La DGSN lance la nouvelle plateforme "E-Blagh" pour la lutte contre la cybercriminalité    Marché des changes: Le dirham s'apprécie face au dollar    Italie : une centaine de voitures électriques "Made in Morocco" saisie pour une raison insolite    Casablanca: Pour une police de proximité, de nouvelles structures de sécurité inaugurées    SIEL-2024 : Remise du 10ème Prix national de la lecture    La France et le Maroc renforcent leur coopération dans les échanges cinématographiques    Larache : Ouverture de la 12ème édition du Festival international d'équitation Mata    Rachida Dati visite le pavillon marocain au Festival de Cannes    Tourisme d'affaires : le Maroc intègre le top 5 africain    Ayoub El Kaabi a des offres...    Brahim Diaz privé de JO de Paris?    Crédit du Maroc acquiert 33,33% de CDM Leasing et Factoring    Soft power culturel : Au-delà du zellige    Canada-Maroc: le rôle de la diplomatie scientifique mis en lumière à Ottawa    Coupe de la CAF: Au complet, la RSB à un match d'un 3è sacre    Bundesliga : Leverkusen termine la saison invaincu, un record    10ème Forum mondial de l'Eau en Indonésie: M. Akhannouch préside la délégation marocaine    Enseignement supérieur : 120 millions € de la BAD au programme UM4.0    Casablanca: mise en échec d'une opération de trafic d'une importante quantité de psychotropes    L'INDH célèbre 19 ans de progrès : Appel à faire de l'enfant un axe central    Bourse de Casablanca: Une semaine dans le rouge    Rabat et Madrid veulent créer des chaires pour lutter contre les stéréotypes anti-marocains    Myanmar : L'instabilité politique retarde le rapatriement des Marocains détenus    La Chambre des Représentants en passe d'exclure certains parlementaires    JPO de la DGSN: Immersion dans l'expérience du séisme d'Al Haouz    Bensaid rencontre Dati: Vers une collaboration culturelle renforcée    SIEL-2024 : Remise du 10ème Prix national de la lecture    Message de condoléances de Sa Majesté le Roi à la famille de feu Haj Ahmed Pirou    Morocco's medical cannabis market could reach 6.3 billion dirhams by 2028    Eliminatoires Mondial féminin : Le Maroc U17 bat l'Algérie et se qualifie au dernier tour    Agadir: Hammouchi s'entretient avec le Directeur général de la police nationale espagnole    Le secrétaire de NAUSS salue l'engagement de la DGSN pour la sécurité nationale    Omar Hilale dénonce les pressions de l'ambassadeur algérien sur les délégations soutenant la marocanité du Sahara à Caracas    C24: L'Union des Comores réaffirme son soutien au plan d'autonomie    Interdiction potentielle de TikTok aux Etats-Unis    Golf: Schauffele s'empare de la première place du PGA Championship    Littérature. Un nouveau-né captivant de Hind Berradi    Roundup : Récit d'un piège cruel tendu aux Marocains séquestrés au Myanmar    Botola D1/Mise à jour. J27 : RCA-RSB vendredi prochain à Berrechid    Finale ''aller'' Ligue des Champions de la CAF: Ce soir ''Espérance-Ahly'', heure ? Chaînes ?    Aurores boréales au Maroc : Sur les traces scientifiques d'une tempête solaire [INTEGRAL]    Le CSPJ publie le premier numéro de la "Revue du Pouvoir judiciaire"    L'Humeur : La grande générosité de l'UM6P    Météo: les prévisions du samedi 18 mai    Boujdour: Ait Taleb lance les services de six centres de santé urbains et ruraux    Double échec diplomatique algérien à Manama et à Caracas    African Lion 2024: Fin du cycle académique, place à l'action    Rwanda. La période électorale est ouverte    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« ça c'est moi »
Ciné Plume
Publié dans L'opinion le 16 - 06 - 2012

C'est le titre du livre que vient d'écrire l'ex-présentatrice télé Badiaa Ryane, celle qui a dominé le journal principal avec sa soeur Latifa Fassi pendant plusieurs décennies. Bien évidemment, cela concerne la génération des années 60 et 70, celle qui a vu naître la télévision marocaine il y a un peu plus de 50 ans. Dans ce livre, Badiaa Ryane, de son véritable nom Badiaa Fassi, et qui a choisi le nom de son mari Ahmed Ryane, lui aussi présentateur radio puis télé, revient sur son long parcours devant le micro puis devant la caméra. Dès la fin des années 50, elle s'érige comme une présentatrice d'informations puis une animatrice d'émissions douée et cultivée comme dans la pure tradition familiale issue de Fès, et surtout parlant un arabe parfait qui va jalouser plus d'une femme de théâtre.
