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Impact des réformes constitutionnelles sur la position géostratégique du Royaume
Publié dans L'opinion le 22 - 07 - 2011

Sur le plan international, les éléments matériels, à leur tête les forces, militaire et économique, forment le pivot de la puissance d'un Etat donné. Quoique l'émergence du concept de la force douce, communément connue sous le vocable de « soft power », en est devenu, de nos jours, un autre axe fondamental. Celle-ci favorise l'influence des Etats et constitue, par ailleurs, un élément incontournable dans la diplomatie contemporaine. Parmi les éléments constitutifs de la force douce, l'on trouve les valeurs démocratiques. Lesquelles permettent de consolider l'influence des Etats et constituent la clé de voûte de leur réussite sur le plan international. En effet, de nos jours, les pays les plus influents sur le cours des politiques mondiales sont des pays démocratiques. Grâce à la réussite de leur modèle démocratique sur le plan interne et malgré la dégringolade de leurs puissances économique et militaire, certains pays européens ont pu préserver leur influence sur le plan international.
La construction d'un Etat moderne sur des bases démocratiques consenties constitue en soi un pivot essentiel pour l'efficacité de la diplomatie marocaine. Celle-ci sera plus confiante pour mener un rôle primordial sur les plans, régional, africain et arabe. De surcroît, elle permettra d'ériger le Royaume en un modèle à suivre en matière de réformes, politique et constitutionnelle, tout en préservant les bases du régime et ses institutions à la différence de ce qui se passe ailleurs dans la région, secouée par des contestations, politique et sociale, sans précédent. Grâce aux réformes entreprises durant cette dernière décennie sur le plan des droits humains, le Royaume a pu se positionner en leader. En revanche, la répression et la limitation des libertés, légion dans d'autres pays de la région, ont engendré une explosion politique et sociale ayant conduit, in fine, à la chute des ces régimes.
Le changement dans la continuité opéré par le Royaume durant la dernière décennie et le processus de réforme constitutionnelle initié par le discours du Souverain, en date du 9 mars 2011, ont été largement soutenus par la Communauté internationale. En ce sens que certains peuples arabes ont demandé à leurs leaders politiques d'emboîter le pas au Maroc sur le plan des réformes constitutionnelles. C'est le cas par exemple de la Jordanie où l'opposition a demandé au Roi jordanien d'instaurer une Monarchie s'inspirant du modèle marocain. La position du Royaume s'est davantage consolidée en adoptant une nouvelle Constitution approuvée par voie référendaire le 1er juillet 2011. Laquelle a introduit des réformes d'envergure sur le plan des institutions constitutionnelles. Outre la consolidation de l'indépendance du pouvoir judiciaire, pierre angulaire de l'Etat de droit, la nouvelle Loi fondamentale renferme en elle un large épouvantail de libertés fondamentales, d'obligations et de droits aux bénéfices du citoyen.
La position d'un Etat sur le plan international est le reflet de l'efficience de sa situation interne. Celle-ci représente un pilier de la diplomatie marocaine à même de relever les défis rencontrés sur le plan international. Conscient de l'importance des réformes internes dans la consolidation de la diplomatie marocaine, Sa Majesté le Roi Mohammed VI n'a cessé de réclamer la mise en valeur des points positifs qui caractérisent la situation interne durant ces dernières années. Ainsi, dans son discours à l'occasion du 49ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple en date du 20 août 2002, le Souverain a mis en relief les acquis du Royaume en matière de consolidation de la démocratie et de ses institutions : « Notre objectif suprême est de consacrer la crédibilité des institutions, confortant du même coup notre démocratie, en en faisant un instrument efficient pour gagner les enjeux du développement. Nous entendons, aussi, en faire un atout majeur qui permettra à notre diplomatie de relever les défis de notre environnement régional et international. En effet, le degré d'épanouissement démocratique d'un Etat constitue, désormais, un facteur déterminant pour son rayonnement international ; et sa capacité à relever ces défis est devenue tributaire de l'efficacité de son action diplomatique ».
