Bien installé dans les studios « d'Al Jazzirah », Fakhreddine, se rend compte d'émission en émission qu'il est beaucoup plus facile d'être consultant ou journaliste qu'entraîneur de club. Fakhreddine a été joueur (excellent joueur) et entraîneur du Wydad. Il était intelligent sur les champs de jeu, et il est toujours aussi intelligent dans la vie. Il sait exactement ce qu'il faut dire et ce qu'il faut faire et au moment opportun. Alors samedi après-midi alors que l'E.S.T. venait de battre le Wydad et fêtait son titre de Champion d'Afrique à Radès, Fakhreddine dans les studios d'Al Jazzirah lança la phrase suivante : « C'est à Casablanca, au match aller que le WAC a perdu, pas ici à Radès, si De Castel l'entraîneur du Wydad avait été plus courageux au match aller, on aurait peut-être marqué ce but qui nous aurait donné le titre ». En disant cela, Fakhreddine n'est pas tout à fait innocent, il attaque directement le coach suisse tout en sachant que sa phrase va être reprise par tous les cafés à Casablanca et que même des journalistes vont l'adopter et la développer. On ne saura jamais ce qu'aurait fait Fakhreddine s'il avait été à la place de De Castel, est ce que le Wydad aurait été champion, cela Dieu seul le sait, mais aujourd'hui, Fakhreddine tranquille dans son costume de consultant, accable le malheureux coach. Vous verrez que tout le monde reprendra cette analyse sur la prudence ou le manque de courage du coach wydadi. D'ailleurs, au Maroc, et surtout au Wydad ou au Raja, c'est toujours le coach le fautif. Fakhreddine, lui même, ou encore Fathi Jamal ou M'hammed Fakhir et Zaki en savent quelque chose. Mais quand ils parlent dans un micro, c'est rare qu'ils livrent une véritable analyse, car le plus souvent c'est sur le coach que toutes les critiques se dirigent. C'est facile, mais hélas, bien souvent c'est gratuit et souvent c'est trompeur. Et dans cette défaite du Wydad en finale, il y a beaucoup d'autres causes que la simple responsabilité de l'entraîneur. Mais cela qui le dira ? Sûrement pas le très « courageux » Hamidouch qui, dimanche matin, interrogé sur la radio M.F.M. démolissait la tactique « trop prudente » du Wydad. Et pourtant… … Et pourtant, on aurait pu dire que le Wydad n'a fait que reproduire tous les défauts du foot national. Ce n'est pas pour rien que notre championnat, même si d'aucuns l'appellent « Elite Pro » est une compétition très médiocre, et que nos matches sont souvent pénibles à voir. Beaucoup de nos joueurs, même les meilleurs, ne savent pas encore bien contrôlé un ballon, quant à évoluer en passes précises pour prendre de vitesse l'adversaire, il ne faut pas rêver. Et puis combien a-t-on vu de joueurs qui tirent des 20 ou 30 mètres et qui cadrent les buts ? Quand donc nos joueurs garderont leur calme en contrôlant leurs nerfs, en ne répondant ni aux provocations et en ignorant l'arbitre même s'il fait une erreur. A écouter certaines radios on a l'impression que tous nos joueurs sont excellents et que tous les entraîneurs sont des incompétents. C'est idiot comme raisonnement, vous en convenez, mais pour tant c'est cela que tout le monde retient. Hélas. A Radès dans cette finale j'ai vu, personnellement, quelque chose de terrible. Le Champion d'Afrique qui ira le mois prochain à Tokyo pour la Coupe du Monde des clubs est l'un des plus faibles de l'Histoire. Le Wydad même avec son infirmerie pleine et un joueur expulsé à bien failli le battre devant son fanatique public. Sur un mauvais rebond, le ballon a échappé à Fabrice qui a ainsi raté une égalisation qui aurait fini de terroriser des Tunisiens paralysés par l'enjeu et qui dans ce match retour étaient très prenables. L'entraîneur Maaloul le savait bien et ne s'en est pas caché « Une finale ne se joue pas, elle se gagne ». Point final. Et cela explique tout, l'Espérance a utilisé toutes les ficelles du métier, même les coups et les coups bas. Le Wydad, quant à lui, n'a raté aucune maladresse. Il a manqué de lucidité, il s'est perdu à tripoter le ballon et à courir en pure perte, ne construisant que rarement même quand la défense tunisienne offrait des boulevards. Et cela, c'est à cause du football peu appliqué que l'on développe, à longueur de championnats, chez nous. Il a fallu un tir imparable du Ghanéen de l'E.S.T pour battre l'impeccable Bounou Yassine qui a remplacé, haut la main, Lamyaghri, il a assuré et sauvé bien des occasions dangereuses. Bounou est rentré par la grande porte dans son futur métier. A 20 ans, il a, inchaâ Allah, tout l'avenir devant lui. Un petit mot, tout petit mot pour l'équipe nationale battue par l'Ouganda. Ce pays devrait nous ériger un monument à Kampala, sa capitale. Voilà un football méconnu de tous et qui en 2 matches a battu deux fois les Lions de l'Atlas. Les Lions de l'Atlas qui se voient déjà Champions d'Afrique l'an prochain. Eh les gars là, vous avez perdu contre un pays qui n'est même pas qualifié. Qu'en dit Gerets, lui qui fort de ses dernières victoires, était parti à Tanger regarder la déconfiture de l'équipe olympique face à l'Arabie Saoudite ? Dans la tribune officielle assis, fumant tranquillement son beau cigare, cela donnait l'impression qu'il se moquait de son « ennemi intime », le Hollandais Ver Beek. Mais il ne faut jamais trop railler les autres, ni se croire arrivé. L'Ouganda est revenu, du fond de nos cauchemars, pour nous rappeler à la modestie. On lui en dira merci. Dans la ribambelle de matches amicaux qui se déroule ce week-end, il y a eu un Algérie-Tunisie. Vous savez qui a gagné ? C'est l'Algérie. Le 23 janvier à Libreville, Maroc et Tunisie joueront leur premier match de la CAN 2012. D'ici là il y a du travail … Beaucoup de travail, malgré tout l'attrait des palmeraies et des ryads de luxe. Le 4 à 0 passé à l'Algérie c'est déjà loin… Il faut passer à autre chose. Il y en a qui ont l'air de ne pas s'en rendre compte.