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Défi hydrique : Premiers jalons d'un chantier aussi vital que collectif [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 25 - 01 - 2024

Plusieurs projets mis en œuvre dans le domaine de l'eau durant ces dernières années ont récemment abouti et contribuent d'ores et déjà à construire la sécurité hydrique nationale.
Grâce aux récentes précipitations, le déficit pluviométrique national est passé de 70% à 57% comparativement aux années normales et 37% comparativement à l'année dernière. C'est en substance ce qu'a expliqué le ministre de l'Equipement et de l'Eau, M. Nizar Baraka, lors de la séance des questions-réponses orales à la Chambre des Représentants, lundi dernier. « Le taux de remplissage des barrages n'a pas dépassé 23.2% alors que l'année dernière à la même période ce taux était de 31.7%. C'est-à-dire que nous disposons actuellement de 3.7 milliards de m3 comparativement à 5 milliards l'année dernière. La problématique persiste donc avec acuité », a expliqué le ministre. Evoquant les réalisations et les enjeux du plan d'action d'urgence présenté à SM le Roi Mohammed VI lors de la séance de travail consacrée à la problématique de l'eau, M. Baraka a énuméré plusieurs initiatives d'accélération des chantiers liés à l'opérationnalisation des stations de dessalement, de l'achèvement des nouveaux barrages ainsi que la mise en place de campagnes de sensibilisation à l'économie de l'eau.

Safi et El Jadida
Si la situation hydrique nationale demeure délicate, force est cependant de constater que plusieurs grands projets mis en œuvre durant ces dernières années ont déjà abouti. « Après l'accord établi en avril dernier avec l'OCP, 100% de l'eau potable de Safi et d'El Jadida provient des stations de dessalement à partir de ce mois de janvier 2024. C'est en soit une grande réalisation qui permettra de diminuer la pression sur le barrage El Massira, tout en garantissant l'approvisionnement en eau potable pour les habitants de ces villes », a ainsi souligné le ministre qui a également décrit la nouvelle approche de solidarité régionale qui permettra à terme de transférer l'eau dessalée à l'intérieur du pays. Un des exemples concrets de cette solidarité étant le projet de transfert de l'eau entre le bassin hydraulique du Sebou et le bassin hydraulique du Bouregreg qui a déjà permis de renforcer la sécurité hydrique de Rabat et de sa région.

Le barrage d'Agdez
A noter que la ville de Casablanca ainsi que sa région pourront également bénéficier de ce projet dans 4 mois, lorsque seront achevés les travaux de connexion de la zone Sud-Ouest de Casablanca avec l'eau provenant du Bouregreg. L'autre exemple qui illustre les résultats positifs de la politique de l'eau mise en œuvre ces dernières années est la nouvelle réalité hydrique qui se profile actuellement dans la région de Zagora grâce à la mise en service du barrage d'Agdez. « Nous disposons actuellement de trois ans d'eau potable qui est sécurisée au niveau du barrage de Zagora grâce à la réalisation du barrage d'Agdez qui a pu bénéficier des précipitations et des chutes de neige. Son entrée en service est arrivée à point nommé et nous programmons d'élargir les zones bénéficiaires à près de 23 communes de la région », a expliqué le ministre qui voit dans cette réalisation une parfaite illustration de l'importance de la politique des barrages.

Changer le rapport à l'eau

« Nous avons effectivement plusieurs beaux projets étatiques dans le domaine de l'eau dont nous voyons actuellement l'aboutissement. Ce sont des success-stories dont nous sommes fiers et qui démontrent que notre pays avance pour relever le défi hydrique », commente pour sa part Pr Leila Mandi, membre de l'Académie de l'Eau de France et anciennement directrice du Centre National d'Etudes et de Recherche sur l'Eau et l'Energie. « Il convient cependant d'améliorer encore plus les efforts dans certains domaines, notamment la lutte contre le gaspillage de l'eau et le contrôle liés aux stations de traitement et d'épuration. De même, notre pays gagnerait à franchir le pas pour se lancer dans l'utilisation des eaux usées traitées dans l'irrigation de certaines cultures, à l'image de ce qui se fait dans d'autres pays. La collecte des eaux de pluies, le chantier de la tarification, la sensibilisation qui a pour objectif de changer les comportements... nous avons encore beaucoup à faire, collectivement, pour changer notre rapport à l'eau en tenant compte de sa rareté et de sa valeur réelle », recommande l'experte en eau.
3 questions au Pr Leila Mandi, experte dans le domaine de l'eau « Il faudrait absolument installer un dialogue et une véritable interface entre la recherche et les décideurs »
* Pensez-vous que la recherche et l'innovation dans le domaine de l'eau sont suffisamment développées et encouragées au Maroc ?
- La réponse est oui et non. Oui, parce qu'actuellement, nous disposons d'un nombre non-négligeable de solutions innovantes dans le domaine de l'eau qui ont été développées au sein de l'université marocaine, puisque ces dernières années, nous nous sommes beaucoup orientés vers la recherche et développement. Cela a donné lieu à plusieurs brevets, mais également à la création de start-ups. Cette dynamique se fait cependant dans des conditions souvent difficiles, mais le plus dur est de voir que les chercheurs marocains peinent encore à atteindre l'étape de la capitalisation.

