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Entretien avec M. Radouane Mrabet, Président de l'Université Mohammed V, Souissi-Rabat
Un nouveau souffle imbibé de social
Publié dans L'opinion le 09 - 10 - 2012

Le nombre de bacheliers en excroissance a déterminé et induit, cette année, une préparation estudiantine beaucoup plus structurée et rigoureuse. Si l'effectif va en exponentiel, 10 000 nouveaux bacheliers en 2012 sur un total de 27 000 étudiants à l'UM5S, les études supérieures se doivent d'être planifiées à l'avance et à long terme. Il sied également d'estimer les différents cursus à leur juste valeur, en rapport avec le marché de l'emploi, de toujours innover, de valoriser les différentes filières tout en suivant les tendances du pays, les aptitudes des étudiants par rapport à la mondialisation. Une reconsidération d'autant plus accentuée, l'effectif des étudiants en hausse continue durant la prochaine décennie, d'après les prévisions du ministère de tutelle.
Afin d'avoir une idée précise sur les étapes préparatoires, la marche à suivre, les innovations, les objectifs, les problématiques et les attentes, nous avons rencontré M. Radouane Mrabet, Président de l'Université Mohammed V Suissi de Rabat qui regroupe sept Facultés. A savoir, la Faculté de médecine de pharmacie et de médecine dentaire, Facultés des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi et de Salé,... donc un pôle des plus sensibles en matière d'éducation au niveau supérieur.
Un effectif qui va en grandissant,
une préparation sur mesure
Pour que la rentrée universitaire se fasse dans de bonnes conditions, avec l'effectif de bacheliers en hausse d'année en année, 210 000 bacheliers en 2012, un chiffre qui va augmenter la prochaine décennie, d'après les prévisions. Cette année, il y eut construction de plusieurs locaux pédagogiques, soit 16 nouvelles salles de cours de 50 à 100 places, réhabilitation de 23 amphithéâtres entre 2011 et 2012. L'effectif augmente principalement dans quatre filières à accès ouvert : droit et économie, à Salé et à Souissi. Les 34 autres filières sont à accès régulier où s'effectuent des augmentations sous contrôle.
Plusieurs activités phares, tournantes, améliorées d'année en année
Certaines activités font suite à celles réalisées les années précédentes, avec de nettes améliorations et d'autres en phase de finition pour que ce soient des projets bien ficelés.
Forum de l'emploi, meilleur impact
en matière de stages et d'insertion professionnelle
La troisième version du forum de l'emploi cette année aura lieu au mois d'avril. Etant tournante, cette session devrait rassembler trois Facultés, celle des Sciences de l'Education et la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, de Rabat et de Salé. L'objectif étant de rapprocher les entreprises, les administrations des lauréats avec possibilité d'embauche, à travers plusieurs activités : stands, conférences, ateliers... Privé et public débattent de thèmes d'actualité, de profils adéquats, et du moyen le plus sûr de montrer les compétences des lauréats universitaires ainsi que les types de filières dispensées à l'UM5S.
Les stages, matière à réflexion
A l'Université, il y a des filières professionnalisantes où les stages, en entreprise ou dans une administration publique, sont obligatoires, pour valoriser son cursus. Le nombre d'étudiants étant en expansion, l'Université est consciente de la pression exercée à ce niveau et essaie par tous les moyens d'aider les étudiants, selon ses moyens, à travers des bureaux d'études conventionnés, partenaires de l'Université et les services de stages situés au niveau des établissements. Certes, ceux qui peuvent se débrouiller auront l'embarras du choix.
Le printemps culturel
Dans sa 3ème version, la manifestation sera organisée dans le cadre maghrébin : Algérie, Tunisie et Maroc, avec le concours de l'Agence de la Francophonie. Cette proposition s'inscrit dans un projet global et dans un contexte beaucoup plus large. Un brassage culturel beaucoup plus riche et une thématique d'actualité, qui traitera de : «Le campus de demain », un choix qui prendra en considération des moyens d'expression. C'est aux étudiants des Universités tunisiennes, algériennes et marocaines de réfléchir, en ayant recours à la culture : théâtre, poésie, peinture, musique, court métrages..., aux champs d'activité, suivant le thème choisi. Sept Facultés de l'UM5S, dont des médecins, des ingénieurs, des économistes, des juristes...seront regroupés, une fusion des plus riches entre les différentes filières, avec organisation de concours, de compétitions...
