaire, chargé de l'évaluation des politiques publiques, a également souligné l'absence de visibilité financière, l'irrégularité des fonds alloués aux projets hydrauliques et les difficultés de cession des terrains pour la construction de barrages et d'infrastructures hydrauliques. Le rapport présenté à la Chambre des conseillers n'a pas manqué de souligner la problématique de surexploitation des eaux souterraines et l'inadéquation de certaines superficies irriguées avec les ressources hydriques disponibles.
Les recommandations formulées
Face au constat d'échec de la stratégie nationale de l'eau, le groupe thématique a formulé plusieurs recommandations pour garantir une gestion efficiente et adaptée des ressources. Le rapport du groupe thématique a ainsi insisté sur l'importance de faire converger les politiques et les programmes liés à la gestion des ressources en eau, en mettant l'accent sur l'élaboration de plans d'action régionaux adaptés. Les membres du groupe ont par ailleurs appelé à accélérer l'adoption des décrets d'application de la loi 36.15 relative à l'eau, à renforcer et à promouvoir le rôle de la police de l'eau, et à doter les agences des bassins hydrauliques de plus de moyens. Sachant que certaines régions du Royaume se retrouvent excédentaires en ressources hydriques, alors que d'autres zones vivent en deçà du seuil de la pénurie, le rapport du groupe thématique a appelé à mettre en place des mécanismes de transfert des volumes d'eaux excédentaires. Parmi les recommandations, figure enfin la nécessité de mettre en œuvre des programmes de sensibilisation à l'économie de l'eau.
L'environnement aux abonnés absents
« Pour s'acquitter de sa mission, le groupe de travail thématique a pu compter sur la réactivité et collaboration de plusieurs ministères et départements concernés par la stratégie de l'eau qui ont répondu aux questions leur ayant été adressées », a expliqué M. El Mekkaoui. Le ministère de l'Energie, des Mines et de l'Environnement n'a cependant pas donné de suite favorable aux sollicitations du groupe de travail arguant que « le sujet de la stratégie nationale de l'eau n'entre par dans ses prérogatives ». « Le ministère de l'Energie, des Mines et de l'Environnement a été sollicité pour répondre aux questions liées à l'atteinte des objectifs de développement durable, qui concernent l'eau et les problématiques liées à la pollution », a pourtant précisé M. El Mekkaoui dans son mot d'introduction. Malgré l'absence de M. Aziz Rabah et le manque de collaboration de son ministère, le groupe de travail n'a pas manqué de formuler des recommandations qui touchent directement le Département de l'Environnement et appellent, entre autres, à la protection des ressources en eau contre la pollution à travers une application plus rigoureuse des lois y afférant.
Oussama ABAOUSS
3 questions à Charafat Afilal, ex-Secrétaire d'Etat chargée de l'Eau
« Le développement se fait parfois au détriment de la capacité locale en ressources hydriques disponibles»
Mme Charafat Afilal, ancienne Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, chargée de l'Eau, a répondu à nos questions.
- Quel est votre point de vue sur le rapport relatif à l'évaluation de la stratégie nationale de l'eau ?
- Les constats présentés par le rapport ont déjà été faits par plusieurs instances de gouvernance. Tous ont pointé des défaillances et notamment les retards accusés au niveau de la mise en œuvre du programme et des projets de la stratégie. Le secteur de l'Eau se base principalement sur la planification. Or, la planification des investissements ne coïncide pas toujours avec la planification sectorielle.
- Ces retards sont-ils dus à un manque de convergence des départements ?
- Pas forcément. Le ministère des Finances planifie selon la santé des finances publiques. Quand un projet est planifié et que le financement n'est pas disponible immédiatement, il y a un glissement du délai. Il arrive également que la réalisation d'un projet soit elle-même retardée quand les travaux sont bloqués par des problèmes techniques, de foncier, ou d'acceptation par les populations. Tous ces aspects doivent justement être pris en compte au moment de la planification pour éviter qu'un éventuel retard n'impacte négativement la capacité des infrastructures existantes à répondre aux besoins immédiats. Il y a également une autre problématique majeure, c'est le développement qui se fait parfois au détriment de la capacité locale en ressources hydriques disponibles...
- Le rapport pointe également une instabilité du département de tutelle et une multiplicité des intervenants. Qu'en pensez-vous ?
- La multiplicité des intervenants dans le domaine de l'eau est une réalité partout dans le monde, car c'est un secteur qui est assez complexe où une certaine segmentation des métiers est nécessaire. Concernant l'instabilité du département de l'Eau, je ne peux que déplorer le sort de celui-ci qui, à mon avis, a été soumis à des caprices de politiques.
Recueillis par O. A
Eaux usées
153 stations d'épuration depuis 2006
S'exprimant à l'issue de la présentation du rapport préparé par le Groupe de travail thématique sur l'évaluation des politiques publiques à la Chambre des conseillers sur la stratégie nationale de l'eau 2009-2020, Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, a souligné que « 153 stations de traitement des eaux usées d'une capacité de 3,38 millions de M3 ont été réalisées depuis le lancement du Programme national d'assainissement liquide (PNA) ».
Sur le registre de la réutilisation des eaux usées traitées, quelque 45 millions de M3 d'eaux ont été mobilisés, dont 23 millions de M3 ont été réutilisés dans l'irrigation des parcours de golf, des zones vertes ainsi qu'à des fins industrielles. Le ministre délégué a par ailleurs expliqué que« les investissements réalisés dans le cadre du PNA ont permis d'améliorer les indicateurs en la matière dans les zones urbaines avec un taux de raccordement de 76 % en 2018, et de 82% l'an dernier, contre 70% en 2006, soit un taux de réalisation de 102 % des objectifs programmés ». Le taux de traitement des eaux usées a pour sa part atteint 56 % en 2020, en comparaison avec 7 % en 2006, soit « l'équivalent de 94 % des objectifs programmés ». Rappelons que le programme national d'assainissement liquide et d'épuration d'eaux usées, lancé en 2006, vise à généraliser le raccordement au réseau d'assainissement dans les zones urbaines pour atteindre un taux de 80%. Il vise également à réduire de 60% au moins le taux de la pollution à l'horizon 2020.
Repères
17 barrages opérationnels parmi 60 programmés
Suite à la présentation de l'évaluation du groupe de travail thématique, le ministre de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau a expliqué que parmi les 60 barrages programmés dans le cadre de la stratégie nationale de l'eau 2009- 2020, 26 barrages ont été réalisés ou sont en cours de réalisation (dont 17 seulement en exploitation), 18 ont été inclus dans le programme national 2020-2027, alors que 16 barrages n'ont pas été pris en compte, soit pour la suffisance des dispositifs de drainage et d'approvisionnement existants, soit pour l'inefficacité du projet due à une faible capacité.
Cinq nouveaux barrages pour 2021
Les chantiers de cinq nouveaux grands barrages seront lancés en 2021, pour une enveloppe budgétaire globale estimée à 4,8 milliards de dirhams et une capacité de 525 millions de M3. Il s'agit du barrage sur Oued Lakhdar, dans la province d'Azilal, et des barrages de Taghzirt, dans la province de Béni-Mellal, de Tamri dans la préfecture d'Agadir Ida-Outanane, et d'Alkhankro à Figuig, en plus du barrage d'Imfout, à Settat, qui fera l'objet de rehaussement. Ces projets font partie du plan national de l'eau (PNE 2020-2050).


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