Le théâtre, tôt ou tard, devait tenter Badiaa Ryane. Elle intégra très vite la troupe de théâtre radiophonique, relevant de la R.T.M. et dirigée par Abdellah Chekroun. Ses compagnons d'époque se nommaient Hamidou Benmassoud, Hammadi Ammor, Larbi Doghmi, Abderrazak Hakam, Mohamed Ahmed Basri, Hammadi Tounsi et bien d'autres. Aujourd'hui, on reconnaît l'apport artistique du à cette troupe qui a formé plusieurs générations de comédiens. Si un jour Ryane abandonna avec regret la troupe, c'est pour se consacrer davantage à son métier principal, celui de présentatrice et d'animatrice d'émissions, si nombreuses et si variées.
Le cinéma va également tenter Badiaa Ryane. Elle avait à peine 18 ans quand elle fut sollicitée par le cinéaste français Richard Chenay qui travaillait à l'époque pour le compte des studios Souissi. L'occasion est le film qu'il va tourner à la demande du ministère de la santé ayant pour titre "La terrible épreuve de Kaddour" (1957). Ce film s'inscrit dans le genre "cinéma de vulgarisation" comme savait si bien les faire les cinéastes de ces studios et ceux du centre cinématographique marocain. C'est un film de sensibilisation contre la consommation du kif, hélas une drogue largement appréciée à cette époque pré-coloniale que le jeune Etat marocain devait éradiquer par la sensibilisation par l'image. Tourné les studios Souissi et l'hopital Moulay Youssef, le film engageait comme autres acteurs Larbi Doghmi, Hammadi Tounsi et Ahme Ryane, le propre mari de la très jeune comédienne. Cette expérience sera suivie d'une autre de même genre: "Ahmed et Fatima" sous la direction du même Chenay.
D'autres films vont suivre mais bien plus tard. Sous la direction du cinéaste Abdellah Mesbahi, Badiaa Ryane va participer à deux films durant la décennie 70: "Où cachez-vous le soleil?" et " Demain la terre ne changera pas". C'est l'occasion de côtoyer les stars du cinéma égyptien et libanais puisque la distribution comptait Nour Chérif, Nadia Lotfi, Mahmoud Maliji, Leila Baroudi, Ihssan Sadek. Nombeux artistes marocains et non des moindres participent au casting dont notamment Abdelouahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat, Abdellartif Hilal, Aziz Mouhoub, Habiba Medkouri, Ahmed Tayeb Laalej entre autres.
Mais, Badiaa Ryane ne pouvait pas se cantonner aux seconds rôle. Dans "Bamou", il tient un role central entourée d'une pléiade d'acteurs de Rabat et Casablanca notamment Mohamed Habachi, Mohamed Hassan Joundi, Mohamed Miftah, Habiba Medkouri, Touria Jabrane et Zhor Maameri. Badiaa incarne le rôle titre de "Bamou" où elle se distingua particulièrement par un jeu calme et sobre face à la méchanceté et appétit des hommes. Adapté du roman d'Ahmed Ziad, coécritpar Joundi et Driss Mrini et réalisé par ce dernier, ce film relate une période obscure de l'époque coloniale et surtout met l'accent sur une vérité longtemps camouflée: La lutte contre le colonialisme n'était pas seulement une affaire d'hommes.
En fait, très peu d'artistes marocains se sont prêtés à écrire leur mémoire malgré que leur parcours relève tôt ou tard du domaine public. Homme public par excellence, l'artiste est censé renforcer l'Histoire de son pays en apportant des éclaircissements souvent utiles. Hormis les artistes Ahmed Tayeb Laalej, Abdelkader Badaoui, Larbi Batma et Bachir Skirej, très peu d'artistes ont partagé avec le public leurs mémoires. Espérons que le livre de Badiaa Ryane va inciter bien d'autres.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.