Si de bons résultats et de bons échos ont été recelés tout au long de ces trois années, à travers ces activités, M. Mrabet a pensé à des projets d'avenir plus structurants.
Accréditation des associations
estudiantines extrascolaires
En parallèle à toutes ces activités, l'Université s'attelle à un projet nouveau, le cadrage, l'accréditation et la structuration des clubs et des associations estudiantines. Une manière de planifier à long terme leurs actions annuelles extrascolaires, les cadrer, mieux organiser les programmes pour pouvoir les budgétiser à temps. Mais aussi leur permettre de planifier et de négocier le budget, des atouts pouvant également les qualifier, les former et les aider dans leur vie active. Les différentes initiatives extrascolaires lancées par les étudiants sont louables. Dans le cadre de l'accréditation, les étudiants devraient raisonner en termes de budget, comme en réalité.
Un complément de diplôme
enrichissant le CV
Les différentes activités, entamées à l'Université, en dehors de la formation principale diplômante, qu'elles soient humanitaires, sociales, culturelles, sportives, scientifiques..., secourisme ou jeux, surtout dans le cadre de cursus longs, telle que la médecine, sont en passe d'être valorisées et inscrites dans le CV, des atouts et un savoir faire non négligeables en matière d'insertion professionnelle. Le projet du complément de diplôme tient à cœur au président qui pense à un cadrage, à une formalisation en fin de parcours estudiantin, valorisant le CV et donnant une meilleure image de l'étudiant et de l'Université.
L'éducation tout au long de l'année, l'Université au service de son
environnement immédiat
Projet initié par la Faculté des sciences de l'éducation et lancé en partenariat avec un organisme international allemand, signé le 26 septembre avec le "DVV International" (Institut de coopération internationale de la Confédération allemande pour l'éducation des adultes), l'objectif est de rendre l'Université accessible à tout un chacun. Acquérir des compétences et un savoir, réaliser des vœux enfouis depuis la jeunesse. Ce type d'études flexibles, qui ne présentent ni barrières d'âge, de diplômes à l'entrée ou de compétences, se dérouleront selon des modules préfixés, un horaire choisi selon les disponibilités, moyennant la somme modique de 50 dhs de l'heure. Plusieurs disciplines seront dispensées à l'Université, en adéquation avec les choix des futurs étudiants. Des modules sur des études techniques, en informatique, management, langues... Ce n'est pas une formation diplômante... Une autre formule de l'Université de l'été, mais beaucoup plus organisée, sous forme de modules de 40 heures en moyenne, des activités tout au long de l'année,
Le système LMD tant attendu
par les étudiants en médecine,
des réformes en attente
Au niveau des études médicales, des réformes ont été entamées à partir du deuxième semestre de l'année dernière, lancées par le Ministère de l'Enseignement supérieur et le Ministère de la Santé. Le président de l'UM5S, également président du réseau des Facultés de médecine du Maroc, parle de 8 axes d'intervention, déclinés dans ces réformes. Un travail, auquel il est temps de s'atteler, après cette période d'inscription, dans un cursus assez long, où bon nombre d'étudiants envisagent ou sont contraints de s'arrêter en milieu de parcours. La notion de Licence Master Doctorat serait bientôt introduite, une formule qui donnerait accès à plusieurs passerelles, ou plutôt métiers en rapport avec le domaine de la santé : infirmiers, kinésithérapeutes... Au lieu de sortir sans aucun « bagage » estudiantin ou diplôme, en troisième année ou autre, il est temps d'ouvrir une orientation dans ce sens.
