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Maroc - Allemagne : Le nouveau gouvernement d'Olaf Schulz mettra-t-il fin à la crise ?
Publié dans L'opinion le 05 - 12 - 2021

Depuis le gel des relations avec l'ambassade allemande à Rabat, le Maroc et l'Allemagne ne se parlent plus. Après la fuite d'un rapport accablant sur les velléités hostiles de Berlin à l'égard du Royaume, la crise est loin d'être close même avec l'arrivée du nouveau gouvernement social-démocrate, susceptible d'être plus hostile au Maroc dans l'affaire du Sahara. Détails.
Cela fait plus de sept mois que dure la crise diplomatique entre le Maroc et l'Allemagne, sans qu'aucun signe positif ne laisse augurer une détente entre les deux pays. Le 6 mai dernier, le Royaume n'a pas hésité à rappeler son ambassadeur à Berlin, après avoir suspendu tout contact avec l'Ambassade allemande à Rabat, et ce, sur fond de protestation de Rabat contre "la multiplication des actes hostiles et attentatoires aux intérêts marocains", comme l'avait indiqué alors le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
En effet, la crise semble loin d'être close, ce que prouvent les déclarations du Chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita. Lors de son passage devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des MRE à la Chambre des Conseillers, le ministre a reconnu la nécessité de redéfinir profondément les relations bilatérales avec l'Allemagne, pays très influent au sein de l'Union Européenne.
Pour lui, il faut un travail de fond pour reconstruire de nouveaux rapports lucides avec Berlin, qui soient basés sur le principe de réciprocité. Ceci laisse entendre qu'un long chemin attend le gouvernement allemand pour tourner la page de la brouille actuelle.
Un nouveau rapport accablant pour Berlin
Les déclarations fermes de Nasser Bourita interviennent dans la foulée de la fuite d'un nouveau rapport sulfureux attribué au Service fédéral de Renseignement extérieur allemand (BND), qui révèle clairement l'hostilité allemande vers le Royaume, érigée en dogme par la diplomatie de ce pays.
En clair, l'Allemagne voit d'un mauvais oeil l'émergence du Maroc et son rôle incontournable au Maghreb et en Afrique. C'est en tout cas ce qu'on comprend en lisant ce rapport qui n'a été ni confirmé ni infirmé par les autorités allemandes jusqu'à présent. Les victoires diplomatiques du Maroc dans le dossier du Sahara et sa nouvelle alliance avec Israël déplaisent fortement aux stratèges allemands qui, explique le document, ne veulent pas d' « une nouvelle Turquie en Méditerranée occidentale ».
Une phrase qui en dit long sur la perception du Maroc par les Renseignements allemands, qui assimilent le Royaume à un potentiel perturbateur de l'Europe au Maghreb. Notons ici que l'analogie avec la Turquie, qui entretient des rapports conflictuels avec ses voisins européens, est fort étonnante.
Quel avenir avec le nouveau gouvernement allemand ?
La crise avec l'Allemagne intervient dans les derniers jours du gouvernement d'Angela Merkel, qui quittera ses fonctions dans quelques jours. L'arrivée d'une nouvelle coalition de gauche, dirigée par les socio-démocrates du SPD, alliés aux Verts et aux libéraux, pose plusieurs questions sur l'attitude future de l'Allemagne envers le Maroc.
Compte tenu de sa tendance gauchiste, il serait candide de penser que le nouveau gouvernement, dirigé le socialiste Olaf Schulz, serait moins hostile au Maroc que son prédécesseur, au moins sur la question du Sahara. Tout dépend de qui prendra les rênes du ministère des Affaires étrangères, explique Emmanuel Dupuy, Président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe.
Le nouveau chancelier doit tenir compte de la position des Verts, son allié incontournable dans le gouvernement et deuxième force politique de la coalition avec 118 sièges au Bundestag. Ceci dit, les Verts sont connus pour leur soutien au Polisario, ce qui pourrait compliquer davantage les rapports avec le Maroc, dans un scénario semblable à celui créé par Podemos en Espagne.
En tout cas, l'hostilité avérée de Berlin semble une vision d'Etat, nourrie par les think-tank proches du pouvoir, qui dépasse les clivages politiques. Rappelons que le rapport de l'institut "Stiftungwissenschaftundpolitik", paru en juillet dernier, avait conseillé au Parlement allemand de juguler ce qu'il appelle "l'hégémonisme du Maroc au Maghreb".
Anass MACHLOUKH
Repères
Histoire d'une brouille
Si le Maroc est si dur à l'égard de l'Allemagne, c'est à cause de l'agressivité de Berlin, sournoisement dissimulée, qui a atteint des proportions agaçantes. Tout a commencé par l'exclusion injustifiée du Maroc du Sommet de Berlin sur la Libye en 2019, ce à quoi s'ajoute la contestation fervente de l'Allemagne de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara. S'en sont suivis des gestes de soutien ostentatoire au Polisario, puisqu'une délégation du front séparatiste a été reçue au Parlement régional de Brême.

