Dans sa 21e édition du rapport annuel sur la supervision bancaire, présenté jeudi, Bank Al-Maghrib dresse le bilan de son action pour l'exercice 2024, marquée par une conjoncture économique contrastée mais globalement résiliente. Malgré un environnement international incertain et les effets persistants de la sécheresse, l'économie nationale a enregistré une croissance de 3,8 %, accompagnée d'un net repli de l'inflation à 0,9 %. Dans ce contexte, la Banque centrale a assoupli sa politique monétaire, abaissant son taux directeur à deux reprises pour le fixer à 2,50 % en décembre.
Le crédit bancaire a progressé de 4,6 %, tandis que les dépôts de la clientèle ont augmenté de 9,2 %. Les créances en souffrance sont restées relativement stables, s'établissant à 8,4 % sur base sociale et à 9 % sur base consolidée. Les résultats des banques conventionnelles ont bondi de 24,1 %, et les banques participatives ont atteint un point d'équilibre après une phase de croissance soutenue.
Les indicateurs de solvabilité du secteur bancaire demeurent solides, avec un ratio moyen de 16,2 % et un ratio de fonds propres de catégorie 1 de 13,5 %, dépassant largement les exigences réglementaires. La liquidité à court terme est également restée à un niveau confortable.
Bank Al-Maghrib a poursuivi ses efforts en matière de régulation des risques émergents, notamment ceux liés au changement climatique et à la digitalisation. Deux nouvelles directives sur la gestion des risques climatiques ont été adoptées, et l'institution a contribué à l'élaboration de la stratégie nationale pour la finance climat à l'horizon 2030.
Sur le plan numérique, la Banque a engagé une réforme du cadre encadrant les établissements et services de paiement pour stimuler les transactions digitales. Trois sociétés de crowdfunding, dont une dédiée au financement par don, ont reçu leur agrément. En parallèle, la surveillance des cyber risques a été renforcée, en coordination avec la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d'Information.
L'année a également vu l'achèvement de réformes législatives visant à renforcer le dispositif de gestion des crises bancaires. Cela inclut la refonte des mécanismes de traitement des difficultés bancaires et la finalisation d'un projet de loi pour la création d'un marché secondaire des créances non performantes.
En matière d'intégrité financière, Bank Al-Maghrib a contribué à l'élaboration d'un projet de loi sur les cryptoactifs afin d'aligner la réglementation nationale avec les standards internationaux. Par ailleurs, l'institution a accentué ses contrôles sur les établissements de crédit en matière de protection des consommateurs, avec une attention particulière portée à l'inclusion bancaire des personnes en situation de handicap.
Par ailleurs, des actions de sensibilisation ont été menées pour encourager l'usage sécurisé des services bancaires digitaux et prévenir les risques liés aux escroqueries financières.