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Sahara : L'Algérie face à la hantise de l'armistice ! [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 14 - 10 - 2025

A quelques jours du verdict onusien, l'Algérie reste dans le déni, au moment où le plan d'autonomie se fraye son chemin dans les couloirs de l'ONU. Décryptage.
Le régime algérien est comme le soldat Paul Bäumer, le héros du célèbre roman "À l'Ouest rien de nouveau" qui, au crépuscule de sa vie dans les tranchées boueuses de la première guerre mondiale, se lance à la merci des mitrailleurs ennemis dans une dernière offensive qu'il sait perdue. Pour l'Algérie, quoi qu'il arrive, il faut aller jusqu'au bout dans le soutien d'une cause séparatiste perdue, quitte à rester dans le déni.

Après une longue trêve, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a renoué avec son exercice de prédilection : les bravades à l'endroit du Maroc, "le voisin de l'Ouest" contre qui il faudrait déblatérer de temps à autre pour flatter l'orgueil de la caste militaire.

Devant un parterre de haut gradés, le chef d'Etat algérien s'est réfugié dans le déni au moment où la nomenklatura algérienne sait qu'elle est en train de perdre le conflit du Sahara. Pourtant, la fuite en avant continue. Le président a réitéré les vieilles lunes de la propagande de son pays en répétant qu'il s'agit de la dernière colonie d'Afrique, un argument qui ne trouve pas d'écho en dehors de l'Algérie et le cercle restreint des pays reconnaissant la pseudo-rasd. "Je ne vais jamais abandonner les Sahraouis, n'en déplaise à ceux qui nous menacent", s'est-il emporté brusquement sous les applaudissements des militaires.

À Alger, rien de nouveau !

Pour l'Algérie, rien ne change, sa rhétorique reste la même. La solution n'a d'autre issue que l'autodétermination qui signifie l'indépendance. Alger s'entête à rester à côté de la plaque même si la marocanité du Sahara est reconnue par la majeure partie des grandes puissances du Conseil de Sécurité.

Un aveu implicite d'échec

En dépit de ces rodomontades, le président algérien s'est résigné implicitement à un aveu de faiblesse en reconnaissant que le dossier reste entre les mains des Nations Unies. Il s'est contenté d'espérer une solution qui va dans le sens de l'autodétermination, tout en sachant pertinemment que l'option référendaire est définitivement enterrée.

"Nous ne sommes pas plus Sahraouis que les Sahraouis, nous accepterons toute solution qu'ils apprécieront", a-t-il insisté. "C'est une façon de s'adresser à la fois aux Algériens et à la communauté internationale pour montrer que le Polisario est autonome et pas inféodé à Alger", fait remarquer Mohamed Badine El Yattioui, Professeur d'Etudes Stratégiques au Collège de Défense (NDC) des Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi, ajoutant que le régime algérien redoute la période postérieure à la résolution du conflit où il devra rendre des comptes à sa population des fortunes dilapidées pour une cause séparatiste étrangère.

Echapper au dialogue à n'importe quel prix

Selon l'expert, l'Algérie ne va pas rompre avec son discours actuel puisque, argue-t-il, le déni de réalité est la seule option qui permet au régime de ne pas répondre à l'appel des Nations Unies à prendre part au processus politique. Depuis les tables rondes dont la dernière édition a eu lieu en 2019, Alger a refusé le dialogue sous des prétextes fallacieux, en appelant à des négociations directes entre le Maroc et le Polisario. La communauté internationale n'est pourtant pas dupe, tout le monde sait que c'est le régime algérien qui tire les ficelles derrière le front séparatiste qu'il accueille sur son territoire et soutient militairement et diplomatiquement.

Raison pour laquelle les Résolutions onusiennes des dernières années insistent sur l'implication de toutes les parties concernées, dont l'Algérie et la Mauritanie.

Une médiation vouée à l'échec !