Le commerce progresse pour autant
En dépit de la crise diplomatique, les échanges commerciaux entre les deux pays semblent tenir bon en progressant au second trimestre de 2021. Selon les dernières données de la Chambre Allemande de Commerce et d'Industrie au Maroc, l'Allemagne a vu ses exportations de marchandises vers le Maroc augmenter de 20,8% de janvier à août 2021 comparativement à la même période de l'année passée. Idem pour les exportations marocaines qui ont augmenté de 15,5% de plus que l'année précédente à la même période (janvier-août).
Trois questions à Emmanuel Dupuy
"S'ils occupent le ministère des Affaires étrangères, les Verts allemands continueront de soutenir le Polisario"

Emmanuel Dupuy, Président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), a répondu à nos questions sur l'avenir des relations entre le Maroc et l'Allemagne.
- Peut-on s'attendre à une détente entre Rabat et Berlin après l'arrivée du nouveau gouvernement social-démocrate ?
- J'estime que tout dépend de qui prendra le portefeuille des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement. Si les Verts dirigent la diplomatie allemande, l'attitude de Berlin sera aussi à l'écoute des doléances du Polisario que fût celle de l'Espagne par le truchement de Podemos qui soutient vigoureusement le séparatisme du Polisario.
Ce scénario est d'autant plus probable que la leader de l'Alliance 90 / Les Verts, Annalena Baerbock, a de fortes chances d'être nommée ministre des Affaires étrangères. Bref, les Verts allemands camperont, dans ce cas-là, sur leur position traditionnelle visant à soutenir le séparatisme sahraoui.
- Qu'en est-il des socio-démocrates du SPD qui dirigent la nouvelle coalition, seront-ils plus flexibles ?
- En effet, il est évident que les sociodémocrates et le Parti libéral-démocrate (FDP) sont plus pragmatiques que les Verts. Pourtant, le nouveau chancelier allemand Olaf Schulz sera obligé de tenir compte de la position des Verts en ce qui concerne le Maroc et l'affaire du Sahara.
Le SPD, désormais au pouvoir, ne devrait pas non plus évoluer positivement en direction du point de vue marocain, eu égard au fait que la brouille avec l'Allemagne advenait à la suite de plusieurs études, notes et articles émanant d'un Think tank allemand, la StiftungWissenschaftundPolitik (SWP). Or, l'Institut allemand des relations internationales et de sécurité n'est que le reflet du Bundestag, avec lequel l'institut travaille en priorité.
- Donc, il ne faut pas s'attendre à un changement de l'attitude allemande ?
- Ceci reste discutable, je pense que les liens d'amitiés politiques (partis de centre droit) entre FDP et certains partis politiques marocains, tels que l'Istiqlal pourraient « compenser » la position doctrinaire des Verts allemands. Force est de constater que la coalition hétéroclite dite « feu tricolore » (SPD/FDP/Die Grunen) ressemble à s'y méprendre au fragile édifice politique espagnol avec l'alliance entre les nationalistes basques, les socialistes et Podemos. Il en résulte, ainsi, en Allemagne, les mêmes dissensions et approches biaisées qui avaient caractérisé la position de Madrid dans le cadre du Ghali Gate.
Bref, il est probable que le futur Exécutif allemand ne soit pas au diapason sur la relation diplomatique avec Rabat. C'est précisément là où la proximité politique entre partis politiques jouera en faveur d'un équilibre.
Recueillis par A. M.


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