Il conviendrait de rappeler que les réformes entreprises par le Royaume durant la dernière décennie ont permis au Maroc d'acquérir nombre d'avantages dans ses relations avec les grandes puissances. En témoigne le Statut avancé accordé par l'Union européenne (UE) en 2008. Notons, en outre, que le Royaume a toujours bénéficié d'un statut particulier dans ses relations avec l'UE et les Etats-Unis. Ces choix s'expliquent, non seulement par la profondeur des relations historiques avec ces pays, mais aussi par les avancées enregistrées et réalisées par le Royaume en matière de réformes, politique, économique, judiciaire, et sur le registre des droits et des libertés.
Sur le plan africain, au vu des souffrances qu'endurent les peuples de ce continent causées par l'instabilité politique et l'Etat de non-droit, d'un côté, et les coups d'Etat militaires en chaîne, d'un autre côté, les réformes politiques et constitutionnelles d'envergure que connaît le Royaume lui permettront de consolider son influence dans ce milieu géographique vital. En raison de l'absence d'un modèle de réformes pacifiques dans le continent, le Maroc est considéré comme un leader. Ce qui fait défaut en Afrique, ce n'est pas l'absence de ressources matérielles ou humaines, mais plutôt, la stabilité politique et sociale. Face à la recrudescence de l'instabilité affectant les pays de la région, l'absence de démocratie et l'omniprésence de la corruption qui affecte les services publics, le Maroc présente une exception. Il a pu réussir, en effet, le chantier des réformes politiques et constitutionnelles. Lequel a pu se faire dans un esprit pacifique et consensuel. Ce qui place le Royaume en tant que référence auprès des pays du continent, qui n'ont eu de cesse de militer, depuis leur indépendance, pour poser les jalons d'un Etat de droit.
La situation sur le plan arabe ne diffère pas tellement de celle qui caractérise les pays africains. En effet, les révoltes qui secouent plusieurs pays arabes sont la résultante de l'ébullition de la scène politique et de l'opiniâtreté des dirigeants qui refusent de procéder à des réformes politiques et constitutionnelles sérieuses et crédibles. En initiant la dynamique de changement dans la région, le Maroc détient une chance historique pour y maintenir son influence politique et économique. A vrai dire, les réformes constitutionnelles que connaît le Royaume constituent, selon l'avis de plusieurs observateurs, une véritable révolution politique. D'après eux, le discours du Souverain en date du 9 mars 2011, réaffirmé par le texte de la nouvelle Constitution, constitue un tournant décisif, dépassant le seuil des programmes des partis politiques marocains. Il a fait entrer le Royaume dans une nouvelle ère, renforçant davantage le front intérieur. Somme toute, il insufflera un sang neuf à la diplomatie marocaine, en vue d'élargir la force de projection du Royaume en tant qu'acteur incontournable dans la région.
* Le Centre d'Etudes Internationales (CEI) est un groupe de réflexion et d'analyse basé à Rabat. Acteur actif du débat sur l'intégration maghrébine, le CEI s'intéresse également aux nouvelles problématiques liées à la sécurité internationale, notamment l'immigration, le terrorisme et la fragmentation étatique. En l'an 2010, le CEI a publié, auprès des éditions Karthala, un ouvrage collectif intitulé : « Une décennie de réformes au Maroc (1999-2009) ». En janvier 2011, le CEI a rendu public, auprès du même éditeur, un second ouvrage titré, « Maroc-Algérie : Analyses croisées d'un voisinage hostile » et y publiera, au mois de septembre de l'année 2011, un troisième ouvrage libellé, « Le différend saharien devant l'Organisation des Nations Unies ». Le CEI a à son actif plusieurs supports électroniques parmi lesquels figure un journal du web, créé récemment, dénommé Ibn Khaldoun et consultable sur le lien électronique : HYPERLINK “http://www.ibn-khaldoun.com” www.ibn-khaldoun.com.


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