Maintenant que le conflit s'achemine vers une résolution définitive sous patronage américain, l'Algérie est de plus en plus sous pression, d'autant plus que Washington pousse, à travers le conseiller de Donald Trump, Massad Boulos, à une détente entre Rabat et Alger, dont les relations sont rompues depuis 2021. Entre-temps, les bruits courent sur une éventuelle tentative de médiation saoudienne qui a gagné en crédibilité lorsque des messages ont été transmis simultanément aux chefs d'Etat des deux pays. Le Prince héritier Mohammed Ben Salman a transmis, le 6 octobre, à SM le Roi un message verbal par l'intermédiaire du prince Turki Ben Mohammed Ben Fahd Ben Abdelaziz Al Saoud. La veille, un message a été transmis au président Tebboune par l'ambassadeur saoudien à Alger.

Quoiqu'il en soit, l'Algérie rejette toute tentative quel qu'en soit l'initiateur. Lors de son discours, Tebboune a donné crédit aux rumeurs en faisant tacitement allusion à des gestes "des frères de bonne foi". Réponse : une fin de non reçevoir. Tebboune s'est caché derrière son interprétation biaisée et partiale de l'Histoire en rappelant que les frontières ont été fermées pour d'autres raisons qui n'ont rien à voir avec le Sahara.

Le verdict fatidique

Ce ne sont que des excuses pour échapper à la réalité. Aujourd'hui, l'Algérie est face à l'impasse. Son projet séparatiste au Sahara a échoué. Le plan d'autonomie sous souveraineté marocaine s'impose comme unique base de négociation.

La prochaine Résolution du Conseil de Sécurité devait le consacrer selon toutes les projections crédibles. Fin octobre, l'instance exécutive de l'ONU rendra son verdict après des consultations à huis clos, prévues le 10 octobre.

Contrairement aux Résolutions précédentes, le prochain texte, porté par les Etats-Unis, s'annonce décisif. L'objectif est de rompre avec l'impasse actuelle et de pousser vers la fin d'un conflit dont on célébrera bientôt le cinquantième anniversaire. Le Maroc a l'appui des Etats-Unis, la France et le Royaume Uni, qui reconnaissent tous sa souveraineté sur son Sahara et font partie des 120 pays qui soutiennent le plan d'autonomie.

Comme la souveraineté marocaine est tranchée en principe, l'application de l'autonomie et le sort des casques bleus restent les seuls sujets à discuter. Polisario et Algérie sont désormais acculés devant le fait accompli. Alger a épuisé toutes ses cartes après avoir perdu le pari américain qui n'a mené nulle part et perdu son bras de fer avec la France. Il ne reste que le véto russe que l'Algérie désire éperdument, au moment où les relations avec le Kremlin ne sont pas au beau fixe. Moscou, fidèle à sa neutralité négative, s'abstient traditionnellement de voter les Résolutions onusiennes. La dernière déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, montre que les Russes n'ont nulle intention d'y déroger.

Trois questions à Mohamed Badine El Yattioui : "Le régime algérien redoute la période post-conflit"
* Le président algérien a fait une sortie médiatique sur le Sahara avec des signaux contradictoires. Est-ce une façon de sauver la face et préparer l'opinion algérienne ?

Les déclarations du président algérien sont intéressantes au sens où elles sont adressées essentiellement à l'opinion algérienne qui, je le rappelle, est bercée du discours indépendantiste. Il s'agit également d'une façon de dire implicitement aux Nations Unies et particulièrement aux Etats-Unis que ce n'est pas l'Algérie qui tire les ficelles derrière le Polisario. Le discours algérien veut faire croire à la communauté internationale que le Polisario a l'autonomie de décision.

* Il y a des rumeurs sur une éventuelle médiation saoudienne. Pourquoi intervient-elle en ce moment et a-t-elle une chance de réussir ?


Les tentatives de médiation saoudienne n'ont, à mon avis, aucune chance de réussir, car l'Algérie reste attachée à sa posture intransigeante, au moins en apparence, pour éviter de négocier. On voit qu'il y a une fuite en avant qui fait que les Algériens rejettent toute tentative de médiation quelle qu'elle soit. L'Algérie se cache derrière des prétextes fallacieux pour justifier son refus du dialogue. N'oublions pas que la rupture des relations diplomatiques en 2021 a été justifiée par la normalisation maroco-israélienne et des motifs historiques biaisés. Il ne faut pas aussi négliger le timing, aujourd'hui, l'Administration américaine tente de résoudre définitivement le conflit du Sahara et privilégie un dialogue maroco-algérien. Il est probable que les Etats-Unis soient derrière l'initiative saoudienne. Le choix de l'Arabie Saoudite n'est pas anodin. C'est l'un des pays les plus influents au monde arabe.

