Etats-Unis: Une délégation diplomatique et militaire attendue à Laayoune    Le drapeau du Polisario hissé et des slogans séparatistes scandés dans un cimetière à Guelmim    Incendies en Espagne: le gouvernement annonce un « pacte national pour l'urgence climatique »    Le ministère de la défense du Bahreïn reçoit l'ambassadeur du Maroc à Manama    Le Maroc capte 17% des exportations ouzbèkes vers l'Afrique, derrière l'Egypte qui en concentre 57%    Tabacs manufacturés : le Maroc porte ses importations à 269 millions de dirhams et ses exportations à 37 millions de dollars en 2024    Le Roi Mohammed VI félicite le président gabonais    CHAN 2024 : Le Maroc bat la RDC et se qualifie pour les quarts de finale    Hassan Baraka accomplit le tour de Manhattan à la nage    5 000 cultivateurs marocains, 5 800 hectares et 4 000 tonnes consacrent l'essor du cannabis légal au Maroc en 2025    Le coordinateur de la Fondation Mohammed-V pour la solidarité Mohamed El Azami explore à Gênes la coopération avec l'autorité portuaire de la mer Ligure occidentale    Palestina: Ahmed Raissouni insta a los países árabes a entregar sus armas a «la resistencia»    «El Gran Israel»: Marruecos firma una condena a las declaraciones de Netanyahu    Un centro marroquí solicita una investigación sobre los actos terroristas del Polisario    Hatim Ammor enflamme M'diq et réunit 180 000 spectateurs au Festival des plages    Foire internationale du livre de Panama : Abderrahman El Fathi réclame une académie de la langue espagnole au Maroc    L'Algérie arme la migration clandestine... Un nouveau chantage politique envers l'Europe    CHAN 2024: les Lions de l'Atlas battent la RDC et se qualifient pour le quart de finale    El Jadida : Clap de fin des festivités du Moussem Moulay Abdallah Amghar    Sous les feux d'artifice: Clôture triomphale du Moussem Moulay Abdallah Amghar    Affaire Potasse au CIRDI : Zachary douglas nommé arbitre à la demande du Maroc    Attaquer Hammouchi, c'est agresser l'Etat marocain    Le Sud de la France en alerte face à un danger élevé de feux de forêts    «Le grand Israël» : Le Maroc signe une condamnation des propos de Netanyahu    Palestine : Ahmed Raissouni appelle les pays arabes à rendre leurs armes à «la résistance»    Grève à Air Canada: Ottawa ordonne la reprise des vols    Liban : Le Hezbollah jure de ne pas céder son arsenal    Espagne: Un centre marocain demande une enquête sur les actes terroristes du Polisario    Les dirigeants européens veulent collaborer en vue d'un accord de paix global en Ukraine    Le régime algérien muselle la presse : de nouvelles sanctions frappent des chaînes locales après la couverture du drame de l'autocar    CHAN 2024 : Dimanche de qualification pour les Lions botolistes face aux Léopards congolais ?    CHAN 2024 / Groupe B : Madagascar double la Mauritanie et rejoint les quarts    Prépa CDM Futsal féminin : Les Lionnes vers le Brésil    SM le Roi félicite le Président de la République gabonaise à l'occasion de la fête nationale de son pays    MAGAZINE : « Carte de Séjour », le livre qui métisse des liens    Le temps qu'il fera ce dimanche 17 août 2025    Le temps qu'il fera ce dimanche 17 août 2025    EUA: Trump confirme et applique son choix protectionniste et unilatéraliste    Bilan de la Bourse de Casablanca cette semaine    Tourisme. Six mois de bonheur pour la destination Maroc    ONP: repli des recettes de pêche côtière et artisanale    CHAN-2024 : Le Maroc déterminé à gagner le match contre la RD Congo    Feux de forêts : le Nord du Royaume sous la menace d'un risque extrême    L'ambassade de Chine à Rabat commémore le 80e anniversaire de la victoire des Alliés avec la projection d'un documentaire chinois    Le dirham s'apprécie de 1,3% face au dollar    Le Maroc désigne l'agence Rooster pour représenter son tourisme au Royaume-Uni et en Irlande    Le duo fraternel Belmir captive Martil lors du Festival des plages Maroc Telecom    Reportage - Moussem Moulay Abdallah Amghar : un formidable catalyseur économique et social pour toute une région    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Emploi des jeunes