Les études pharmaceutiques
à partir de la première année
Le cursus de la pharmacie est également visé par la réforme, selon une option semblable à celle des études médicales ou dentaires. En ayant recours à un concours d'entrée pour les bacheliers, dès la première année, et non à partir de la troisième année, après un DEUG en biologie-géologie. Par conséquent, les études pharmaceutiques seront étalées sur 5 ans et non sur 6 ans comme ce qui se fait depuis quelques années.
Financement des études médicales
ou autres modalités ?
Il n'y a encore rien de décidé. Si l'on parle de financement, autant envisager le financement des universités, soit des 130 filières dispensées rien qu'au niveau de l'UM5S, et qui peut se faire de plusieurs manières, insiste M. Mrabet. L'autofinancement à travers des projets scientifiques, de la formation continue, en cherchant des partenariats, des donations de personnes ou d'entreprises qui veulent s'impliquer dans l'enseignement ou dans la recherche scientifique, en créant des entreprises filiales de l'université. Autant de modalités et de leviers en matière de financement des universités.
Politique de mobilité des étudiants dans le cadre de leur formation
Le pôle technologique et le pôle médical sont déjà en avance dans ce domaine depuis quelques années. L'université encourage ses étudiants à faire un semestre ou une année dans une université étrangère. Au niveau du cursus médical, les étudiants qui font la spécialité passent au moins 6 mois à l'étranger. Pour ce qui est des études d'ingénierie, il y a de bons résultats en matière de mobilité. Cette année, 15 % des étudiants en dernière année de l'école d'ingénieur l'ENSEAS sont à l'étranger. Cette politique est à encourager, elle est très enrichissante pour la formation des étudiants et pour leur insertion socioprofessionnelle.
La recherche scientifique, un créneau en pleine performance
En matière de recherche scientifique, l'UM5S a déposé, auprès de l'OMPIC : Office Marocain de la Propriété Intellectuelle et Commerciale, sept brevets dans le domaine médical mais aussi technologique, une première, en termes de chiffres. C'est le résultat d'un travail de proximité auprès des enseignants chercheurs, une valorisation de résultats de recherche notables. Côté publications, l'université compte à son actif, cette année, 500 publications dans des revues indexées, une augmentation significative, principalement au niveau de la faculté de médecine et à l'ENSEAS. Sans oublier les six premiers doctorants issus de la réforme des études doctorales, lauréats depuis juillet dernier. Et qui sera suivie, le 13 décembre prochain, lors de la journée de la recherche organisée à l'occasion, par une évaluation externe des 5 centres des études doctorantes au niveau de l'université. Il y aura également présentation des résultats de cette évaluation externe, faite par quatre experts, deux marocains et deux étrangers.
Des problématiques à soulever ?
La plus flagrante est celle des ressources humaines. Malheureusement, les dotations en RH sont insuffisantes par rapport aux demandes. Cette année, pour toutes les universités marocaines, le Ministère des Finances n'a octroyé que 300 postes budgétaires, sachant que, rien qu'à l'UM5S, le besoin à l'horizon 2016-2017 est de 300. Ce déficit devient chronique et pressant surtout pour certaines spécialités, d'autant plus que le nombre d'étudiants monte en flèche, ce qui veut dire qu'il faudrait recruter de nouveaux professeurs.
La sonnette d'alarme est également tirée sur le problème des départs à la retraite. Il n'y a plus d'extension, à travers des contrats déterminés, et afin d'améliorer la recherche scientifique et combler ce manque, il faudrait envisager des bourses ou des contrats à durées déterminées aux doctorants. Et ce, afin, d'une part, de les valoriser, attirer les meilleurs éléments pour qu'ils restent et faire la recherche, leur donner libre accès aux laboratoires. Si on veut aller loin dans la recherche, il faudrait assurer la relève qui ne peut venir que de ces doctorants.
Le financement des universités devrait être traité de façon globale et une certaine célérité. La structuration des universités, l'amélioration des procédures administratives pour financer les universités et une meilleure gestion des ressources humaines sont des créneaux passibles de meilleurs résultats.


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