* Aujourd'hui, l'Algérie semble devant le fait accompli. La question du Sahara est tranchée en faveur du Maroc. Quelle sera son attitude et quelles sont les cartes qui lui resteront en main ?

Il ne fait pas de doute que l'Algérie restera dans le déni de réalité pour ne pas perdre la face vis-à-vis à la fois de la communauté internationale et de l'opinion algérienne. Le régime redoute les questions qui se poseront après la fin du conflit. Une fois le conflit clos, on s'interrogera sur le sort des populations de Tindouf, dont la plupart ne sont pas originaires du Sahara. Il s'agit d'une menace pour la sécurité intérieure de l'Algérie, voire même d'une bombe à retardement. Aussi, le régime n'a pas d'arguments pour justifier à son peuple pourquoi des fortunes ont été dilapidées pour une cause séparatiste sans issue. Cela n'aura servi à rien finalement puisque le Sahara est reconnu internationalement comme marocain. Le régime algérien craint d'être appelé à rendre compte de son soutien au Polisario au détriment de l'intérêt des Algériens.


Conseil de Sécurité : Véto russe, un mythe ?
Bien qu'elle soit un allié historique de l'Algérie, la Russie s'est toujours gardée d'opposer son véto aux Résolutions des Nations Unies concernant le Sahara. Cette abstention traditionnelle n'est pas un hasard. Moscou a des intérêts à défendre au Maroc sur la plan économique, halieutique et agricole. Les deux pays ont pu construire un partenariat stratégique depuis 2016, année où SM le Roi a mené une visite d'Etat en Russie. Les deux pays ont toujours pu trouver un terrain d'entente sur le Sahara à la veille des réunions du Conseil de Sécurité. En témoigne la dernière rencontre du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et de son homologue russe, Sergueï Lavrov, à New York en marge de l'Assemblée Générale de l'ONU. Lundi, le Chef de la diplomatie russe a clairement montré le bout du nez. Lors d'une conférence de presse, il s'est montré équilibré en rappelant que l'autodétermination se limite pas uniquement à un référendum, mais peut également se concrétiser par des solutions négociées autour d'un plan d'autonomie impliquant toutes les parties prenantes.

Quelques jours plus tôt, le Maroc s'est abstenu de voter une Résolution que la Russie juge hostile au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Un geste curieux aux allures d'un clin d'œil à l'endroit des Russes. Ce geste rappelle ce qui s'est passé en mars 2022 lorsque le Maroc avait déserté le vote de la première Résolution onusienne ayant condamné l'invasion russe de l'Ukraine.

Polisario et Algérie : L'aveu douloureux de Staffan de Mistura
L'envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, s'est confié à un think tank italien dans un interview sous forme de podcast où il s'est épanché sur sa carrière diplomatique. Il a saisi l'occasion pour aborder succinctement le conflit du Sahara avec, pour le moins que l'on puisse, beaucoup de prudence.
Détendu sur un canapé, l'émissaire onusien a rappelé durant la conversation qu'il s'est évertué à prévenir un conflit entre le Maroc et l'Algérie et "un groupe qui s'appelle le Polisario". Allusion faite à l'implication incontestable de l'Algérie dans le conflit bien qu'elle prétende le contraire en se cachant en permanence derrière son statut d'observateur. Une excuse que le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lui a ressassée lors de leur dernière rencontre en avril dernier.
De Mistura rappelle ainsi, fût-ce implicitement, la réalité que personne ne peut nier au moment où le conflit s'approche d'un dénouement au Conseil de Sécurité. Le diplomate italien, pour rappel, a rencontré, vendredi, le conseiller du président américain pour l'Afrique, Massad Boulos, qui a réitéré que l'autonomie sous souveraineté marocaine est l'unique solution envisageable.


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