Promouvoir une croissance de plus de 6 % par an
Publié dans L'opinion le 06 - 06 - 2012

Tout comme les pays voisins, le Maroc est confronté à un problème structurel de chômage des jeunes diplômés urbains. Malgré une tendance baissière du taux de chômage déclaré au niveau national de 11.6 % en 2002 à 8.9 % en 2011, celui-ci reste particulièrement élevé parmi les jeunes de 15 à 24 ans avec un taux de 17.6 % au niveau national et de 31.3 % au niveau urbain en 2011. Les primo-demandeurs d'emploi sont particulièrement touchés : ils représentent la moitié des chômeurs en 2010. Cependant, ces statistiques doivent être interprétées avec précaution car les jeunes diplômés du supérieur ne représentent que 11 % de la population âgée de 15 à 24 ans. Les indicateurs de chômage n'intègrent pas les « chômeurs découragés ». Ils ne considèrent pas non plus le secteur informel, dont la contribution à l'emploi est estimée par le Haut commissariat au plan (HCP) à 37.3 % de l'emploi non agricole en 2007. Ces chiffres expliquent pourquoi dans les enquêtes de ménages, menées par le HCP, l'accès à l'emploi est la première priorité pour un chef de ménage sur cinq.
La stratégie de création d'emplois axée sur la croissance économique s'est avérée insuffisante, malgré la création annuelle de 156 000 postes d'emploi lors de la dernière décennie (sur une population de 31.8 millions en 2011, dont la population économiquement active est de 11.5 millions). La catégorie des jeunes de 15 à 29 ans a perdu près de 9 000 emplois par an sur la même période. Les services et le BTP n'ont qu'un faible effet multiplicateur sur l'emploi, ce qui explique l'incapacité d'absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. Ces difficultés vont persister car la population en âge d'activité (15 à 49 ans) est appelée à croître de 190 000 personnes par an d'ici 2030, selon les projections du HCP, atteignant son niveau maximum vers 2018.
Dans ce contexte, les autorités mettent en oeuvre une stratégie portant sur deux piliers : d'une part promouvoir une croissance économique plus forte, au-delà des 6 % annuel, afin de générer suffisamment d'opportunités d'emplois et, d'autre part, la mise en oeuvre d'une série de politiques volontaristes de facilitation de l'emploi salarié et de l'auto-emploi. La planification stratégique sectorielle, développée depuis le début des années 2000, vise à dynamiser l'économie marocaine afin de développer des secteurs économiques à plus haute valeur ajoutée et fortifier la composante de demande extérieure dans le modèle de croissance. Chaque initiative sectorielle prend spécifiquement en compte l'objectif de création d'emplois.
Par ailleurs, les politiques de promotion de l'emploi visent la facilitation de l'insertion professionnelle, l'adéquation formation-emploi et la promotion de l'entreprenariat. Dans ce cadre, le programme Idmaj propose des contrats d'insertion, donnant lieu à des exonérations fiscales et sociales modulées en fonction du niveau du salaire mensuel. Le programme Taehil propose des formations qualifiantes pré-emploi, payées en partie par l'Etat. Le programme Moukawalati encourage l'entreprenariat à travers la mise à disposition d'un fond de garantie et un accompagnement des jeunes entrepreneurs lors de l'élaboration de leur business plan. Depuis leur lancement en 2007, les programmes Idmaj et Taehil ont permis l'insertion de 228 000 et 50 335 chercheurs d'emploi respectivement. De son côté, le programme Moukawalati a permis la création de 3 315 entreprises et environ 10 000 postes d'emploi. Ces résultats restent en dessous des objectifs escomptés, notamment, pour le programme Moukawalati dont la mise en oeuvre a été compromise par la carence de culture entrepreneuriale, le manque d'encadrement des jeunes porteurs de projets, conduisant à un rejet massif des dossiers et la faible implication des banques dans l'octroi de financement malgré la garantie assurée par l'Etat.