* Qui est le plus responsable de cette limitation ? Les chercheurs ou plutôt les décideurs ?
- Je dirai un peu des deux. Nous, en tant que scientifiques, n'arrivons pas à bien « vendre » ce que nous produisons en termes d'innovation dans le domaine de l'eau. Du côté des décideurs, c'est plutôt un manque d'intérêt par rapport à la recherche scientifique. Il faudrait absolument trouver un compromis pour installer un dialogue et une véritable interface entre la recherche et les décideurs.

* Quels sont les exemples de solutions que les chercheurs marocains peuvent proposer pour contribuer au chantier de l'eau au Maroc ?
- Il y en a beaucoup, mais je peux donner l'exemple d'une solution à faible coût pour le traitement des eaux usées, sous forme d'un « éco-bio filtre » que nous sommes même arrivés à appliquer avec succès dans certaines communes rurales. C'est d'autant plus important que cet enjeu de traitement et de réutilisation des eaux usées est fondamental. Il y a également le dessalement de l'eau de mer dont les technologies sont importées et coûtent très cher à l'Etat alors que l'université marocaine peut s'appliquer à proposer des solutions compétitives et surtout mieux adaptées à notre contexte national. Pour y arriver, le plus important passe par la meilleure prise de conscience de la part des décideurs du rôle que les chercheurs marocains peuvent et doivent jouer.

Monde : Vers une globalisation de la raréfaction des ressources hydriques
Dans un contexte international marqué par les impacts des changements climatiques, la raréfaction des ressources en eau potable est un phénomène qui se globalise. Selon les experts de l'Organisation des Nations Unies (ONU), cette situation s'explique principalement par l'augmentation de la population urbaine qui de 54 %, actuellement, et qui devrait augmenter de 60% à 92% en 2100. La concentration des populations dans les zones urbaines induit l'augmentation de la production agricole en milieu rural qui capte en moyenne plus de 70% des ressources hydriques disponibles.
Le phénomène impose également de nouveaux défis techniques pour le développement des structures d'assainissement et de distribution de l'eau. Au-delà des très grandes villes, cette problématique devrait toucher encore plus les agglomérations de taille moyenne dont les gestionnaires devront relever le défi de l'innovation technique dans le domaine de l'eau. À noter que l'ONU estime que près de 2.1 milliards de personnes au niveau international n'ont pas accès à une eau gérée en toute sécurité.
Innovation : Produire une eau saine et potable à partir de l'humidité de l'air
L'innovation dans les domaines de l'eau est un enjeu majeur qui se présente comme seule solution possible pour faire face à la raréfaction des ressources hydriques. Alors que des milliers de chercheurs s'emploient chaque jour pour trouver des méthodes nouvelles pour améliorer la gouvernance, la gestion, la mobilisation et la réutilisation de l'eau, une start-up marocaine s'illustre actuellement à travers une solution assez singulière.
Il s'agit d'Aya Robotics qui propose actuellement une machine produisant entre 70 et 100 litres d'eau potable chaque jour en captant l'humidité de l'air. Fruit d'un travail de recherche et développement de plusieurs années, la machine en question porte le nom de «Mawnor Water MAWG-100». Elle est conçue sous forme d'un cube qui rappelle les fontaines traditionnelles marocaines.
D'après ses inventeurs, cette innovation ne se limite pas à son seul aspect esthétique puisqu'elle assure la production d'une eau qui respecte les standards sanitaires et qualitatifs tout en utilisant l'électricité de manière efficiente. Adaptative et surtout prometteuse, la MAWG-100 a été pour l'instant assemblée en une dizaine d'unités, mais ses concepteurs espèrent pouvoir rapidement atteindre un volume de production d'un millier d'unités.
À noter que le procédé de captage de l'humidité de l'air a déjà été expérimenté avec succès au niveau national à travers un projet porté par l'association Dar Si Hmad, à Sidi Ifni, en employant une technique basée sur le déploiement de filets qui collectent l'eau à partir des fréquents brouillards caractéristiques de la région.


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