En février 2011, dans le cadre du projet « Vision 2020 » de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) visant la création de 2.5 ‡ 3.5 millions d'emplois à líhorizon 2020, les autorités ont lancé une concertation avec les partenaires sociaux en vue de signer une charte de l'emploi pour dynamiser les trois programmes, Idmaj, Taehil et Moukawalati. Cette charte inclurait deux mesures additionnelles : le Contrat d'insertion amélioré, qui prévoit une couverture sociale pour les bénéficiaires du programme Idmaj, tout en ciblant les tranches de la population qui ont de grandes difficultés d'insertion professionnelle, et le Contrat d'intégration professionnelle, qui prévoit une prime à l'embauche à condition de passer en contrat à durée indéterminée à la fin du programme. D'autres propositions formulées par la CGEM, comme la mise en place d'un contrat de première expérience (BaccalaurÈat + 2) et d'intégration professionnelle (Bac + 3 et plus), visent à améliorer l'adéquation entre l'offre et demande sur le marché du travail, l'accélération de la réforme du contrat de formation et le renforcement des liens entre les universités et les entreprises. Au-delà des mesures mises en avant, le développement d'un mécanisme de coordination entre les différents ministères semble nécessaire pour garantir une meilleure efficacité de ces programmes. Par ailleurs, à l'exception d'une minorité issue de l'enseignement privé et professionnel, les jeunes lauréats marocains n'ont ni les compétences, ni les aptitudes requises par le secteur privé. Ainsi, en complémentarité avec la stratégie de promotion de l'emploi, le gouvernement a engagé une profonde réforme du système de l'enseignement supérieur, encadré par le Programme d'urgence (2009-12), visant à développer des filières qui répondent mieux aux besoins du secteur privé. Cette réforme propose l'application du système de Bologne (Licence, Master, Doctorat) au Maroc et la diversification de l'offre de formation. Elle prévoit également d'augmenter l'autonomie des universités publiques, à travers des contrats affichant des objectifs quantitatifs d'insertion, pour qu'elles puissent concevoir leurs propres programmes de formation en adéquation avec la réalité régionale. Le développement des compétences est mis en avant à travers l'introduction de filières scientifiques, techniques, linguistiques, technologiques et entrepreneuriales. Un programme pilote a été initié pour aider la mise en relation entre l'étudiant et l'entreprise et faciliter l'obtention de stage. Une base de données doit être créée, pour le suivi des lauréats et leur insertion dans la vie professionnelle.
Pour résumer, le chômage des jeunes au Maroc s'explique par trois facteurs : un manque d'esprit entrepreneurial, le déficit de création d'emploi et l'inadéquation formation/emploi. Cette problématique peut être traitée, comme le fait le gouvernement, à travers des mesures de reconversion et d'insertion relativement peu coûteuses. Cependant, d'autres mesures structurelles, touchant notamment au droit du travail, devront être mises en place pour favoriser la création d'emplois. Modifier la préférence pour l'emploi dans le secteur public s'avérera difficile, tant que le secteur privé ne sera pas en mesure d'offrir la même stabilité d'emploi et les mêmes avantages sociaux. Les mesures envisagées pour améliorer le code du travail et le projet pilote d'allocation pour perte de travail pourraient promouvoir cette tendance. Le développement de l'esprit d'entreprise pourrait également être encouragé par l'amélioration du cadre des affaires et du cadre juridique, l'instauration d'une sécurité sociale et la réduction des entraves administratives notamment. Le maintien des plans sectoriels devraient pousser le modèle économique marocain vers une économie plus ouverte, dynamique et plus productive, à même de créer des emplois pour les jeunes, à condition que le système éducatif soit en mesure de former les ressources humaines attendues par une économie compétitive.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.